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FÉBRILE, adj.
A.− Dans le domaine méd.
1. [En parlant d'un symptôme] Qui décèle la fièvre. Pouls fébrile. Rien en elle, hors une ténuité de souffle et une mince haleine fébrile, ne trahissait le venin si présent de la mort (Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 247).
2. [En parlant de pers.] Qui a de la fièvre. Malade fébrile (Méd. Biol.t. 21971).(Quasi-)synon. fébricitant.
3. [En parlant d'état pathol.] De fièvre. Mouvement fébrile; poussée, réaction fébrile. Les accès fébriles ou sub-fébriles, associés à une toux persistante (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 249).
Accompagné de fièvre Maladie fébrile. Nous allons tous demain nous réveiller avec des courbatures fébriles (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 145).Une polyarthrite fluxionnaire aiguë fébrile (Ravault, Vignon, Rhumatol.,1956, p. 542).
B.− Au fig.
1. [En parlant de pers.] Qui est dans un état d'excitation nerveuse intense. (Quasi-)synon. agité.Une petite femme nerveuse souple, fébrile, remuante (Goncourt, Journal,1863, p. 1299).Elle était (...) à la fois fébrile dans ses mouvements et apathique dans ses poses (Martin du G., Thib.,Sorell., 1928, p. 1242):
1. Quoi qu'il fît pour rester de sang-froid, la colère le gagnait; il se sentait devenir nerveux et fébrile, tandis que Sigognac, impassible, semblait, par sa garde irréprochable, prendre plaisir à l'irriter. Gautier, Fracasse,1863, p. 245.
PARAD. Angoissé, impatient, inquiet et fébrile.
[En parlant d'un trait physique, d'un comportement] Qui dénote de la fébrilité. Agitation, hâte fébrile; mouvements, transports fébriles; mains fébriles. Lorsqu'elle entendait le bruit de la clef dans la serrure de la porte d'entrée (...) le mouvement des aiguilles [à tricoter] devenait fébrile (Chardonne, Dest. sent.,III, 1936, p. 217).Toute la matinée se passa en allées et venues fébriles; je me trouvai bientôt au milieu de mes tiroirs ouverts et de ma chambre bouleversée (Gracq, Syrtes,1951, p. 199):
2. Du plus loin qu'elle l'aperçut, Madame du Toît s'élança vers lui et commença d'une voix fébrile un incompréhensible plaidoyer. Spectacle odieux, cette femme qui pleurait, bafouillait et n'arrivait pas à exprimer clairement ce qu'elle attendait de lui! Il l'écoutait avec l'embarras qu'il éprouvait toujours à voir le désordre d'un sentiment qui ne se domine pas. Tharaud, Dingley,1906, p. 118.
[En parlant d'un sentiment, d'un état de conscience] Intense et tourmenté, qui pousse à une agitation désordonnée. Anxiété, excitation, impatience, joie fébrile. Quelque exaltation maladive ou tout au moins fébrile (Verlaine, Œuvres posth.,t. 2, Souv. et prom., 1896, p. 148).Étienne le Bossu vivait une attente fébrile. Ce nerveux, depuis la fuite et l'abandon de sa femme, avait concentré en lui une passion dévorante (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 180):
3. C'est la fin, répéta Maurice, Paris brûle! Il s'excitait avec ces mots, redits à vingt reprises, dans un besoin fébrile de parler, après la lourde somnolence qui l'avait tenu presque muet, pendant trois jours. Zola, Débâcle,1892, p. 629.
2. P. anal. [En parlant d'un groupe humain, d'une activité sociale] Qui manifeste une intense activité. Le charme de cette ville unique [Séville] (...) se noyait dans l'agitation d'une foule fébrile, miséreuse ou trop riche (Morand, Flagell. Séville,1951, p. 241).
REM.
Fébrillaire, adj.Quand je commençais à écrire (...) j'étais émerveillé du secours que m'apportait le mouvement de la plume sur le papier. Il m'ouvrait, ce mouvement fébrillaire rythmé, des avenues et des avenues dans l'esprit (L. Daudet, Monde images,1919, p. 167).
Prononc. et Orth. : [febʀil]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1520 « qui a rapport à la fièvre; causé par la fièvre » chaleur ... febrille (Le Guidon en françoys, 25b, éd. 1534 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 65). 2. 1831 fig. (Hugo, Feuilles automne, p. 714). Empr. au b. lat. febrilis au sens 1. Fréq. abs. littér. : 313. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 219, b) 539; xxes. : a) 629, b) 476.
DÉR.
Fébrilement, adv.[Correspond à fébrile B] D'une manière fébrile, avec nervosité. Parler fébrilement. Il ne pouvait contenir son agitation. Il se promenait fébrilement sur le quai de la gare (Verne, Tour monde,1873, p. 179).Quant à la dame en noir, il était visible qu'elle faisait un effort inouï pour dissimuler le sentiment d'effroi qui perçait, malgré tout, son regard troublé, pour nous cacher l'émotion qui lui faisait fébrilement serrer le bras de son jeune compagnon (G. Leroux, Parfum,1908, p. 144).P. anal. Très activement. [Les] bombes atomiques, que le Reich préparait fébrilement (De Gaulle, Mém.,1959, p. 23). [febʀilmɑ ̃]. Ds Ac. 1932. 1reattest. 1864 (Dierx, Poèmes, p. 95); de fébrile, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 69.
BBG. − Quem. DDL t. 8.