| FEROUER, FERVER, subst. masc. Vieilli, RELIG. (relig. avestique). Être surnaturel qui joue un rôle analogue à celui des génies chez les Romains, ou des anges gardiens dans la religion catholique. Ormuzd commença la création du monde visible en produisant les innombrables Fervers, idées invisibles des objets visibles (Un million de faits, Paris, J.-J. Dubochet, 1842, col. 1335):... il reconnut ou crut reconnaître ses propres traits dans ceux de l'homme assis près de sa sœur. Il crut que c'était son ferouer ou son double, et, pour les Orientaux, voir son propre spectre est un signe de mauvais augure (...). Ici l'apparition était d'autant plus menaçante, que le ferouer accomplissait d'avance un dessein conçu par Hakem.
Nerval, Voy. Orient,t. 2, 1851, p. 201. Rem. À noter aussi la graphie ferouër (cf. P. Albouy, Mythes et mythologies dans la littérature française, Paris, Colin, 1969, p. 268). Étymol. et Hist. 1771 feroüer (Zend-Avesta, trad. Anquetil du Perron, Paris, N. M. Tilliard, t. 1, 2epart., p. 83); 1838 ferver (Ac. Compl. 1842). Empr. au persan ferouher, frôhar, correspondant à l'avestique fravaši, sorte de génie protecteur et instigateur de la vie. D'apr. J. Duchesne-Guillemin, La Religion de l'Iran ancien, Paris, 1962, p. 328, le mot fravaši ,,semble appartenir à la racine d'où est tiré [l'avestique] vərə
θra « défense, résistance »`` (cf. IEW, p. 1161). Selon J. Darmesteter dans sa trad. du Zend-Avesta, 1892, t. 2, p. 502, l'avestique fravashi ,,suppose un primitif *fravarti qui n'est autre qu'un abstrait de fra-var, synon. de par-var « entretenir, nourrir ». Fravarti, Fravashi est « la nourriture, le Génie qui nourrit »``. Prononc. : [fε
ʀwε:ʀ], [-vε:ʀ]. |