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FLANC, subst. masc.
I.
A.− [Chez l'être humain]
1. Chacune des deux parties latérales symétriques (droite et gauche) situées au-dessous des fausses côtes; partie latérale du tronc, de tout le corps. Synon. côté.Il se souleva brusquement, saisit à deux mains son grand bâton étendu à son flanc et articula un jurement énergique (Sand, Meunier d'Angib.,1845, p. 230).Dans la calèche, elle aimait (...) le contact de ce petit corps sur lequel elle penchait le sien, le serrant jalousement contre son flanc (Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 303).[Chez le type respiratoire] le tronc est (...) trapézoïde, à base supérieure, les épaules larges, surtout vues de dos, le sternum long, la taille fine avec à peine un doigt de flanc (Mounier, Traité caract.,1946, p. 212):
1. Sur le lit reposaient deux corps nus (...). J'admirais en silence leurs membres déliés et robustes, et la respiration heureuse qui enflait leur poitrine et creusait leurs flancs. Green, Autre sommeil,1931, p. 75.
SYNT. Flanc droit, gauche; flanc creux, décharné, étroit, large, maigre; épée, fusil, sabre au flanc; être étendu, allongé sur le flanc.
[Avec une valeur métaph.; accompagné d'un compl. prép. de désignant un inanimé] Y aura-t-il un État dans l'État, un allié naturel et permanent de l'étranger parmi nous, un port et une porte ouverte aux flancs du royaume? (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 12, 1857, p. 333).
Locutions
a) Sur le flanc. Alité. Au fig. Fatigué, las, incapable de toute activité. Il toussait, il s'excusait, en disant qu'une goutte d'eau-de-vie le mettait sur le flanc (Zola, Assommoir,1877, p. 622).Et son long monologue inexprimé le laissait sur le flanc, endolori et vidé de soi (Arnoux, Seigneur,1955, p. 98).
b) Au fig.
Fam. Se battre les flancs pour (+ inf.). Faire de grands efforts de volonté, s'évertuer. Ses lettres me paraissent bien raisonnables, mais j'ai peur qu'elle ne se batte un peu les flancs pour m'écrire et, de peur de m'attrister, fasse bonne contenance en dépit d'elle-même (Flaub., Corresp.,1849, p. 127).Il vaut mieux avoir des illusions que de n'en avoir plus du tout. J'en ai encore trois ou quatre (...) mais je me bats les flancs pour les conserver (Mérimée, Lettres à une inconnue,1870, p. 67).
Pop. Se caler les flancs. Se rassasier. Synon. se caler les joues.Quand je veux bien dîner, j'achète deux ronds de saucisson et je me cale les flancs (Esnault, Notes compl. Poilu,1956).
Fam. Tirer au flanc. Employer divers moyens pour se soustraire à une tâche, à ses obligations. Synon. vulg. tirer au cul*.Plusieurs petits bourgeois avares, partis pour toucher une solde de mercenaires et résolus à tirer au flanc (Malraux, Espoir,1937, p. 497).Eux qui avaient rechigné, gouaillé, tiré au flanc, désobéi, ils s'étaient redonné un chef : un colonel (...) ils avaient pris un nom : les Croix de Feu! (Vialar, Carambouille,1949, p. 249).En compos. Un tire-au-flanc*. Tirage* au flanc.
Région. (Canada). Flanc(-)mou. Personne sans énergie, qui manque de courage. Il réclamait (...) un gobelet d'eau, un outil, ou s'informait de l'heure, afin d'obtenir un répit. Le père Didace, le surveillait : − Le flanc-mou! Va-t-il encore s'éreinter (Guèvremont, Survenant,1945, p. 35).
Littér. Avoir une plaie au flanc; avoir le fer au flanc. Être le siège d'une grande peine, d'un tourment. Si tu as ton rêve, moi j'ai ma plaie au flanc, qui m'a rongé et m'a laissé vide (...). C'est fini (...). Je ne crois plus à rien, à rien, à rien! (Zola, Paris,t. 1, 1897, p. 228).Solange Dandillot était revenue de Gênes avec le fer au flanc. Gênes aurait dû être une circonstance décisive. Qu'en était-il né? Rien (Montherl., Lépreuses,1939, p. 1372).[Avec une valeur métaph.; avec un compl. prép. de désignant un inanimé] La luxure est une plaie mystérieuse au flanc de l'espèce. Que dire, à son flanc? À la source même de la vie (Bernanos, Journal curé camp.,1936, p. 1126).Les hommes au pouvoir jetteront-ils le manteau sur cette plaie au flanc de la Nation? (Mauriac, Nouv. Bloc-notes,1961, p. 296).
