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FRANC3, FRANCHE, adj.
I.− Qui est libre.
A.− [En parlant d'une pers.]
1. Vieilli. Qui est libre; p. oppos. à serf, à esclave. Les gens de la ville, ceux de Vilschberg et de Hâzelbourg étaient de condition franche; mais (...) ceux des autres villages, tant hommes que femmes, étaient serfs (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t. 1, 1870, p. 5).V. franchise ex. 1 :
1. On a là [dans la Chanson des Loherains] un fort bel et fort distinct épisode de la vie féodale dans les premiers siècles : une scène de famille d'abord (...) une chasse en pleine forêt; une grande et noble figure de gentilhomme, de franc homme, séparé de sa suite (...) se défendant contre une bande de gens de rien enhardis par l'espoir du butin et d'une riche proie. Sainte-Beuve, Prem. lundis,t. 3, 1869, p. 152.
Rem. À l'oppos. franc/esclave a été substituée l'oppos. libre esclave.
2. Qui n'a ni gêne, ni entrave; qui est sans contrainte.
Avoir les coudées franches. Ne pas être gêné à table par ses voisins. Il veut avoir ses coudées franches (Ac.1835, 1878).
Au fig. Avoir l'esprit libre, ne pas être gêné par quelque contrainte (morale ou extérieure) que ce soit. M. Brisson s'est débarrassé de ses impedimenta de programmes pour avoir ses coudées franches dans la noble entreprise de rendre ce pays à lui-même (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 441):
2. Je n'arrive pas à retrouver la tranquillité d'esprit dont j'aurais pourtant si besoin (...) je sens que si j'avais mes coudées franches, aucune des choses que je désespérais avant la guerre de pouvoir accomplir, ne résisterait à la pression d'une attention non préoccupée. Du Bos, Journal,1922, p. 101.
Corps franc. Petit corps de troupe composé de volontaires pendant la guerre, et n'appartenant pas à l'armée régulière. Ton neveu (...) en 1815, a fait partie de ce régiment de brigands appelés corps francs, levé contre les Prussiens (Stendhal, Lamiel,1842, p. 60).Unité légère d'infanterie dotée d'une certaine autonomie, spécialement entraînée pour exécuter isolément des missions délicates. La région de Tabarca défendue par le corps franc du général de Monsabert et les tabors marocains (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 99).Cf. franc-tireur.
Être franc de + subst.Être exempt de. Le roi ordonnait que les habitants de Greux et de Domremy fussent francs de toutes tailles, aides, subsides et subventions (France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 524).
Au fig., vieilli. Être franc de toute passion, franc d'ambition. ,,Libre et exempt de toute passion, d'ambition`` (Ac. 1798-1932). Un rire si franc de coquetterie, qu'il devait être ou bien hardi, ou bien innocent (Soulié, Mém. diable,t. 1, 1837, p. 119).
MAR. Barre franche. ,,Barre de gouvernail que l'on manœuvre directement à la main sans l'intermédiaire d'une roue`` (Gruss 1952). Gouverner à barre franche (Littré).
SP. Coup* franc.
3. Qui est moralement libre; qui agit de sa propre volonté. Ayez le courage de me suivre, et si votre volonté est franche, si votre conscience est libre, si votre esprit sait unir deux propositions (Proudhon, Propriété,1840, p. 133).
Franc arbitre. Cf. franc- A 2 et libre-arbitre.
B.− [En parlant de qqc.] Qui est exempt de charges, de droits, de taxes; qui ne paie pas de taxes, d'impôts. Ici, vous cultivez des terres franches et libres, et ne travaillez que pour vous-même, puisque vous ne payez ni redevances, ni impositions (Crèvecœur, Voyage,t. 3, 1801, p. 139).
Familier
Franche lippée (vieilli)
,,Repas qui ne coûte rien`` (Ac. 1835-1932) :
3. Destitué de son pouvoir [de garde-chasse], il [Courte-cuisse] avait perdu ses franches lippées au cabaret, et il criait, comme tous les niais, à l'ingratitude. Balzac, Paysans,1844, p. 227.
,,Repas où l'on mange tout son soûl`` (Ac. 1932).
Chercheur de franche lippée (vx). Synon. de parasite (Ac. 1798) et de parasite de profession (Ac. 1835, 1878).
Franc de port. [En parlant d'une lettre, d'un paquet] Dont le port est payé par l'expéditeur. Me serait-il possible (...) de faire passer (...) de l'argent franc de port à un frère que j'ai, sergent dans la garde? (Mérimée, Théâtre C. Gazul,1825, p. 29).
