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GANTER, verbe trans.
A. − [Le compl. d'obj. désigne la main ou une partie du bras] Couvrir d'un gant, d'une moufle. Main facile, difficile à ganter. Des gants à ganter des mains de poupée (Goncourt, R. Mauperin,1864, p. 176).Des mitaines gantant les beaux bras jusqu'au bouffant de l'épaule (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 40).
P. méton. Ganter qqn.Lui mettre un ou des gants. Être facile à ganter; être bien (mal) ganté. Il était ganté de gants jaunes (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 145) :
1. ... le souvenir de ce moment de délices se lia invinciblement dans ma tête à celui de deux grosses mains rouges se débattant dans des gants verdâtres; (...) et j'ai juré que jamais femme au monde ne me ganterait de ces gants-là. Musset, Il ne faut jurer,1840, I, 1, p. 106.
P. anal., arg. ,,Lier par les mains, passer les menottes à...`` (Esn. 1966).
Emploi pronom. [Le suj. désigne une pers.] Mettre ses gants. Dans le train seulement, lorsqu'elle voulut se ganter, elle s'aperçut qu'un de ses gants manquait (Zola, Dr Pascal,1893, p. 204).
P. ext. Se ganter de qqc.Enfiler sa main dans quelque chose. Le patron se gantait de son personnage principal [une marionnette] (Arnoux, Zulma,1960, p. 302).Au fig. Cacher sa personnalité sous un faux air. Huguette, assise dans un fauteuil, se gantait d'un air sage (Martin du G., Thib., Consult., 1928, p. 1080).
P. anal. [Le suj. désigne un vêtement bien ajusté au corps, une chaussure adaptée au pied] Recouvrir, gainer étroitement. Cette robe la gante. De petites chaussures de cuir bleu gantaient ses pieds menus et ronds (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 91) :
2. ... son corsage à gilet et à petites basques rondes, très collant, était comme une peau vivante qui gantait ses épaules... Zola, E. Rougon,1876, p. 109.
[Le suj. désigne un ou des gant(s)] Aller bien. Des gants qui gantent bien, mal. Des gants qui sont bien, mal ajustés à la main. Ces gants vous gantent très bien (Littré).
Absol. Ganter du six, sept... ,,Mettre des gants de la pointure six, sept`` (Davau-Cohen 1979).
P. métaph. Le malheur gante du sept (Cocteau, Poèmes,1916, p. 228) :
3. Merci du bon petit amour, réglé de même qu'un papier à musique, que vous m'avez servi; mais ce n'est pas là la mesure, mon cœur gante plus grand... Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 206.
B. − Au fig., fam. vieilli. Cela me gante. Cela me convient parfaitement (cf. gant II A aller comme un gant au fig.). Synon. fam. cela me botte.Plus vous y réfléchirez, plus il vous apparaîtra, comme à moi, que le règlement semble fait pour vous. Il vous gante des pieds à la tête (Audiberti, Quoat,1946, 1ertabl., p. 18).
Arg. [Dans le langage des prostituées] Ganter qqn.Le séduire. Gante, comme j'ai fait, un vieux qui soit marié ou un tout jeune homme (Huysmans, Marthe,1876, p. 103).
Absol. [Correspond à gant II B 1; le suj. désigne le client] Payer les faveurs d'une fille (cf. Delvau 1883, France 1907, Esn. 1966). Ganter 5 1/2, juste. N'être pas généreux. Ganter 8 1/2, large. Être généreux (cf. Delvau 1883, France 1907, Esn. 1966).
Prononc. et Orth. : [gɑ ̃te], (il) gante [gɑ ̃:t]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. 1488 ganter « mettre des gants à quelqu'un » (Ol. de La Marche, Le Triumphe des dames, éd. Kalbfleisch, p. 62); 2. 1690 « aller, en parlant de gants » (Fur.); 3. av. 1872 « avoir comme pointure de gants » (Cogniard ds Lar. 19e). B. Pronom. 1690 se ganter « mettre des gants » (Fur.). Dér. de gant*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 33.