2. P. méton.
a) Vieilli. La partie du corps où la vie semble profondément logée, qui est le lieu de la sensibilité. Mon Dieu m'a dit : « Mon fils il faut m'aimer. Tu vois Mon flanc percé... » (Verlaine, Œuvres compl.,t. 1, Sagesse, 1881, p. 236).
b) Littér. [Chez la femme] Siège de la gestation. Synon. entrailles, ventre.Je ne te crois pas capable d'aimer huit jours une femme qui, pour échapper à un malheur inévitable, irait prêter aux caresses maritales un flanc fécondé par toi (Sand, Corresp.,t. 1, 1835, p. 307).Avez-vous lieu de présumer que vous soyez le père de l'enfant que MmeLuneau porte dans son flanc? (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Cas MmeLuneau, 1883, p. 109).
[Avec une valeur métaphys., avec un compl. prép. de désignant un inanimé] La révolution se leva, prête à mettre au jour la génération guerrière que huit siècles d'héroïsme avaient déposée dans ses flancs (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 578).Au moment où nous sommes, une gestation auguste est visible dans les flancs de la civilisation (Hugo, Paris,1867, p. 17).Que l'armistice fût ou non inévitable, il portait dans ses flancs la politique de Montoire (Mauriac, Journal,1950, p. 113).
B.− [Chez l'animal] Chacune des deux régions latérales (droite et gauche) délimitées par la dernière côte, la cuisse et le ventre; partie latérale de tout le corps. Ce muscle écarte la nageoire du flanc et la porte en devant (Cuvier, Anat. comp.,t. 1, 1805, p. 336).C'est en regardant les muscles circulaires rouler au flanc des couleuvres qu'il a compris le drame silencieux de l'universelle faim (Faure, Hist. art,1912, p. 214).Wolf (...) se tapit sous la table, dans les jupes de Kate, et n'en bougea plus, le flanc haletant (Peyré, Matterhorn,1939, p. 170):
2. Bamara père [un lion] rugit, roule des yeux terribles, fronce sa courte crinière, découvre ses crocs et, de long en large, se promène en se battant les flancs d'une queue irritée. Maran, Batouala,1921, p. 160.
− Domaine de l'hippologie.,,Région basse du thorax, sur laquelle agit la jambe du cavalier`` (St-Riquier-Delp. 1975).
Cheval qui bat du/des flancs. Cheval essoufflé. (Dict. xixeet xxes.).
SYNT. Flanc d'un âne, d'une baleine, d'un chevreuil, d'un crocodile, d'un faisan, d'un taureau, d'une vache, etc.; serrer, éperonner les flancs d'un cheval.
C.− Loc. Flanc à flanc. Côte à côte. C'étaient des bêtes de taille presque égale serrées flanc à flanc (Giono, Gd troupeau,1931, p. 17).Pendant ces quarante années où nous avons souffert flanc à flanc, tu as trouvé la force d'éviter toute parole un peu profonde, tu as toujours tourné court (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 18).Elle s'est allongée flanc à flanc avec moi et les deux chaleurs de son corps et du soleil m'ont un peu endormi (Camus, Étranger,1942, p. 1161).
II.− P. anal.
A.−
1.
a) [S'appliquant à la partie verticale de divers éléments ou choses] Partie latérale, côté. Quatre bottines, deux grandes et deux petites, traînaient au pied du lit, tombées sur le flanc (Maupass., Bel-ami,1885, p. 357).La lumière blanche (...) sur le flanc d'un vase, se rit en couleurs multipliées (Claudel, Repos 7ejour,1901, III, p. 857):
3. ... il existe dans la Suisse un grand nombre de petites lignes à crémaillère grimpant au flanc des montagnes et destinées à hisser les touristes sur les cimes les plus escarpées, témoin le chemin de fer électrique de la Jung-Frau qui amène les voyageurs au sommet même des glaciers. Soulier, Gdes applic. électr.,1916, p. 158.
