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FÊLER, verbe trans.
A.− [Le compl. désigne un objet cassant] Fendre (quelque chose) sans que les parties se séparent. Fêler une assiette, un pot. Il ne faut pas exposer ce vase à la gelée, elle le fêlerait (Ac.).P. métaph. Le temps s'assombrissait, un éclair fêla la muraille des nuées, quelques gouttes tombèrent (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 90).L'ayant seule près de moi, vue sans le masque du visage, j'y remarquais, pour la première fois, les chagrins qui l'avaient fêlée au cours de la vie (Proust, Guermantes 1,1920, p. 135).
Emploi pronom. passif. [Le suj. désigne un objet cassant] Se fendre sans que les parties se séparent. Ce plat se fêlera si on l'approche trop du feu (Ac.1932) :
... le souffle d'un 77 l'envoya rouler, mains sur la nuque; l'explosion lui claqua dans l'intérieur de la cervelle, à croire que son visage allait se fêler en dix morceaux... Montherl., Songe,1922, p. 153.
B.− P. métaph. et au fig., emploi pronom.
[Le suj. désigne une production sonore] Avoir le timbre qui s'altère (comme celui d'une cloche fêlée). Par moments, les bruits semblaient se briser, le tapage se fêlait (Zola, E. Rougon,1876, p. 357).La voix des clavecins s'est tue ou s'est fêlée (Proust, Plais. et jours,1896, p. 138).
Fam. [Le suj. désigne le siège de l'entendement] Être atteint par la déraison, par une certaine bizarrerie. À Paris, il n'y a pas de grande recette sans grande dépense. Toutes les fortes têtes s'y fêlent, comme pour donner une soupape à leur vapeur. Tous ceux qui gagnent beaucoup d'argent ont des vices ou des fantaisies, sans doute pour établir un équilibre (Balzac, Comédiens,1846, p. 345).L'esthétique de M. Mallarmé est de donner la sensation des idées avec des sons et des images. Ce n'est là, en somme, que la théorie des Parnassiens, mais poussée jusqu'à ce point où une cervelle se fêle (Zola, Doc. littér.,1881, p. 141).
Prononc. et Orth. : [fεle] ou, p. harmonis. vocalique, [fele], (je) fêle [fεl]. C'est l'accent circonflexe et l'infl. de la forme conjuguée (accentuée) qui tendent à maintenir [ε] dans l'inf. Enq. : /fel, (D) /(il se) fêle. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. xiiies. faelé « lézardé » (Aucassin et Nicolette, éd. M. Roques, p. 14, 32); de nouv. 1483 feller « fendre un objet cassant sans que les parties se disjoignent » (Inventaire des Biens de Charlotte de Savoie ds Bibl. de l'École des Chartes, 6esérie, t. 1, 1865, p. 428). Prob. du lat. vulg. *fagellare, issu par dissimilation du lat. class. flagellare « fouetter, battre » (v. flageller); cf. FEW 3, 595b; v. aussi EWFS2. Fréq. abs. littér. : 25.