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FÉMINISER, verbe trans.
A.− Donner un caractère féminin à. Anton. masculiniser, viriliser.Si vous féminisez son idée du bonheur, de quel œil glacé notre roi regardera-t-il désormais madame de la Poule? (France, Chemise,1909, p. 202):
1. Une veste marron est fermée à la taille, et féminisée par un gros nœud en lainage écossais vert et marron. L'Œuvre,10 mars 1941.
Emploi pronom.
[Le suj. désigne une femme] Prendre un caractère, un aspect féminin plus marqué. Le front très dégagé (...) avait quelque chose de masculin, mais depuis qu'elle avait cessé de parler elle se féminisait (...) l'abandon de la volonté adoucissait ses traits (...) la fatigue les détendait (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 212).
[Le suj. désigne une chose] Prendre un caractère féminin − ou considéré comme tel −, devenir féminin :
2. Si l'art se féminise et s'attendrit dans l'esprit des hommes, comme en témoignent toutes les œuvres de cet âge, la volonté se virilise et se tend dans le cœur des femmes. Faure, Hist. art,1912, p. 116.
En partic. [Le suj. désigne une profession] Comprendre − par rapport au nombre d'hommes exerçant la profession − une proportion de femmes qui va en augmentant :
3. Lorsqu'un emploi se dévalorise, il se féminise; les forteresses le plus jalousement gardées s'ouvrent pour y accueillir les femmes quand l'insuffisance des salaires fait déserter les hommes. Ainsi en fut-il de la magistrature en France... La Nef,oct. 1969, p. 33.
B.− [Le compl. d'obj. désigne un mâle] Provoquer, chez un mâle, l'apparition de caractères sexuels secondaires femelles ou féminins. Anton. masculiniser, viriliser.L'inversion chimique du sexe n'est pas définitive. Les jeunes poulets féminisés par action hormonale redeviennent mâles au bout de quelques mois (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 50).
Avec une connotation dépréc. [Le compl. d'obj. désigne un homme] Faire perdre, à un homme, sa masculinité, sa virilité; l'efféminer*. Cette éducation trop délicate le féminisera (Guérin1892) :
4. Il avait une longue barbe, des lorgnons; il communiait chaque dimanche et consacrait une bonne partie de ses loisirs à des œuvres sociales. Ses poils soyeux, ses vertus chrétiennes le féminisaient et le rabaissaient à mes yeux. Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 116.
Emploi pronom. Perdre plus ou moins son caractère d'homme, sa masculinité, sa virilité; s'efféminer. Ce beau garçon, sans se féminiser, au contraire, avait (...) quelque chose de simple, de bien, dans ses allures (Verlaine, Œuvres compl.,t. 4, L. Leclercq, 1886, p. 113).À se regarder, à laisser agir l'esprit de comparaison, il en vint à éprouver, de son côté, l'impression que lui-même se féminisait (Huysmans, À rebours,1884, p. 138).
C.− GRAMM. [Le compl. d'obj. désigne un subst.] Attribuer, à un substantif, le genre féminin. L'usage a féminisé des mots qui se terminent par un e muet, comme affaire, épigramme, étude, amulette, etc. (Ac.).Les femmes alors féminisaient tout ce qu'elles pouvaient [au temps de Vaugelas]. Elles faisaient le plus souvent Ouvrage du féminin (Sainte-Beuve, Nouv. lundi,t. 6, 1863, p. 369).
REM.
Féminisé, ée, part. passé et adj.a) Qui présente un caractère, un aspect considéré comme féminin. Dans notre littérature féminisée, son unanimisme [de Jules Romains] apparaît comme une nature puissamment et exclusivement mâle, où se mêlent la force dionysiaque et le priapisme rabelaisien. Les éléments de tendresse, de délicatesse ne sont pas donnés dans son être (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 145).b) [En parlant d'un homme ou d'un de ses caractères] Qui a plus ou moins perdu son caractère masculin, viril; qui est efféminé. Des voix flûtées et mouillées, des voix entre l'enfant et la femme, des voix d'hommes féminisées (Goncourt, Mme Gervaisais,1869, p. 87).Huysmans dit que les pédérastes ne se reconnaissent pas tant à l'invite de l'œil, à la tendance aux attouchements caressants, qu'à un certain aigu chantant et féminisé dans la voix (Goncourt, Journal,1889, p. 1090).
Prononc. et Orth. : [feminize], (il) féminise [femini:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1534 pronom. « s'employer comme féminin » (Fabri, L'Art de Rhetorique, L. II, p. 5 ds Hug.). Dér. du rad. du lat. femina (femme*); suff. -iser*. Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 317. − Quem. DDL t. 13.