Rem. Franc de port prend la marque du fém. lorsque le subst. le précède : La caisse (...) est partie ce matin (...) et vous arrivera franche de port (Hugo, Corresp., 1869, p. 166). Cependant il reste parfois dans ce cas, à la forme masc. et est pris alors adverbialement : Nous le répétons, dans l'intérêt des bonnes mœurs, les fournisseurs doivent leurs marchandises franc de port (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1825, p. 112). Il est inv. lorsqu'il précède le nom et s'emploie alors adverbialement; dans ce cas il est synon. de francol.
Avoir le port franc/ses ports francs (vieilli). Être dispensé de payer le port de ce qu'on reçoit par la poste. Il a le port franc par son père (Lamennais, Lettres Cottu,1822, p. 130).
Jouer part franche/franche part (vx). ,,Lorsque plusieurs personnes jouant à qui aura quelque étoffe, quelque bijou, etc. conviennent que celui qui gagnera ne paiera rien pour sa part`` (Ac. 1798-1878).
Au fig. Participer au bénéfice d'une affaire sans y avoir jamais fait d'apport. Avoir part franche dans une affaire (Littré).
Port* franc. Port dans lequel les marchandises ne paient pas de droits d'entrée ni de sortie. En sa qualité de port franc, elle [Gênes] n'a pas à sa portée de meilleur moyen que d'attirer dans ses bassins le plus de commerce de transit possible (Gobineau, Corresp.[avec Tocqueville], 1851, p. 184).
HISTOIRE
Province franche/pays franc. Province, pays, qui sous l'Ancien Régime, était exempt de gabelle :
4. Cependant la nécessité d'empêcher les habitants des pays francs ou rédimés d'introduire du sel dans les provinces sujettes à la gabelle avait fait apporter certaines restrictions au commerce du sel... Stocker, Sel,1949, p. 101.
Ville franche. Celle qui ne payait pas de taille. Les privilégiés, c'étaient aussi les bourgeois qui avaient acquis des offices, les habitants des villes franches ou de certaines provinces, en général nouvellement réunies (Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 262).
Zone franche. Région frontalière dans laquelle les marchandises entrent et circulent sans payer de droits. Dans les pays protectionnistes, l'existence de ports francs et de zones franches contribue dans une large mesure au développement de la fonction commerciale (M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 216).
DR. Clause franc et quitte. Clause du contrat de mariage par laquelle ou bien le futur époux déclare que son apport n'est grevé d'aucune dette (ou d'autre que celle indiquée au contrat) (clause d'apport franc et quitte) ou bien la future épouse stipule qu'en cas de renonciation à la communauté elle reprendra tout ou partie de ce qu'elle y aura apporté (lors du mariage ou après) (Clause de reprise franc et quitte) (d'apr. Cap. 1936). Lorsque la communauté est poursuivie pour les dettes de l'un des époux, déclaré, par contrat, franc et quitte de toutes dettes antérieures au mariage, le conjoint a droit à une indemnité (Code civil,1804, art. 1513, p. 279).
II.− Qui est net, sans hésitation; qui n'est pas douteux; qui agit librement; qui est vrai, complet.
A.− [En parlant de qqn]
1. Qui dit librement ce qu'il pense; qui ne manifeste que des sentiments réels. Qui agit ouvertement, de manière droite ou directe, qui ne dissimule pas. Être franc. Malek Adhel, impétueux, intrépide, franc jusqu'à l'indiscrétion (Cottin, Mathilde,t. 1, 1805, p. 110).Caractère franc et communicatif (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 29).Nature franche, loyale, ouverte, furieusement épanouie (Goncourt, Journal,1860, p. 711).
Pour être franc. Pour dire ce que je pense.
Au fig. et fam., vieilli. Un franc Gaulois. ,,Un homme de bonne foi`` (Ac. 1798-1878).
P. plaisant. ,,Homme qui a de la simplicité et de la rudesse dans les manières`` (Ac. 1835, 1878).
Expressions
Être franc comme l'osier (vieilli). [P. réf. à l'osier qui ne présente pas de nœuds] Être sans détour, d'une sincérité à toute épreuve. Il a le cœur chaud et des sentiments d'honneur : c'est franc comme l'osier et sage comme un Enfant-Jésus, enfin le roi des hommes (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 41).
