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FUSÉE, subst. fém.
I.
A.− Vieilli. Masse de fil qui entoure un fuseau :
1. Une escabelle étoit placée devant un rouet dont la fusée de coton, annonçoit le travail de la maîtresse de ce réduit. Chateaubr., Natchez,1826, p. 363.
Au fig. Démêler la fusée. Débrouiller une affaire compliquée. Cela posé j'ai à démêler avec vous une autre fusée (Balzac, Corresp.,1831, p. 549).
B.− [P. anal. de forme]
1. ARMURERIE. Partie de l'épée comprise entre la garde et le pommeau. Au pommeau de l'épée on lit : Calixte Pape (...). À la fusée, un Dieu païen, Faune ou Priape (Heredia, Trophées,1893, p. 94).
2. AUTOMOB. et CHARRONNAGE. Chacune des extrémités d'un essieu. Les engrenages sont à l'extérieur des roues, les longerons et les fusées d'essieux sont à l'intérieur (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer,1951, p. 78).
3. HÉRALD. ,,Meuble de l'écu en forme de losange`` (Ac. 1932).
4. HORLOG. Pièce conique autour de laquelle s'enroule la chaîne de certaines montres ou horloges. Un axe conique, que l'on pourroit comparer à la fusée d'une montre (Cuvier, Anat. comp.,t. 2, 1805, p. 475).
5. MAR. Partie amincie qui termine un mât ou une vergue, au-delà du dernier capelage. La fusée d'un cabestan est la mèche ou pièce centrale d'un cabestan. La fusée d'aviron est la partie qui se trouve en dedans de l'embarcation lorsque l'aviron est armé (d'apr. Soé-Dup. 1906).
6. ART VÉTÉR. vieilli. ,,Se dit de plusieurs suros contigus`` (Ac. 1878).
II.
A.−
1. PYROTECHNIQUE. Pièce de feu d'artifice, propulsée par réaction, qui éclate dans l'air en lançant des jets de parcelles en ignition :
2. Il tenait à la main une petite roue en bois noirci; un cordon de fusées déchiquetées courait tout autour : ç'avait dû être le soleil ou la lune au feu d'artifice du quatorze juillet (...). Il me montra les deux fusées avec leurs bouts de mèche en papier que la flamme avait coupés, noircis... Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 10.
En partic. Cette pièce utilisée comme moyen de signalisation, notamment dans le domaine militaire et en alpinisme. Fusée de signalisation; fusée signal; fusée éclairante.
Fusée-parachute ou fusée à parachute. Fusée munie d'un parachute. Une fusée-parachute illumine de gros nuages que presse tumultueusement un fort vent d'Ouest (Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 121).
2. P. anal.
a) [Avec le mouvement de la fusée] Jet de liquide. La boue jaillissait en fusée, projetait sur les visages des taches sombres (Genevoix, Raboliot,1925, p. 22).
PATHOL. Trajet long et sinueux (...) parcouru par le pus entre le foyer de l'abcès et le point d'émergence (d'apr. Garnier-Del. 1972). Les os sont envahis par la suppuration, qui amène (...) des fusées purulentes, des trajets fistuleux (Nélaton, Pathol. chir.,t. 1, 1844, p. 223).
Vomissement en fusée. Vomissement subit, sous forme de jet violent, sans effort intense des malades atteints de méningite (d'apr. Garnier-Del. 1972). Les signes méningés sont des plus nets : céphalées intenses, vomissements en fusée (QuilletMéd.1965, p. 361).
b) [Avec le bruit de la fusée] MUS. ,,Figure mélodique de caractère ornemental en forme de gamme ascendante ou descendante très rapide`` (Mus. 1976). La Parthenia (...) vous lance à tout bout de chant des fusées et des arpèges, montant jusqu'au contre-ré et au contre-fa suraigus (Berlioz, À travers chants,1862, p. 201).
3. Au fig. Manifestation soudaine, brève et éclatante. Fusée de rires :
3. Tu n'aimes pas mon esprit, ses fusées te déplaisent; tu me voudrais plus uni de ton, plus monotone de tendresse et de langage. Flaub., Corresp.,1846, p. 265.
4. P. métaph. Pourquoi les cathédrales, Où la musique trône à la droite de Dieu, S'arrachent en fusée et remontent aux cieux? (Noailles, Forces étern.,1920, p. 80).
