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* Dans l'article "FUNESTE,, adj."
FUNESTE, adj.
A. −
1.− Qui cause, qui apporte la mort. Porter, recevoir le coup funeste (Ac. 1932). Accident, maladie funeste. Vous avez dit que la moindre émotion lui serait funeste (Dumas père, Antony,1831, I, 5, p. 170).Ne passez pas l'hiver dans un climat dont la rigueur a failli déjà vous être funeste (Lamennais, Lettres Cottu,1834, p. 266):
1. Écoutez : notre expédition d'hier ne devait être funeste qu'au comte de Marbourg. Il étoit jugé, condamné, et la mort de ce tyran a satisfait notre justice. La Martelière, Robert,1793, II, 2, p. 16.
P. ext. Tragique. Funeste coïncidence, dénouement, maison; nuit funeste. César à lui seul fait mourir un million d'hommes sur le champ de bataille (avant lui Alexandre avait eu ce funeste honneur) (J. de Maistre, Consid. sur Fr.,1796, p. 30).
2.− Qui évoque, qui annonce la mort. Message, pensée, signe, songe funeste; faire des rêves funestes. Mes pressentiments sont si funestes que je me bornerai à te voir, à te presser 2 heures sur mon sein et mourir ensemble (Napoléon Ier, Lettres Joseph.,1796, p. 39):
2. En traversant la grande place, j'y vis les funestes apprêts d'une exécution sanguinaire qu'on y devoit faire dans la matinée : on élevoit un bûcher... Genlis, Chev. Cygne,t. 1, 1795, p. 247.
Funeste à.Monseigneur, les présages vous sont funestes, très funestes. Je devais vous mettre en garde (Cocteau, Machine infern.,1934, III, p. 99).
B.− Au fig. Qui apporte le malheur, la ruine, la désolation. Erreur, illusion, passion, funeste; conseil, événement, science funeste. Ce funeste traité par lequel il avait été déshérité (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 4, 1821-24, p. 381).Les jours funestes de juin 1940 (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 580):
3. ... la fable de la femme qui, séduite par un serpent, cueille la pomme funeste, qui, comme la boîte de Pandore, fut une source de maux pour tous les hommes. Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 298.
[En parlant d'une pers.] Je sens que cette femme ne serait point bonne pour vous, mais funeste, et pour moi il s'agit de choses affreuses! (Claudel, Part. midi,1906, I, p. 1009).
P. ext. Qui est mauvais, nuisible. Une boisson, une drogue funeste; une politique funeste; avoir un penchant funeste pour qqc. C'est une funeste institution que le mariage! (Staël, Lettres L. de Narbonne,1792, p. 45).L'air vicié et confiné des villes lui est funeste (Mounier, Traité caract.,1946, p. 212):
4. Voilà un bon garçon, dit Morel. Du reste, son frère l'est aussi. S'il n'avait pas cette funeste habitude de boire... Proust, Sodome,1922, p. 1030.
Funeste à.Ce principe, funeste à la réussite mondaine, mais fécond pour le bonheur (Renan, Souv. enf.,1883, p. 136).
REM.
Funester, verbe trans.a) Rendre funeste, néfaste. Qu'une cérémonie fût aperçue par un étranger, elle était troublée, souillée, funestée par ce seul regard (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 38).b) Attrister. Cette conversation m'a funesté pour toute la journée (Stendhal, Journal,1807, p. 341).
Prononc. et Orth. : [fynεst]. Enq. : /fynest/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xives. [ms.] « dans le deuil, d'où malheureux, attristé » (Bersuire, Tit.-Liv., B.N. 20312 ter, fo44 vods Gdf. Compl.), attest. isolée; 1. 1564 « qui apporte la mort » (Thierry : Funeste, funestres); cf. Cotgr. 1611; d'où 1596 « triste, affligeant » (Hulsius); 2. 1660 « qui apporte le malheur avec soi » (Corneille, Toison d'or, I, 2); 1666 « qui annonce un malheur » funeste présage (Boileau, Satire VI, 40, éd. A. Cahen). Empr. au lat. class. funestus « malheureux, dans le deuil »; « funeste, sinistre, fatal » (< funus, -eris « funérailles; mort »). Fréq. abs. littér. : 2 070. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 597, b) 2 389; xxes. : a) 1 399, b) 1 050.
DÉR.
Funestement, adv.D'une manière funeste. Nous connaissons votre réputation funestement célèbre (Borel, Champavert,1833, p. 212).Ce portrait de femme (...) qu'on a si maladroitement, si funestement restauré (Du Camp, Hollande,1859, p. 22).C'était cette brigade Dubois, si funestement éprouvée (Hugo, Misér.,1862, t. 1, p. 398). [fynεstəmɑ ̃]. 1reattest. 1613 (Cesar Nostredame, Hist. et chron. de Provence, 825, édit. de 1624 ds Hug.); de funeste, suff. -ment2*.
BBG. − Gohin 1903, p. 327 (s.v. funester).