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FIER, verbe trans.
A.− Emploi trans., vx. Fier (qqn, qqc.) à (qqn).Remettre, livrer à la foi de quelqu'un. Synon. confier.Fier son bien, sa vie. Fier son honneur à son ami (Ac.1798-1932).Ce matin, fiant sa vengeance à la nôtre, Elle a puni sur soi l'indignité d'un autre (Ponsard, Lucrèce,1843, V, 4, p. 96).
P. ext., littér. Soumettre à l'action favorable, à l'influence bénéfique de quelque chose. Ces félons Qui le soir, et les yeux tournés vers leurs talons, Ne fiant qu'à la nuit leurs manœuvres infâmes, Dérobent aux maris la chasteté des femmes (Hugo, Hernani,1830, I, 3, p. 20).
B.− Emploi pronom.
1. Absol. Manifester de la confiance. Car, souvent, qui se fie en aveugle est la proie De la ruse, et les soins tardifs sont superflus (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 216).
2. Usuel. [Suivi d'un compl. prép. introd. par à, dans, en, sur (littér.)] Accorder sa confiance à quelque chose, à quelqu'un. Synon. compter sur, se reposer sur; anton. se défier de, se méfier de.À qui/quoi se fier?
a) [Le compl. prép. désigne une pers., p. méton. le comportement de cette pers.] Se fier aveuglément à qqn; se fier à la parole de qqn. Le peuple se fia sur la noblesse et les hommes d'armes (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 4, 1821-24, p. 46).Écoute, cousine, fie-toi en moi (Pourrat, Gaspard,1922, p. 61):
Ne te fie pas aux femmes blondes, car elles sont lâches et infidèles. Ni aux noires, car elles sont dures et jalouses. Ni aux châtaines. Ne te fie pas aux femmes! Ne te fie pas à la figure perfide qui est pleine de lignes Et de secrets, comme la main! Claudel, Échange,1894, I, p. 670.
En partic. S'en fier à qqn (pour qqc., pour faire qqc.). Faire confiance à quelqu'un pour l'accomplissement, l'exécution de quelque chose; s'en remettre à quelqu'un. Quel besoin de s'en fier uniquement à lui, pour la soulager (Zola, Joie de vivre,1884, p. 914).
b) [Le compl. prép. désigne un inanimé abstr.] Se fier aux apparences. Se fiant trop, il faut l'avouer, à l'empire de la raison (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 1, 1817, p. 139).Cette formule va être pour l'enquête philosophique un moyen auquel il est permis de se fier en toute assurance parce qu'elle est une donnée positive (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 52).Il se fie dans la valeur de ses arguments et dans les sentiments qui naissent naturellement à l'approche de la mort (Barrès, Colline insp.,1913, p. 274).
c) [Le compl. prép. désigne un inanimé concr.] Elle ne se fiait point à son armoire, elle cachait ainsi son argent, par petites sommes, au fond de tous les coins de la maison (Zola, Terre,1887, p. 300).
d) P. antiphrase, p. iron. [À propos d'une chose ou d'une pers. sur laquelle on ne doit pas compter] Fiez-vous-y; fiez-vous à cela. Oui, oui, fiez-vous à ces belles promesses; bien fou qui s'y fie (Ac.1835-1932).
Prononc. et Orth. : [fje], (je me) fie [fi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 pronom. « avoir confiance en (quelqu'un) » (Roland, éd. J. Bédier, 586); 2. 1220, mars, trans. « confier » (Cathédr. de Metz, Arch. Mos. ds Gdf.). D'un lat. vulg. *fidare, lat. class. fidere « avoir confiance, se confier ». Fréq. abs. littér. : 1130. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 842, b) 1 769; xxes. : a) 1 412, b) 1 432.