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FIXÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de fixer*.
II.− Emploi adj.
A.−
1. [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé] Qui est attaché, immobilisé, sédentaire. Fixé à demeure, au mur, sur place. Les Batraciens ont la langue fixée en avant à l'arc du menton, et libre en arrière (Cuvier, Anat. comp.,t. 3, 1805, p. 276).Madame de Chasteller fut frappée et s'arrêta comme fixée au sol; elle ne put plus faire un pas (Stendhal, L. Leuwen,t. 2, 1836, p. 69):
Les premières tribus du genre humain sont errantes (...). Elles passent donc par l'état de chasseur et par la vie pastorale, avant d'arriver à l'agriculture, qui suppose les hommes fixés, et à l'architecture, qui les suppose réunis. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 54.
2. Au fig. Arrêté. Attention, choix, préférence fixé(e). Je me disais : « J'aime une femme mariée! ». Je demeurais fixé sur cette idée (Fromentin, Dominique,1863, p. 120).
B.− [En parlant d'un inanimé] Qui se maintient ou qui est maintenu de façon durable dans un état donné.
− En partic. [En parlant du regard] Synon. de fixe.Plusieurs fois pendant ce dîner, Mariolle avait encore rencontré le regard fouilleur de la jeune femme, mais plus vague, moins fixé, moins curieux (Maupass., Notre cœur,1890, p. 314).
− PEINTURE
♦ [En parlant d'un dessin] Qui a fait l'objet d'un traitement pour assurer sa conservation. Un fusain fixé, lavé à grandes eaux colorées et largement relevé de gouache (Goncourt, Journal,1894, p. 690).
♦ Emploi subst. masc. Petite peinture faite à l'huile sur du taffetas fin, et recouverte d'une feuille de verre qui la préserve de l'action de l'air. Sa forte moustache [d'Azizbey] lui donne l'air des héros qu'on voit sur les « fixés » persans (Tharaud, Alerte en Syrie!1937, p. 50).
C.−
1. [En parlant d'une pers.] Qui est sorti de l'incertitude, qui a acquis des éléments de connaissance qui lui manquaient et qui, partant, est renseigné. Être fixé une fois pour toutes. Je voudrais être fixée sur ce point et sur d'autres (Becque, Corbeaux,1882, IV, 6, p. 230).
− Être fixé sur le compte de qqn. Savoir à quoi s'en tenir à son sujet. On n'a pas vécu huit ans avec une femme sans être fixé sur son compte (Courteline, Boubouroche,1893, I, 2, p. 29).
2. [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui est défini, déterminé, décidé. But, délai, terme fixé; date, heure, jour fixé(e). Si l'auteur ne sait pas être original dans une langue fixée (...) qu'il ne s'en prenne qu'à lui-même (Chateaubr., Mém.,t. 2, 1848, p. 703).On lui avait reproché d'être resté au-dessous du chiffre d'affaires fixé d'avance (Zola, Bonh. dames,1883, p. 785).
− C'est fixé. C'est entendu, c'est décidé. Il avait promis de revenir le dernier jeudi du mois!... C'était fixé, entendu... (Céline, Mort à crédit,1936, p. 526).
Fréq. abs. littér. : 3 864. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 865, b) 4 929; xxes. : a) 5 103, b) 5 717.