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FRICHE, subst. fém.
A.− AGRICULTURE.
1. Terre vierge ou (le plus souvent) laissée à l'abandon. Anton. défriche rem. s.v. défriché.Domaine vague que la culture dispute à la friche (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr.,1908,p. 118).Les trois hommes s'engagèrent dans la friche, levant haut les genoux parmi les touffes de bruyères, les ajoncs épineux (Genevoix, Raboliot,1925, p. 249):
Elle fuyait comme une bête (...), prenait des raccourcis dans les friches et les landes incultes. Elle ne sentait pas la morsure des ronces qui faisaient saigner sa chair et, quand elle mettait le pied au creux des sillons, elle trébuchait et chancelait, comme une personne ivre. Moselly, Terres lorr.,1907, p. 269.
2. Loc. adv. ou adj. En friche. En état d'inculture. Tomber en friche. La terre et l'homme avaient été également saignés. La moitié des maisons étaient closes, la plupart des champs en friche, faute d'habitants et de bras (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 105).
Rem. Plusieurs dict. attestent friche au masc., notamment comme synon. de chiendent (cf. Littré, Lar. 19e-20e).
B.− Au fig., notamment dans le domaine de l'intelligence
1. Domaine inexploré ou négligé. Chez lui, c'était le pressentiment du génie envoyé pour ouvrir une nouvelle route dans les friches de l'intelligence (Balzac, L. Lambert,1832, p. 132).
2. Loc. adv. ou adj. En friche. À l'abandon, inemployé. Je n'aime pas plus qu'un autre à avoir de l'argent en friche (Sue, Atar Gull,1831, p. 24).Quand la liberté reste en friche, c'est l'homme qui renonce à sa chance d'homme (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 223).Cf. crime ex. 6.
En partic. [À propos d'une pers. dont les facultés intellectuelles sont négligées] Anton. cultivé.Leur auteur avait l'esprit fin, cultivé à peu près sur certains points, en friche sur d'autres (Gobineau, Pléiades,1874, p. 16).Elle avait des dons : on crut distingué de les laisser en friche; de l'éclat : on prit soin de le lui cacher (Sartre, Mots,1964, p. 7).
Prononc. et Orth. : [fʀiʃ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1251 (Cart. de Notre-Dame de la Roche ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 710); 2. 1269-78 an friche (J. de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 19544). On admet d'ordinaire (FEW t. 17, pp. 424-425 et Bl.-W.5) que le mot (et sa var. freche dep. 1287 ds Gdf. Compl.) vient du m. néerl. versch/virsch « frais, nouveau » (Verdam) qui, employé avec le mot lant « terre » désigne une terre qu'on a gagnée sur la mer en l'endiguant. Fréq. abs. littér. : 156.