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GALOP, subst. masc.
A. − ÉQUIT. Allure naturelle la plus rapide du cheval, sautée à trois temps dans sa forme ordinaire, dans laquelle un antérieur et un postérieur diagonal agissent ensemble, tandis que l'antérieur et le postérieur restants agissent isolément (d'apr. Villemin 1975). Cheval au galop; arriver, s'élancer, passer, revenir au galop; courir, prendre le galop. Elle cingla le flanc de son cheval, qui partit au grand galop (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Coq chanta, 1882, p. 811).Il montrait un colonel qui les dépassait au petit galop de son cheval (Vogüé, Morts,1899, p. 267).Un cheval qui est sur le point d'abandonner le trot pour le galop (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 78).
1. En partic.
Galop de charge. Galop où le cavalier est en suspension, penché sur l'encolure de sa monture. Toute la ferveur allait aux hussards qui clôturaient la revue dans l'apothéose d'un galop de charge qui étreignait les cœurs (Aymé, Jument,1933, p. 127).
Galop de chasse. Galop ,,à trois temps, de vitesse moyenne, le cavalier étant assis dans sa selle`` (Cass.-Moir. 1979).
Galop d'école. ,,Galop à trois temps, très ralenti et un peu cadencé`` (Lar. Lang. fr.).
Galop d'essai. (v. essai I B 2 c).P. anal. et au fig. C'est surtout à leur propos [les documentaires] que l'on pense au court métrage comme à un galop d'essai (J.-L. Bory dsNouvel Observateur,8 février 1967).Matra lui procédera au galop d'essai de son moteur V 12 (Express,19 août 1968).
Galop de manège, galop-manège. Galop à quatre temps, ralenti et cadencé (d'apr. St-Riquier-Delp., 1975).
Loc. [Le suj. désigne une pers.] Faire un temps de galop. Mettre son cheval au galop pendant un petit moment. Alors il faisait un temps de galop, dans sa hâte de la rejoindre (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 198).P. métaph. C'est le coup classique, la façon de cravacher le succès, de donner un temps de galop aux cours, à chaque émission nouvelle (Zola, Argent,1891, p. 181).
2. P. ell. ou p. méton.
a) Course d'un cheval au galop; chevauchée sur un cheval mené au galop. Les bêtes pointaient les oreilles, se pressaient, couraient de courts galops (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 372).
b) Distance parcourue au galop; durée d'un trajet au galop. Un galop d'une heure sur une levée de terre, au milieu de carrés de blé et de maïs (Barrès, Cahiers, t. 6, 1907, p. 196).
c) Bruit caractéristique d'un cheval au galop. Un galop descendait la route (Zola, Débâcle,1892, p. 164).J'entendais le galop de son cheval derrière nous (Claudel, Père humil.,1920, p. 503) :
1. ... loin de se laisser convertir par Lord George à la religion des courses, il cherchait à le gagner à celle de la politique. Quelquefois, le soir, quand l'entraîneur venait rendre compte des galops de la journée, il trouvait son maître et l'ami de celui-ci assis devant le feu et compulsant des livres bleus. Maurois, Disraëli,1927, p. 181.
3. P. ext. Très vive allure.
a) [En parlant du cavalier ou du conducteur dont le cheval est au galop] Arrivé à vingt pas de la foule, le postillon prit le galop, malgré les cris de Leuwen (Stendhal, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 50) :
2. Chaque matin, dès l'aurore, elle partait au galop par les plaines et les bois; et chaque fois, elle rentrait alanguie, comme après des frénésies d'amour. J'avais compris! J'étais jaloux maintenant du cheval nerveux et galopant; jaloux du vent qui caressait son visage quand elle allait d'une course folle... Maupass., Contes et nouv., t. 2, Fou? 1882, p. 788.
b) [En parlant de l'équipage tout entier] On avait vu son séculaire carrosse doré traverser, stores baissés, au triple galop et entouré de cavaliers portant des flambeaux, Hyde-Park (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 101).
B. − P. anal. ou au fig.
1. [En parlant d'un animal autre que le cheval] Vers les ravins bourbeux Se ruaient des galops de moutons et de bœufs (Hugo, Légende, t. 1, 1859, p. 67).
2. [En parlant de pers.] Course précipitée. Le sol lui-même creusé par les obus, piétiné, durci sous le galop des foules (Zola, Débâcle,1892, p. 423).
