Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
FANÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de faner*.
II.− Emploi adj.
A.− Qui a perdu sa fraîcheur, son éclat.
1. [En parlant d'une plante, gén. d'une fleur] Rose fanée. (Quasi-)synon. flétri.Une bibliothèque assez mal garnie, que les casiers de Boscovich achevaient d'emplir en exhalant l'odeur fade et fanée d'un cimetière de plantes sèches (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 309).On avait laissé les fleurs et les branchages; mais tout cela pendait, lamentable et fané (Benjamin, Gaspard,1915, p. 77).
2. P. ext.
a) [En parlant d'une pers.] Visage, fille, beauté fané(e). Synon. décati (fam.), flétri, vieilli; anton. frais, jeune.Castanier (...) apparaissait fané, ridé, vieilli, débile (Balzac, Melmoth,1835, p. 368).J'aurais voulu présenter à la contrée une beauté éclatante. Dans ce plein air, Mariette me semblait sans éclat, déjà fanée (Tharaud, Maîtr. serv.,1911, p. 124):
1. ... elle approchait de mes joues ses joues qui étaient devenues blêmes, chaudes et rouges aux pommettes, avec quelque chose d'ardent et de fané comme en ont les filles de faubourg. Proust, Sodome,1922, p. 1015.
b) [En parlant d'une chose altérée par l'usage et le temps] Bouquin, couleur, salon fané(e); tapisseries fanées. Synon. décoloré, défraîchi, délavé, déteint, passé; anton. éclatant, neuf, vif.Regarde ce papier, il est vieux, il est jaune, il est fané (Labiche, Célimare,1863, 7, p. 118).Un costume tout en velours, quelque peu fané, mais complet des pieds à la tête (Arène, J. des Figues,1870, p. 63):
2. De là, je suis entré dans un salon, d'un demi-luxe fané, passé et banal, à dorures sales et usées, à velours de coton élimé, à meubles de Boule pour l'exportation, à petite jardinière... Goncourt, Journal,1864, p. 16.
Spéc. [En parlant de lumière ou de couleur] (Quasi-)synon. blafard, estompé, pâli, terne; anton. éclatant.Une lumière fanée tombait des vitres d'une lucarne (Carco, Voix basse,1938, p. 204).J'ai aimé [chez Klee] la matière impondérable de ces gouaches ardentes ou fanées (Lhote, Peint.,1950, p. 201):
3. Au travers des vitres troubles, un jour pâle et fané s'épandait sur les tables, déferlait dans l'ombre des coins, se mourait, en un dernier éclat, sur un lit de rognures jaunes. Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 331.
Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Fées, femmes, fleurs, feux et « trucs », tout est d'un fané, d'un commun inénarrable, et le spectacle entier exhale un ennui mortel (Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 136).En vivant dans sa chambre, il [Coriolis] y avait découvert tous les dessous de la chambre garnie des champs : le fané des sièges (Goncourt, Man. Salomon,1867, p. 250).
B.− Au fig. Effacé, gommé par le temps. (Quasi-) synon. estompé, terni.Cet intérêt si vif, mais si passager et si vite fané (Sainte-Beuve, Étude sur Virgile,1857, p. 72).Je te dirai quelque légende tendre et fanée (Toulet, Vers inéd.,1920, p. 10).Irène avait de la France cette image un peu fanée, ridicule et fragile (Morand, Lewis,1924, p. 198):
4. ... le passé universel (...) s'offre comme un mode d'être entièrement conforme à ses souhaits [de Baudelaire]. Il est (...); mais, en même temps, il est absent, hors d'atteinte, délicatement fané... Sartre, Baudelaire,1947, p. 213.
Fréq. abs. littér. : 619. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 667, b) 1 032; xxes. : a) 1 385, b) 676.