Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
GEL, subst. masc.
A. − [Le gel est consécutif au froid]
1. Temps de gelée. Jours de gel; matinée, nuit de gel; par crainte du gel. Ce matin, c'est le grand gel et le silence (Giono, Regain,1930, p. 29).Les mouettes, qui remontent le fil de l'eau pendant les semaines de gel, riaient et criaient sous les arches des ponts, pêchaient les détritus (Arnoux, Paris,1939, p. 200) :
1. Avec mars, des froids terribles étaient revenus du nord, des hargnes de grésil, des nuits de gel où les grands arbres craquaient du pied jusqu'à la cime, dans l'air limpide et bleu, sous les feux verdissants des étoiles. Genevoix, Raboliot,1925, p. 290.
2. Congélation de l'eau courante (ou non) et de la vapeur contenue dans l'atmosphère. Gel au sol; le gel des rivières. Les arbres, que le gel et le dégel ravagent sans cesse (Bern. de St-P., Harm. nature,1814, p. 174).Le gel bloquait les canaux. Des péniches attendaient dans la glace, entre Selsaete et Gand (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 311) :
2. C'est à cette époque où ce gibier [la bécasse] est le plus succulent, en automne et au commencement de l'hiver, qu'on le chasse dans nos contrées. Plus tard il est à peu près introuvable. Il a disparu avant les grands gels. Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 205.
3. Congélation de l'eau de constitution des matières organiques (...) ou de l'eau d'infiltration (cf. Poiré). Gel des eaux de fusion; gel racinaire. Et le sol durci de gel résonnait sous les sabots de Rossinante (Toulet, Mar. Don Quichotte,1902, p. 97).Les feuilles atteintes par le gel pleuvaient toute la matinée cependant que les brouillards couraient la campagne (Barrès, Cahiers, t. 4, 1906, p. 249).
4. Produit de la congélation de l'eau. Particules ou morceaux de glace. Cristaux de gel. C'est ce brouillard de décembre, glacial, tout en paillettes de gel suspendues, qui vibre autour des becs de gaz en halo irisé, qui fond sur les lèvres avec un goût de créosote (Colette, Vagab.,1910, p. 11).Et, qu'est-ce que tu veux faire, dit-il après avoir soufflé sur la vitre et dérouillé un beau morceau de gel, le ciel est raide comme du fer (Giono, Que ma joie demeure,1934, p. 66).
B. − Au fig.
1. État de contraction, d'immobilité. Le gel de toute sa personne. Laisse-toi émouvoir, si le gel du sommeil n'a pas contracté ton cœur (Claudel, Endormie,1883, p. 15).Notre adolescence a été brusquée, trop tôt durcie, tout son pouvoir de sympathie paralysé, mis en poussière par le gel des années sombres (Abellio, Pacifiques,1946, p. 314).
2. Dans les domaines de l'Administration, de l'Économie, ou des Finances.Suspension d'un état, d'une activité; blocage momentané de fonds, de capitaux, de la circulation de monnaies. Gel d'un poste, d'une réforme; gel des armements; gel des crédits, des négociations, des prix :
3. Mais la crise et le gel des monnaies, qui interdit à toutes sortes d'Allemands, d'Argentins, de Siciliens et de Brésiliens de se déplacer facilement, ont en quelque sorte « sélectionné » les hôtels. Fargue, Piéton Paris,1939, p. 226.
C. − BOT., CHIM., MÉD. Substance assez ferme, élastique et transparente, résultant de l'évaporation d'un liquide contenu dans une suspension colloïdale. Gel cytoplasmique; gel cohérent, élastique; gel d'alumine, de pétrole; à l'état de gel. Sans entrer dans la théorie des colloïdes, disons que leur manière d'être revêt plusieurs formes : 1o(...) 2oL'état ou forme « gel » c'est-à-dire gélatineux (Larchevêque, Fabric. industr. porcel.,1898, p. 43).La dissolution du gel nucléaire (Roussy dsNouv. Traité Méd., fasc. 5, 2, 1929, p. 362).Un gel, optiquement vide à l'ultra-microscope (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 39).
COSMÉTIQUE. Gel teinté, coiffant, traitant, moussant. Grâce aux nouveaux « gels », à texture fine et transparente, il [le marron à lèvres] colore sans farder (L'Express,26 août 1968, p. 68, col. 2).
Prononc. : [ʒ εl]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) ca 1100 « froid qui provoque la gelée » (Roland, éd. J. Bédier, 2533 : Veit les tuneires e les venz e les giels); b) 1584 « fait d'être gelé (en parlant de l'eau) » (Luc de la Porte, trad. d'Horace, Odes, 1, 9); c) 1939 p. anal. écon. pol. Gel des monnaies. (supra, ex. 3). Du lat. gelu « gelée, glace, grand froid ». Fréq. abs. littér. : 149.