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FLASQUE1, adj.
A.− Qui n'a pas de tenue, de fermeté.
1. [En parlant du corps] Chair flasque (Ac.). Cou, jambes flasque(s). Synon. atone, avachi, flaccide; anton. ferme.Quand on a coupé seulement les nerfs de sentiment, les muscles sont devenus flasques et ont perdu certainement quelque chose dans leur propriété motrice (Bernard, Notes,1860, p. 89).Toute résistance cessa; le corps du loup devint flasque. Il était mort (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Loup, 1882, p. 1246):
... l'épicière avait flanqué son gringalet de mari à la porte et elle restait sur le seuil de sa boutique, troussée court, les mamelles flasques, le chignon défait, un œil au beurre noir, un poing sur la hanche... Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 146.
2. [En parlant de réalités concr.] Tissu, étoffe flasque. Synon. mou.L'égyptologue conservait (...) l'habit noir traditionnel du savant avec ses pans flasques, son collet recroquevillé (Gautier, Rom. momie,1858, p. 153).Mais le ballon, épuisé, flasque, distendu, chiffonné en gros plis, ne conservait plus de gaz que dans sa partie supérieure (Verne, Île myst.,1874, p. 7).
B.− Au fig. Qui manque de vigueur, de consistance, de caractère.
1. [En parlant de réalités perceptibles par les sens] Tout cela couleur de ruines récentes, de ce gris terne, flasque, décoloré, qui n'a pas même pour l'œil la sainteté du temps écoulé (Lamart., Voy. Orient,t. 1, 1835, p. 133).Tableau de l'Annonciation, une peinture aux tons flasques (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 354).Puis, avec un bruit flasque, un corps gifla lourdement les eaux calmes (Gracq, Syrtes,1951, p. 301).
2. [En parlant de sentiments] Elle ne savait déjà plus que faire de la joie; c'était une grosse joie flasque comme elle, qui tournerait bientôt à la prophétie (Sartre, Sursis,p. 345).
3. [En parlant d'activités hum. ou de réalités qui en sont issues] C'est une éloquence molle et gonflée, un style flasque à la fois et tendu (Chênedollé, Journal,1809, p. 42).Ce qui fit que Téson, sidéré et mortifié, se tut, et, après quelques flasques et insignifiants propos, tourna les talons (L. Daudet, Sylla,1922, p. 261).Des passions... tous ces êtres qui passaient dans la brume, de quelle vie imbécile et flasque vivaient-ils? pas même des ombres : des voix dans la nuit (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 359).
4. Emploi subst. à valeur neutre. Ce qui est flasque. Cela est le fil de fer autour duquel tremble tout le flasque de la vie. Sans cela je me serais assassiné ou dissous (Valéry, Corresp.[avec G. Froment] 1898, p. 146).Sa noble armature [de Cocoli] le préservait du flasque (Arnoux, Zulma,1960, p. 113).
Prononc. : [flask]. ,,Un s non étymologique (...) a prévalu dans la prononciation`` (Buben 1935, § 123). Étymol. et Hist. 1. 1540 au fig. (N. Herberay des Essarts, Amadis, éd. H. Vaganay, t. 2, p. 470); 2. [1421 en parlant de l'eau (s. réf. ds Bl.-W.1-5)]; av. 1592 au propre « qui manque de fermeté » (Cholières, Contes, fo222 ds Littré). Altération de flaque adj. « qui manque de fermeté », var. dialectale de flache « id. », forme fém. de flac « id. » (ca 1175, Horn, éd. M. K. Pope, 4783), du lat. class. flaccus « id. »; le s, purement graphique, a fini par être prononcé.
DÉR.
Flasquement, adv.D'une manière flasque. Le lord était visiblement découragé, et le savant laissait pendre flasquement ses bras maigres le long de son corps (Gautier, Rom. momie,1858, p. 170).Les panaches [du réséda] grêles retombaient flasquement, inclinant vers la terre leurs petites têtes molles (Gyp, Pot de réséda,1892, p. 183). [flaskəmɑ ̃]. 1reattest. 1642 (Oudin Fr.-Ital.); de flasque1*, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 6.
BBG. − Quem. DDL t. 1 (s.v. flasquement).Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 178. − Wind 1928, p. 84, 147.