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FORT3, adv.
A.− [Modifiant un verbe]
1. [Exprime la vigueur d'un effort physique quand le verbe traduit une action du corps] Avec force. Appuyer, pousser, presser fort; battre, cogner, frapper, taper, sonner fort; courir fort; embrasser fort. Il rama fort sur les mers grises (Laforgue, Complaintes,1885, p. 150):
Mais l'homme veillait; il serra plus fort ses poings noueux qui froissèrent d'une étreinte plus étroite les pattes du malheureux et Miraut, par des grognements significatifs, affirma lui aussi son implacable vigilance. Pergaud, De Goupil,1910, p. 29.
Loc. fam. Aller fort
[En parlant d'une pers. ou d'une chose, souvent à la forme négative] Ça ne va pas fort. Ça ne va pas bien, ça ne marche pas bien. Ses affaires ne vont pas bien fort (Saint-Exup., Courr. Sud,1928, p. 16).Tu l'as vu, le communiqué? C'est vrai, au fond, que ça n'a pas l'air d'aller fort (Montherl., Exil,1929, I, 3, p. 31).
[En parlant d'une pers.] (Y) aller fort, un peu fort. Exagérer. Ah ah! ah! Le directeur... Il va fort! Il va vite... C'est vrai qu'il vous a dit cela? (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1041).
2. [Exprime la quantité ou l'intensité] Beaucoup, avec une grande intensité.
a) [Avec un verbe qui exprime une action ou un phénomène physique, l'émission de sons, une émanation] Il gèle, il pleut fort; couler fort; rougir, souffler, trembler fort; chanter, crier, gronder, gueuler, parler, pleurer, rire fort. J'ai toujours travaillé fort; personne ne peut rien dire à l'encontre (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 239).Il faisait chaud, les femmes parvenaient à sentir plus fort que les frites (Queneau, Loin Rueil,1944, p. 175).
[Fonctionne comme nominal] Avoir fort à faire; avoir fort à se plaindre; il y aurait fort à dire. Synon. beaucoup.Baillis, prévôts, vicomtes, officiaux et vicaires ont fort à entendre (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 93).
b) Littér. ou hypocoristique. [Avec un verbe exprimant ou impliquant un jugement ou un sentiment] J'ai fort admiré quatre magnifiques voyageurs assis (Hugo, Rhin,1842, p. 85).Je ne m'amuse pas fort chez elle, en attendant qu'on trouve son pot à beurre (Vallès, J. Vingtras,Enf., 1879, p. 15).Je crains fort que ces belles paroles ne soient légendaires (Rolland, Beeth.,t. 1, 1937, p. 53).
SYNT. Approuver, blâmer fort; aimer, désirer, goûter fort; détester, mépriser fort; s'ennuyer, se réjouir fort; douter, redouter fort; soupçonner fort; risquer fort; se tromper fort; émouvoir, étonner, inquiéter, intéresser, intriguer, irriter, plaire, déplaire fort; avoir qqc. fort à cœur; avoir fort envie de.
c) Vieilli. Il connaissait fort tous les Hollandais que j'avais vus en 1810 (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1. 1823, p. 626).Je me passerais fort d'avoir une femme aussi spirituelle (Proust, Guermantes 2,1921, p. 464).
B.− [Modifiant un adj. au positif ou un adv. marquant le superl. abs.] Recherché, littér. ou région. Bien, très extrêmement.
1. [Devant un adj.] C'est un spectacle [les Landes] fort lugubre (Gautier, Tra los montes,1843, p. 13).Un élève lorrain, fort arriviste et insinuant (Blanche, Modèles,1928, p. 62).
SYNT. Fort divers, nombreux, répandu; fort complexe, différent; fort ancien, éloigné; fort commode, utile; fort apprécié, connu, critiqué; fort aise, content; fort pauvre, malade; c'est fort possible, fort aimable, fort agréable.
[Devant une loc. prédicative à valeur adj.] (Être) fort en colère, fort en retard, fort à la mode. Un homme et une femme que je pourrais nommer, gens riches ou du moins fort à l'aise (Bloy, Journal,1907, p. 359).
2. [Devant un adv. ou une loc. adv.] C'est ce qu'il se donna le plaisir d'expliquer fort au long à la duchesse (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 227).Jusqu'aux découvertes du docteur Henri Martin, on connaissait fort peu d'œuvres d'art solutréennes (S. Blanc, Init. préhist.,1932, p. 40).
SYNT. Fort bien; fort mal; fort adroitement, communément, heureusement, joliment, justement; fort longtemps, souvent; fort loin, tard; fort à propos; de fort bonne heure; de fort bonne grâce.
Prononc. et Orth. : [fɔ:ʀ]. Cf. fort1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « avec une grande intensité » (Roland, éd. J. Bédier, 2946 : Ceste dolor ne demenez tant fort); 2. 1176-81 « solidement » (Chr. de Troyes, Chevalier Lyon, éd. M. Roques, 2981). Emploi adv. de fort1* adjectif.
STAT. − Fort1, 2 et 3. Fréq. abs. littér. : 42 140. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 72 617, b) 70 708; xxes. : a) 53 794, b) 47 010.