Être franc comme l'or. [P. réf. à la pureté de l'or] Même sens. Franc comme l'or, loyal comme son épée (...) [il] se targuait d'une farouche indépendance (France, Île ping.,1908, p. 226).
2. Qui révèle, manifeste la loyauté.
a) [En parlant de l'aspect physique, de l'attitude, du comportement] Qui reflète la loyauté sans dissimulation, sans fausseté. Figure franche; être franc d'allure. L'air franc et décidé, l'attitude fière et même un peu hautaine (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 119).Ce regard franc et pur (...) ce joli regard (Chardonne, Épithal.,1921, p. 323):
5. De là leur vient cet air assuré qu'ils ont. Si agréable à voir. Ce regard franc, ce regard insoutenable à voir et qui soutient tous les regards. Si doux, si agréable à regarder. Ce regard insoutenable à soutenir. Ce regard franc, ce regard droit qu'ils ont, ce Regard doux, qui vient tout droit de paradis. Péguy, Porche du Myst.,1911, p. 190.
b) [En parlant du comportement, des sentiments] Qui est empreint de loyauté, sans dissimulation. Explication franche. Ils s'étaient liés, d'une bonne et franche amitié de vieillards (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Après, 1893, p. 102).Il me proposa une « franche discussion » pour établir des relations plus satisfaisantes dans l'intérêt des deux pays (De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 24).V. franchise ex. 6.
Franc-parler. Cf. franc- A 2.
Fam. Jouer franc(-)jeu. Agir sans ambiguïté, sans tromperie. Vous n'avez pas joué franc jeu avec nous, et (...) nous ne sommes tenus à rien envers un associé qui nous trompe! (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 299).Les Français qui jouaient franc jeu, s'indignaient de ce que les Allemands, à la guerre, n'observassent pas les règles du jeu (Gide, Journal,1914, p. 476).
Y aller de franc jeu. ,,Y aller pour tout de bon sans arrière pensée`` (Ac. 1878-1932).
B.− [En parlant de qqc., parfois d'un animal] Qui présente des caractères de netteté, de naturel, de pureté, d'équilibre.
1. Qui n'est pas douteux; qui est net sans ambiguïté; qui est équilibré, sans rien d'excessif. Allure franche; situation franche. Un sommeil bien franc (Delille, Homme des champs,1800, p. 42).Sur la terre blanche de lune, l'ombre se dessina d'une ligne franche et nette (Zola, Rêve,1888, p. 68).Ils demandent quatre sous par taupe prise, huit sous par taupe dépouillée. Mais le gain est franc, car on les loge et on les nourrit (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 227).
P. métaph. :
6. L'Empereur se mêlait de toutes choses; son intellect ne se reposait jamais; il avait une espèce d'agitation perpétuelle d'idées. Dans l'impétuosité de sa nature, au lieu d'un train franc et continu, il s'avançait par bonds et haut-le-corps, il se jetait sur l'univers et lui donnait des saccades... Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 648.
Cheval franc d'amble. ,,Cheval qui va l'amble naturellement`` (Littré).
Cheval franc du collier. ,,Cheval qui tire de lui même sans qu'il soit besoin de lui donner des coups de fouet`` (Ac. 1835, 1878).
P. ext. et proverbial. [Pour un individu] Être franc du collier. Agir de manière ouverte, sans réticence; être toujours prêt à faire ce que demandent les amis, ce que commandent l'honneur, le devoir. Avec les parents, c'est malheureux à dire, il ne faut jamais être tout à fait franc du collier (Montherl., Ville dont prince,1951, II, 2, p. 888).
Pierre franche. [Dans la classification en pierres dures et pierres tendres] Pierre ni trop dure, ni trop tendre, qui se casse net, sans éclats (d'apr. Noël 1968). C'était propre et bien sec, tout dallé, tout tapissé de grosses pierres carrées, bien franches (Giono, Baumugnes,1929, p. 151).
MAR. ,,Le vent est franc. Sa direction est telle, que le bâtiment peut, avec ses voiles orientées obliquement à la quille, suivre la route déterminée`` (Ac. 1835-1932).
Pompe franche. Pompe qui ne rejette plus d'eau (qui est épuisée), qui fonctionne à vide. (Ds Littré, Guérin 1892, DG, Pt Rob., Lexis 1975).
PEINT., SCULPT. [En parlant de l'œuvre d'un artiste ou de son exécution] Qui est hardi, aisé; qui ne comporte ni maladresse, ni tâtonnement. Pinceau, ciseau, burin franc (Ac.1798-1878).Manière franche. Touche franche. Dessin, coloris franc (Ac.1835-1932).
