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FANTASIA, subst. fém.
Parade équestre, en usage dans les festivités arabes, au cours de laquelle des cavaliers exécutent à vive allure des exercices de voltige, en déchargeant leurs armes. Celui-là [Kadour] était bien un vrai turco. Pour s'en convaincre, on n'avait qu'à regarder (...) la sauvagerie de ce petit corps s'agitant sur son grand cheval dans les voltiges de la fantasia (A. Daudet, Contes lundi,1873, p. 170).Ces chefs, le plus souvent, sont à cheval; un cheval qu'ils se plaisent à faire galoper, piaffer; c'est déjà presque la fantasia arabe (Gide, Voy. Congo,1927, p. 772):
Course rapide à l'extrémité du campement bédouin. Fantasia de cavaliers et de dromadaires. Spectacle médiocre. Le sol est du sable mouvant, l'espace manque, les chevaux galopent mal, n'ont pas de quoi prendre du champ, les cavaliers sont mal armés, et, sauf quelques scheiks, assez pauvrement montés et équipés. Cela n'approche pas du luxe militaire, de l'ampleur et de la beauté d'ensemble des fantasias sahariennes. Fromentin, Voy. Égypte,1869, p. 126.
P. anal. Tumulte d'une foule en effervescence. Par les échos de la rue Gomboust, il nous arrive des rafales des cent mille cris de la catastrophe... Ce sont les foules qu'on écrabouille au large de la place Gaillon... C'est la furie des omnibus... La fantasia qui continue... Clichy-Odéon laboure la tourbe des éperdus... Panthéon-Courcelles fonce par le derrière... (Céline, Mort à crédit,1936, p. 109).
Prononc. et Orth. : [fɑ ̃tazja]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. [1840 phantasia (S. Marin, Événements et aventures en Égypte, 2evol., p. 145 ds Nasser, p. 551 : Une grande phantasia se préparait au Caire), forme isolée]; 1842 une fantasia au Maroc (titre d'un tableau d'E. Delacroix, date de l'exposition à Paris d'apr. Lanly, pp. 44-45); 1848 (Mérimée, Don Pèdre Ier, p. 162). Mot d'Afrique du Nord (Maroc et Algérie) signifiant en ar. « panache, gloriole », et auquel E. Delacroix attribua faussement le sens de « spectacle donné par des cavaliers arabes simulant une charge de cavalerie » (Lanly, pp. 44-46). Le mot ar. est prob. empr. à l'esp. fantasia (fantaisie*) « imagination », mais aussi « vanité, arrogance » (v. Al.). Fréq. abs. littér. : 20.