B.−
1. ARTILL. Dispositif fixé sur un projectile, destiné à le faire exploser au moment ou à l'endroit voulu. Fusée d'obus. P. méton. Ce projectile. Fusée antichar. On y a déterré un obus de soixante, encore chargé, dont la fusée s'était brisée au ras de la bombe (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 390).
Fusée percutante. Dispositif fixé sur un projectile destiné à le faire exploser quand il heurte le sol ou un obstacle; p. méton. ce projectile. Les obus de 155 et de 220 sont munis d'une fusée percutante de culot (Alvin, Artill.,Matér., 1908, p. 213).
2. AGRIC. Fusée paragrêle. Dispositif fixé sur un projectile destiné à le faire exploser dans un nuage pour provoquer la pluie et éviter ainsi la formation de grêle; p. méton. ce projectile. Pour obtenir la transformation de la grêle en pluie (...) [on utilise] les fusées paragrêles (Ballu, Mach. agric.,1933, p. 79).
C.− ASTRONAUT. ,,Moteur fondé sur le principe de la réaction, c'est-à-dire où la propulsion du projectile est obtenue par éjection de matière à grande vitesse par un orifice situé à l'arrière, grâce au principe de la conservation des quantités de mouvement`` (Muller 1966). P. méton. Moteur et engin propulsé par le moteur. Fusée gigogne, intercontinentale, porteuse. Le journal où l'on imprime que la propulsion par fusée se fera aussi bien dans le vide (Alain, Propos,1933, p. 1123).Nous inventerions bien quelque fusée interplanétaire dont nous céderions le brevet aux Américains (Abellio, Pacifiques,1946, p. 26).
REM.
Fuséen, subst. masc.,vieilli. Soldat d'artillerie lanceur de fusées de guerre. Attesté ds la plupart des dict. gén. excepté Ac. 1932 et Rob.
Prononc. et Orth. : [fyze]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. fuser. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1230 « quantité de fil enroulée sur le fuseau » (Gaidon, 277 ds T.-L.); b) 1553 fig. « affaire embrouillée » (Du Villars, Mémoires, IV ds Gdf. Compl.); c) 1568 méd. « trajet parcouru par le pus » (A. Paré, Œuvres, 1, 24, chap. 33, éd. J. F. Malgaigne, t. 3, p. 427a); 2. a) fin xiiies. « fuseau » (Ms. Bibl. Bodléienne Oxford Douce 308, VI, 4 III ds T.-L.); b) 1644 hérald. (M. Vulson de La Colombière, La science héroïque ds Rich. 1680); c) 1678 art vétér. « exostose de l'os du canon » (Guillet, p. 121); d) 1680 horlog. (Rich.); e) 1694 mar. « pomme en cordage sur le manche d'un aviron » (Corneille); f) 1811 archit. colonne en fusée (Mozin-Biber, s.v. fuselé); 1872 colonne de fusée (Lar. 19e); g) 1845 mécan. « extrémité d'un essieu » (Besch.); h) 1872 fil. (Lar. 19e); i) 1873, 24 nov. escr. « partie de l'épée engagée dans la poignée » (Penguilly L'Haridon ds J. officiel, p. 7155, 3ecol. ds Littré). B. 1. a) Ca 1400 pyrotechnie et artill. (Compte du bailli de Hainaut, Arch. KK, reg. 524, fo272 ds Gay); b) 1736 « composition fusante qui met le feu à un explosif » (Aubin, p. 506); c) 1933 astronaut. (Alain, supra); 2. 1709 « vomissement » ([G. Brémond], Guzman, I, 5, p. 100); 3. a) [1760, 6 août p. métaph. (Voltaire, Lettre à Mmedu Deffand, ds Littré : des fusées volantes qui crèvent sur la tête des sots)]; 1831 (Balzac, Peau chagr., p. 63 : des rires [...] partirent comme des fusées); 1833 (Chênedollé, Journal, p. 163 : jamais il n'y eut de discoureur plus brillant que Rivarol : c'était des éclairs, des fusées); b) 1768 mus. « trait diatonique très rapide » (Rousseau). Dér. à l'aide du suff. -ée* d'un a. fr. *fus (fuseau*). Fréq. abs. littér. : 458. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 179, b) 587; xxes. : a) 819, b) 987. Bbg. Gohin 1903, p. 362. − Guilb. Astronaut. 1967, passim.Lew. 1960, p. 86. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 202. − Rommel 1954, p. 94, 103, 180, 190.