Spéc., MAR. Sur les nouveaux croiseurs cuirassés on a été conduit à ne pas percer de sabords dans les entreponts supérieurs pour ne pas trop découper la cuirasse des flancs (Croneau, Constr. nav. guerre,t. 1, 1892, p. 7).
SYNT. Flanc d'une colline, d'un coteau, d'un ravin, d'un roc, d'un rocher, d'un talus, d'une vallée; flanc d'un bâtiment, d'une maison, d'un mur; flanc d'un bateau, d'une barque, d'un paquebot; flanc d'une voiture; flanc d'une armoire, d'une commode; flanc d'une bouteille, d'une cruche, d'une théière, d'un verre; flanc d'un arbre, d'une citrouille, d'un concombre, etc.
À flanc de. Sur la pente de. Je vis une maison rustique, mais très grande et d'un aspect attrayant qui semblait située à flanc de coteau, sur une belle prairie déclive (Lacretelle, Am. nupt.,1929, p. 108).On les trouve [les plus beaux exemplaires de saphir-astérie] à flanc de colline dans des dépôts de roches ignées (Metta, Pierres Préc.,1960, p. 75).
b) P. méton. et au plur. Partie intérieure (d'une chose creuse). Le déjeuner (...) où l'on mit en commun les succulentes victuailles extraites des flancs insondables du carnier de maître Trotabas (Arène, Veine argile,1896, p. 192):
4. ... pour tout meuble, il y avait là un lit de fer, une table de bois blanc et deux chaises, sans compter une vieille armoire en noyer, aux flancs immenses, où tenait tout un monde. Zola, Débâcle,1892, p. 489.
2. En partic.
a) GÉOL. Flanc (d'un pli). Chacune des parties qui plongent de part et d'autre d'un plan axial (d'apr. George 1970). Synon. face de raccordement.Flanc normal. Celui d'un pli* anticlinal. Flanc inverse. Celui d'un pli* synclinal. Une description détaillée des Alpes de Glaris (...) contenait des preuves de l'existence de grands plis couchés à flanc inverse étiré (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 381).
b) MÉCAN. ,,Portion de la surface d'une dent comprise entre la surface de tête et la surface de pied`` (Clé mots 1973). S'il est nécessaire [dans un engrenage] que le pignon soit conduit avant la ligne des centres, la dent de la roue possède alors un flanc rectiligne (Andrade, Horlog.,1924, p. 123).Le profil est la section du flanc par une surface donnée définie par rapport à la surface primitive de référence (Clé mots1973).
c) FORTIF. ,,Partie du bastion comprise entre la courtine et la face`` (d'apr. Bach.-Dez. 1882). Le flanc d'un bastion, un flanc bas, un flanc rasant (Ac.).
d) ARTILL. ,,Chacun des côtés adjacents au fond de la rayure du canon d'une arme à feu`` (Lar. encyclop.). L'un des flancs qui dirige plus particulièrement le projectile et contre lequel il presse (...) est appelé flanc de tir (Alvin, Artill., Matér.,1908, p. 40).
e) HÉRALD. Bord latéral de l'écu; pièce honorable verticale qui touche au(x) bord(s) dextre et/ou sénestre de l'écu. Point en chef du flanc dextre (senestre). La Fasce, d'un Flanc à l'autre, occupe le milieu de l'Écu, horizontalement (P.-B. Gheusi, Le Blason,Paris, M. Darantière, 1933, p. 75).Le Flanc dextre et le Flanc sénestre se construisent chacun d'un côté de l'Écu. Deux modules de large. Ces Figures sont très rares, surtout sans autres attributs (P.-B. Gheusi, Le Blason,Paris, M. Darantière, 1933p. 74).