Expr. Au galop, au grand galop, au triple galop. En courant très vite. Des files d'ouvriers arrivaient au galop, se ruaient à l'assaut des cages (Zola, Germinal,1885, p. 1538).Il faut même déguerpir; et au galop... Petit, retourne à la maison (Adam, Enfant Aust.,1902, p. 275).
Au fig. Très rapidement. Ces toiles badigeonnées au galop (Baudel., Salon,1846, p. 165) :
3. ... il fit la connaissance d'Anne-Marie Schweitzer, s'empara de cette grande fille délaissée, l'épousa, lui fit un enfant au galop, moi, et tenta de se réfugier dans la mort. Sartre, Mots,1964, p. 8.
Proverbe. [Destouches, Le Glorieux] Chassez le naturel*, il revient au galop.
3. Rare. [En parlant d'une chose] Déplacement très rapide. Il leva les yeux, regarda le ciel, où passait le galop des nuages (Zola, Germinal,1885, p. 1491).
4. Emplois spéc.
a) [Au xixes.] Danse à deux temps et de mouvement rapide, dont le rythme rappelle celui du galop d'un cheval. Madame Paturot fut implacable pour les jeunes princes, qui ne l'avaient honorée d'aucune espèce de valse ni de galop (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 230).À dix heures, M. Blancheron et son ami dansaient le galop et se tutoyaient (Murger, Scène vie boh.,1851, p. 52).
b) MÉD. Bruit de galop. Bruit lié à un rythme cardiaque anormal à trois temps et perceptible à l'auscultation. Le bruit de galop peut être perçu au début de la diastole (...), au milieu (...) ou à la fin, cas le plus fréquent (Lov.-Veill.,1954).
P. ell. Galop. Le galop est un signe d'insuffisance cardiaque (Monc.1971).
c) Vx et pop. Très vive réprimande. Aussi m'ont-ils appelé ce matin au ministère, où un grand sec m'a d'abord fichu un galop (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 274).Si y moucharde, on nous appellera pour nous flanquer un galop (Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 163).
Prononc. et Orth. : [galo]. Le p est assez rare à la finale des mots fr. et il est gén. muet sauf dans les mots onomatopéiques du type clop, hip, hop et sauf en cas de liaison (j'ai beaucoup aimé ce livre; il est trop ému pour parler) : camp [kɑ ̃], champ [ʃ ɑ ̃], galop [galo], sirop [siʀo], trop [tʀo], coup [ku], beaucoup [boku], loup [lu], cantaloup [kɑ ̃talu]. Homon. gallo. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Loc. adv. a) ca 1100 les galos « avec précipitation, au galop » (Roland, éd. J. Bédier, 731 : lé galops e les salz); b) 1585 au (grand) galop « id. » (Noël du Fail, Contes et Discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 94); 2. ca 1165 « allure la plus rapide du cheval et de certains autres équidés » (B. de Ste-Maure, Troie, 8685 ds T.-L.); 3. a) 1829 « ancienne danse au mouvement très vif » (Journal des dames, p. 109 ds Fr. mod. t. 15, p. 135); b) 1835 « air sur lequel se faisait cette danse » (Ac.); 4. pathol. bruit de galop [1847, Bouillaud ds Garnier-Del.]; 1878 (P. Lucas-Champonnière in Journ. de méd. et de chir. pratiques, XLIX, 104 ds Quem. DDLt. 8). Soit déverbal de galoper* (de *wala hlaupan), soit d'apr. Knobloch ds les Mélanges Kurylowicz, p. 173-4, d'un frq. *walhlaup « la course vers le champ de bataille d'un cavalier et d'un fantassin, ce dernier se tenant à la crinière du cheval »; ce mode de combat déjà attesté du temps de César et jusqu'à Ammien Marcellin (ives.), s'étant répandu à travers toute l'Europe et ayant été adopté par les contingents germains des armées romaines. Le frq. *walhlaup est composé de wal « champ de bataille » (cf. a. h. all. wal « id. »; a. nord. val « morts sur le champ de bataille ») et de *hlaup « saut, course » (cf. a. h. all. hlauf « course »; m. h. all. louf « course, cours »; all. Lauf « id. »). Cf. DEAF, s.v. galop, col. 102-103. Fréq. abs. littér. : 1 203. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 340, b) 2 611; xxes. : a) 2 410, b) 1 123. Bbg. Quem. DDL t. 1.