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FRÊLE, adj.
A.− Qui, en raison de sa minceur, de son manque apparent de robustesse, donne une impression de fragilité. Un frêle esquif, de frêles roseaux. Synon. fragile, ténu; anton. massif, robuste, solide.Un acacia qui croissoit dans ce lieu, me servit d'abri. Derrière ce frêle rempart, j'attendis la fin de la tempête (Chateaubr., Martyrs, t. 2, 1810, p. 123).L'audacieux maçon qui, d'étage en étage, Suspend sa vie au mince et frêle échafaudage A bien des dangers à courir... (Sully Prudh., Solitudes,1869, p. 106):
1. Sur la tour est équilibrée une colonne de marbre gris, longue et frêle, encore amincie par la lumière, avec un chapiteau corinthien qui supporte une base cylindrique sur laquelle, enfin! se tient un ange de marbre blanc... T'Serstevens, Itinér. espagnol,1963, p. 175.
Spéc. [Le subst. désigne tout ou partie du corps hum.] Qui est d'une finesse excessive, qui semble dénué de vigueur physique. Un enfant, une silhouette frêle; un cou, des poignets frêles. Synon. délicat, fluet, gracile, grêle; anton. fort, trapu.Ayant vu ses jambes exquises si frêles, il y sentit une fragilité, et s'étant agenouillé devant elle, il baisa ses pieds délicats (Gide, Tentative amour.,1893, p. 74).Des gamins, des adolescents de seize, dix-sept, dix-huit ans, imberbes, frêles, malingres, pâles encore de l'atmosphère renfermée de l'étude et de l'école (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 325):
2. L'individu expulsé était grand et fort et ne reculait pas devant un coup de poing; Joassant était frêle et maigre, avec l'apparence d'un homme que le plus petit vent va renverser. On ne s'expliquait pas cette force extraordinaire qui s'emparait tout à coup de lui et qu'on l'avait vu exercer mille fois vis-à-vis des buveurs tapageurs... Champfl., Avent. Mlle Mariette,1853, p. 90.
En emploi subst. masc. à valeur de neutre. La plaie d'antipathie, subitement ouverte je ne sais où, − dans mon amour-propre peut-être, car enfin j'étais le chétif et le frêle en face du fort − (...) (Bourget, Disciple,1889, p. 115).
B.− Qui manque de force, d'intensité. Frêle lumière, musique; voix frêle. Un petit rire moqueur, un rire rêle et ténu répondit au sien comme s'il avait été jeté dans son oreille (Soulié, Mém. diable,t. 1, 1837, p. 125).Jardins d'ombre massive ou de frêle clarté! (Verhaeren, Mult. splendeur,1906, p. 152).
C.− Au fig.
1. Qui n'est pas fermement assuré; facile à ébranler. Frêle bonheur, espoir, puissance. Le marquis sombre et taciturne, sa femme agitée de la frêle mais ardente espérance qu'elle reverra son fils un jour (Ponson du Terr., Rocambole,t. 4, 1859, p. 11).Si nos raisons de croire aux réparations d'outre-tombe peuvent sembler frêles, celles d'autrefois étaient-elles beaucoup plus fortes? (Renan, Drames philos.,Prêtre Némi, 1885, p. 529):
3. Trois fois, l'alto répète, avec la même progression, le mot : « venturi ». Ce n'est plus la paix tranquille du début. C'est la conquête de la paix. Et l'on pourrait dire que l'énergie même qu'y apporte Beethoven détruit la paix, − tout au moins compromet son tendre et frêle équilibre. Rolland, Beethoven,t. 2, 1937, p. 374.
2. De courte durée, périssable. Comme la mort vient vite! il y a de quoi méditer sur notre frêle existence (E. de Guérin, Lettres,1833, p. 32).Je me félicitais d'avoir coupé court à ma frêle aventure (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 645).
REM.
Frêlement, adv.En manquant d'assurance, d'intensité. Puis un autre motet frêlement se décide Et s'entr'aperçoit vague entre les piliers lourds (Rodenbach, Règne silence,1891, p. 120).
Prononc. et Orth. : [fʀ εl]. Fresle ds Ac. 1694-1718, frêle dep. Ac. 1740. Étymol. et Hist. Mil. xies. « fragile, précaire » (S. Alexis, éd. Ch. Storey, 69 : la vithe est fraisle); ca 1135 d'une personne (Couronnement de Louis, 365 ds T.-L.). Du lat. impérial fragilis « cassant, friable; fragile (au propre et au fig.) »; la forme a. fr. fraisle prob. sous l'infl. de graisle, grêle*. Fréq. abs. littér. : 1 040. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 245, b) 1 889; xxes. : a) 2 085, b) 1 093.