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GALVAUDER, verbe
A. − Emploi trans.
1. Vx. ,,Déranger, mettre en désordre`` (Ac. 1835, 1878). ,,Il a galvaudé tout mon linge, tous mes habits; il a galvaudé cette affaire`` (Ac. 1835, 1878).
2. Au fig. Compromettre, mal employer, gaspiller, avilir quelque chose. Galvauder sa gloire, sa réputation, son talent, ses dons, sa vie, sa fortune. Lamartine, qui a galvaudé son génie, sa fortune et sa misère (Goncourt, Journal,1863, p. 1215).Ils ont à ce point galvaudé leurs éloges, que l'artiste qui se respecte tient pour encens leurs imprécations (Gide, Journal,1924, p. 790).Madame Mabille la gronda, mais d'une voix riante : elle ne galvaudait pas son autorité pour des peccadilles (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 277) :
1. Et quand même je serais catholique, il me semble que ce titre de romancier catholique me ferait toujours horreur. C'est galvauder la religion. Green, Journal,1929, p. 14.
Galvauder le nom de qqn. L'avilir ou le déshonorer. Henri ne veut pas entendre parler de séparation (...). Il a peur que je ne galvaude son nom (Augier, Mar. Olympe,1855, p. 231).
Galvauder un mot. Affaiblir la portée, la valeur d'un mot par le mauvais emploi qu'on en fait :
2. ... tous ces mots sont galvaudés. Communion est emphatique. Fraternité est bien gros. Amitié, au sens barrésien, a été usé par les Barrésiens. Montherl., Olymp.,1924, p. 224.
Emploi pronom. réfl. Se compromettre, s'adonner à des occupations indignes de soi. Synon. s'avilir, se déshonorer.Il regrettait le temps où, désirant une maîtresse, il allait, avec les camarades, se galvauder dans les magasins de blanc du quartier de Montrouge (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 281).Vous galvauder ainsi dans ce milieu de faux monde, cela vous donnerait un air pas sérieux, une réputation d'amateur, de petit musicien de salon (Proust, Prisonn.,1922, p. 313).
Pop., vieilli. Se galvauder avec qqn. Se compromettre et s'avilir par la fréquentation de personnes peu recommandables. Ils passaient leurs nuits à vadrouiller dans les cabarets en se galvaudant avec des filles (Bruant, Dict. fr.-arg.,1905, p. 143) :
3. Lui [à Elle]. − ... Ah! c'est du joli! c'est du propre! (...). Une femme dans ta position (...) se galvauder avec un pousse-cailloux!... Courteline, Vie mén., Peur des coups, 1895, p. 163.
B. − Emploi intrans., fam. Vagabonder, perdre son temps en traînant sans rien faire. Il reste là à galvauder (Ac.1932).Chez les Cozic, ce soir, il y a veillée. Interdit à Thomas de galvauder dans les réunions (Queffélec, Recteur,1944, p. 88).
REM.
GALVAUDÉ, -ÉE, part. passé adj.Déprécié. J'ai observé le rite et gagné ces diplômes galvaudés (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 120).
Prononc. et Orth. : [galvode], (il) galvaude [galvo:d]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1690 « humilier par des reproches » (Fur.); b) 1770 « avilir, compromettre » (Voltaire ds R. Hist. litt. t. 28, p. 112); c) 1839 se galvauder « se compromettre » (Balzac, Cabinet ant., p. 26); 2. 1810 « mettre en désordre, faire mauvais emploi de » (Lettre de Le Chevalier à Fauvel ds Larch. Suppl. 1889); 3. 1887 « ne rien faire qui vaille, traîner » (G. Moreau, Monde des prisons, ibid.). On admet gén. que le mot est issu par ironie du croisement de l'a. fr. galer « festoyer quelqu'un » (v. galant) et de ravauder* par contamination ironisante (FEW t. 17, p. 482b). Fréq. abs. littér. : 33. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 156-157; t. 2 1972 [1925], p 122, 320.