2. Qui est complet, entier.
Jour franc. Jour complet de vingt quatre heures comptées de zéro heure à zéro heure. Mille diables? pensait-il en enfilant le boulevard de Gand, ai-je bien pris mes mesures? Voyons! Deux jours francs, dimanche et lundi : puis, un jour d'incertitude avant qu'on ne me cherche, ces délais me donnent trois jours et quatre nuits (Balzac, Melmoth,1835, p. 328).
Vx. ,,Sauter vingt quatre semelles franches. Les sauter sans que rien y manque`` (Ac. 1798-1878).
MARINE
Franc-tillac. ,,Pont, tillac de plain-pied, sans interruption. Il ne se dit que Du pont des bâtiments de commerce. Le capitaine du navire répond des objets chargés sous le franc-tillac, sous franc-tillac`` (Ac. 1835, 1878).
Nuit franche. Nuit de repos complète :
7. Il est neuf heures du soir. Enfermé dans ma chambre de bord, je jouis de cette quiétude égoïste que les marins seuls connaissent, celle de l'officier qui a fini son quart. J'ai la « nuit franche », comme cela s'appelle en marine, plus de service avant demain midi... Loti, Journal,t. 1, 1878-81, p. 124.
JEUX. Franc carreau. Jeu consistant à jeter une pièce de monnaie le plus près du centre d'un carreau dessiné sur le sol. Jouer au franc carreau (Ac.1835, 1878).
3. Qui est pur, sans mélange :
8. Quelquefois des circonstances invincibles précipitent deux nations l'une dans l'autre et les forcent à se mêler; alors leurs principes constituants se pénètrent, et il en résulte une nation hybride qui peut être plus ou moins puissante et célèbre que si elle était de race franche. J. de Maistre, Souveraineté,1821, p. 326.
a) [En parlant d'une pers., antéposé à valeur superl.] Qui possède les qualités propres à sa race, à sa province. Un franc Breton, Picard. Ce franc chevalier [le comte d'Egmont] (Staël, Allemagne,t. 3, 1810, p. 36).Le bon géant (...) laissa échapper, en franc Berrichon, des jurements si épouvantables que l'on dut se hâter de le tuer pour l'empêcher de scandaliser l'assistance (Sand, Beaux MM. Bois-Doré,t. 1, 1857, p. 300).
Péj. [À valeur d'intensif] Son fils, qu'on appelait Coco, était un franc polisson et l'est encore, à ce qu'on dit (Michelet, Mémor.,1820-22, p. 188).Tiens, Perrin, si tu veux connaître la tête d'une franche canaille, rappelle-toi celle-là! (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 256).
b) [En parlant de qqc. ou d'un animal] Qui n'a pas subi de mélange; qui a toutes les caractéristiques du type de son espèce. Moineau franc. Dans les tortues franches, tous ces muscles sont remplacés par des trousseaux de fibres aponévrotiques (Cuvier, Anat. comp.,t. 1, 1805, p. 397).Sur la rive droite de la rivière s'étageaient de magnifiques échantillons des ulmacées, ces précieux francs-ormes, si recherchés des constructeurs, et qui ont la propriété de se conserver longtemps dans l'eau (Verne, Île myst.,1874, p. 230):
9. Autrefois, les baleines franches se plaisaient dans les eaux de l'île; mais tant de pêcheurs les avaient poursuivies et harponnées, qu'il en restait à peine. Les amphibies, au contraire, s'y rencontraient par troupeaux. Verne, Enf. Cap. Grant,t. 2, 1868, p. 22.
Couleurs franches. ,,Les couleurs franches comprennent les couleurs qu'ils appellent simples, le rouge, le jaune, le bleu, et celles qui résultent de leurs mélanges binaires, l'orangé, le vert, le violet et leurs nuances`` (Chevreul, Contraste simult. coul., 1839, p. 85). Le caractère timide du français fait qu'il emploie rarement les couleurs franches : vert, rouge, bleu, jaune vif; il préfère les nuances indécises (Stendhal, Brulard,t. 1, 1836, p. 60).
Vin franc. ,,Vin naturel quant à la qualité ou quant au goût`` (DG). C'est un franc et généreux vin, mais un peu vert et qui a besoin de la bouteille (Bloy, Journal,1904, p. 211).