B.−
1. Dans le lang. milit. Partie latérale (droite ou gauche) d'une armée, d'une troupe disposée en ordre profond (s'oppose à front). Flanc d'un bataillon, d'une colonne. Le centre [d'un corps d'armée] sous les ordres de d'Argenteau, marche sur Montenotte, pour couper l'armée française en tombant sur son flanc gauche (Las Cases, Mém. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 349).Des fractions d'infanterie prussienne (...) fusillent le flanc de la brigade (Foch, Princ. guerre,1911, p. 197).Pendant la bataille de Cannes (...) il [Hannibal] laissa enfoncer son flanc pour envelopper son adversaire par surprise (Proust, Guermantes 1,1920, p. 417).
Marche de flanc. Progression d'une troupe présentant son flanc parallèlement au front de l'ennemi. Cette marche était dangereuse. Ce n'était rien moins qu'une marche de flanc (Stendhal, Napoléon,t. 2, 1842, p. 136).
Par le flanc droit/gauche [Commandement par lequel on ordonne aux soldats d'effectuer un quart de tour (à droite ou à gauche)] Par le flanc droit! en colonnes! marche! (Mérimée, Théâtre Cl. Gazul,1825, p. 124).
Loc. Prêter (le) flanc (à). Découvrir, exposer le flanc (d'une troupe) aux attaques de l'ennemi. Le malheur fut (...) que je ne pus me présenter de front; je fus contraint de prêter le flanc (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 2, 1823, p. 371).Il [le général de Sonnas] avait été asticoté par les avant-postes de Zobel pendant la petite heure où il avait prêté le flanc (Giono, Bonh. fou,1957, p. 392).
Au fig. Donner prise à (la critique, des attaques). L'archevêque [M. de Harlay] prêtait flanc du côté des mœurs (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 7, 1863-69, p. 178):
5. Se laisser voir avec un grand désir non satisfait, c'est laisser voir soi inférieur, chose impossible en France, si ce n'est pour les gens au-dessous de tout; c'est prêter le flanc à toutes les mauvaises plaisanteries possibles... Stendhal, Amour,1822, p. 139.
P. anal., TECHN. FEU. Flanc(s) (d'un incendie). ,,Parties de la bordure d'un incendie comprises entre la tête et l'arrière et qui sont sensiblement parallèles à la direction principale de propagation`` (Métro 1975).
2. Usage courant. De flanc, en flanc. Sur le côté, de biais. Le duc envoya (...) Philippe de Saveuse avec cent vingt lances pour tourner les Dauphinois et les attaquer en flanc (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 4, 1821-24, p. 341).Les rayons lumineux éclairaient en flanc une chaîne de montagnes (Gautier, Tra los Montes,1843, p. 67).Quand il se jette à corps perdu sur toi, tu fais un échappement sur ta droite du pied gauche en tournant sur la pointe du pied droit (...) tu le prends en flanc, et tu l'enfiles comme une grenouille (Goncourt, R. Mauperin,1864, p. 241).Au fig. Il opéra une retraite de flanc, garant prudemment son derrière au ras des murailles du bureau (Courteline, Train 8 h 47,1888, 1repart., IV, p. 43).
Prononc. et Orth. : [flɑ ̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « partie latérale du corps de l'homme et de certains animaux » (Roland, éd. J. Bédier, 3158); 2. fin du xiies. « partie du corps où la vie semble profondément logée » (Cl. de Barking, Vie de Ste Catherine, éd. W. MacBaine, 960); 3. 3equart du xiiies. [ms.] al flan d'une montegne (Alexandre, éd. H. Michelant, p. 66, 20); 4. 1559 « côté droit ou gauche d'une troupe » (Amyot, Philop., 16 ds Littré). De l'a. b. frq. *hlanka « partie latérale du corps », cf. l'a. h. all. lancha « id. » (Graff t. 2, col. 222; Schützeichel2), m. néerl. lanke « id.; hanche » (Verdam). Flanc a prob. été refait sur flanche « id. » (fin du xies. ds T.-L.), qui était directement issu du frq., d'apr. des couples comme brassebras, etc. Fréq. abs. littér. : 3 083. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 898, b) 4 866; xxes. : a) 4 205, b) 3 794. Bbg. Kroesch (S.). The Etymology of Fr. flanc. Mod. Philol. 1925, t. 23, pp. 225-229. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins, Paris, 1859, p. 411. − Wagner (R.-L.). Le Sens du subst. fr. côté. In : [Mél. Reid (T.B.)]. Oxford, 1972, p. 254.