AGRIC. Terre franche. Bonne terre végétale, propre à la culture, sans cailloux, ni graviers, et contenant en proportions convenables, calcaire, sable, humus, argile (d'apr. Plais.-Caill. 1958). La betterave demande de bonnes terres franches, profondes et fraîches sans être humides (Rouberty, Sucr.,1922, p. 19).
HORTIC. Qui est issu directement d'un semis ou d'une bouture; qui porte des fruits doux sans avoir été greffé, p. oppos. à sauvageon. Arbre franc ou franc de pied. On courait les bois, on choisissait un pied franc de néflier ou de houx, droit, robuste (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 241).
P. méton. Les fruits eux-mêmes. Noisettes franches. Pêche franche (Ac.1798, 1932).Pommiers de reinette franche (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 239).
P. ell., en emploi subst. Enter franc sur franc. ,,Enter un scion d'arbre franc sur un autre arbre franc`` (Ac. 1798-1932). Enter franc sur sauvageon. ,,Enter un scion d'arbre franc sur un sauvageon`` (Ac. 1798-1932)
c) Qui est complet, véritable; qui présente toutes les caractéristiques; qui remplit les conditions requises. Synon. proprement dit.On n'employait que du chêne franc, le plus pur, le plus sain, le plus dru; jamais de tauzin (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 135).Tandis que chez le cheval on constate presque toujours la pneumonie franche, chez le chien, la bronchite et la pneumonie coexistent (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 98).V. arrogant ex. 7.
Prononc. et Orth. : [fʀ ɑ ̃], fém. [fʀ ɑ ̃:ʃ]. D'apr. les dict. plus anc., de Fér. Crit. t. 2 1787 à DG, c se lie au sing. et s au plur. À comparer avec franc, franque. Mais d'apr. Fouché Prononc. 1959, p. 470, c ne se lie au sing, que dans les cas suiv. : franc˘alleu, franc˘archer, à franc˘étrier contrairement à franc/ étourdi, franc/hypocrite, franc/imbécile. Au plur. c'est l'inverse qui se pratique : on prononce francs˘étourdis, francs˘hypocrites, francs˘imbéciles, mais francs/alleus, francs/archers. L'adj. est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 « de condition libre » (Alexis, éd. Chr. Storey, 227); b) ca 1100 « de naissance noble » (Roland, éd. J. Bédier, 3978); c) ca 1170 « libéré de certaines servitudes » (G. de Saint-Pair, Mont-Saint-Michel, éd. P. Redlich, 340); d) 1723 franc de port (J. Savary des Bruslons, Dict. universel de commerce, t. 2 p. 1187 ds FEW t. 15, 2, p. 165b); 2. a) 1269 « (vin, etc.) qui présente des qualités de pureté, de naturel » (Doc. ap. M. Canat de Chizy, Doc. inéd. pour servir à l'hist. de la Bourgogne, t. 1, p. 106); b) 1585 jours francs « jours entiers » (N. du Fail, Contes d'Eutrapel ds Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, t. 2, p. 104); c) av. 1630 précédant un subst. « qui est véritablement tel » (A. D'Aubigné, Vie, XVIII ds Littré); 3. début du xives. « cultivé (d'une plante) » (Propriétés des choses, II, 29, 14 ds T.-L.); 4. 1456 franc au collier « se donnant généreusement à l'effort » (Villon, Lais, éd. J. Rychner et A. Henry, 4); 5. 1611 « qui s'exprime ouvertement, sans artifice ni réticence » (Cotgr.). De Franc (v. franc1), attesté en lat. médiév. sous la forme Francus (Hollyman, pp. 145-150; Nierm.), désignant d'abord l'homme libre (fin du vies., ibid.), puis celui qui est libéré de certaines servitudes (ixes., ibid.). Au sens 5, franc a remplacé vrai*, usuel en a. et m. français.
STAT. − Franc1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 18 339. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 28 210, b) 35 421; xxes. : a) 32 244, b) 15 545.
BBG. − Burgess (G. S.). Contribution à l'ét. du vocab. pré-courtois. Genève, 1970, pp. 56-67. − Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, p. 52, 72, 221, 227, 230, 233. − Hope 1971, p. 361. − Quem. DDL t. 5, 6. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 198. − Stimm (H.). Die Romanischen Wörter für frei. Saarbrücken, 1967, pp. 24-43. − Venckeleer (T.). Le Sort des mots d'orig. germ. ds l'expr. de l'estime au Moy. Âge. In : Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 13. 1971. Québec. Québec, 1976, t. 2, pp. 20-24.