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FALOT1, subst. masc.
A.− Vx. Récipient empli de suif, de poix, d'artifices, servant à éclairer les abords d'un lieu de fête, les cours des maisons, etc. Synon. vieilli pot à feu, (quasi-)synon. flambeau.La place royale est ce soir, aux falots, claire comme une chapelle! (Bertrand, Gaspard,1841, p. 101).
B.− Lanterne portative emmanchée au bout d'un bâton ou portée à la main. Porter un falot au bout d'un bâton (Ac.1835-1932).« Vous, monsieur le Baron, vous nous précéderez et tiendrez le falot. » Sigognac acquiesça d'un signe de tête à cet arrangement. Les deux comédiens (...) se mirent en marche précédés du baron, qui faisait tomber sur leur route la lumière de la lanterne (Gautier, Fracasse,1863, p. 148).La lumière du falot que le maître vient de suspendre à un clou enfoncé dans le montant d'un des lits (Ramuz, Gde peur mont.,1926, p. 140).Un falot balancé par un bras (Mauriac, T. Desqueyroux,1927, p. 185).
1. En partic., domaine milit.
a) Vx. ,,Espèce de lanterne dont on se sert pour faire les rondes et patrouilles`` (Carabelli, Lang. milit.). Nous vîmes déboucher d'un coin de la rue une patrouille, précédée d'un falot (A. Daudet, Contes lundi,1873, p. 112).
Halte au falot! ,,Commandement lancé par une sentinelle à l'approche d'une ronde portant un falot`` (Lar. Lang. fr.).
b) Au fig., arg. milit. [P. allus. à la forme du képi des juges milit.] Passer le falot, passer au falot. Tu connais Beuillard, celui que t'as fait passer au falot (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 244).P. ell. Le falot. Le conseil de guerre :
... un visage brusquement inexorable vous signifiait votre crime, et l'on vous passait au tourniquet, sans que vous ayez pu nier le fait, discuter sa qualification, son châtiment étiqueté d'avance... Tout cela, nous le savions de belle date! Pendant la guerre, le « falot » faisait partie des risques, mais comme c'était un des moindres, on n'y pensait pas. Vercel, Cap. Conan,1934p. 64.
2. Spéc., MAR. Grande lanterne utilisée sur les bateaux et placée sur le haut du mât, de la poupe. Synon. fanal.Cette gondole, éclairée d'un falot de mille couleurs, ne portait sur cette mer indolente que le plus insouciant de ses fils (Musset, Nuit vénit.,1834, 1, p. 17).Don Rodrigue, enchaîné, sur un bateau qui se dirige vers la terre. Un gros falot attaché au mât éclaire la scène (Claudel, Soulier,1944, épilogue, 2, p. 1087).
Rem. La docum. atteste a) Homme-falot, porte-falot, subst. masc. Porteur de falot. Eh non! dit le porte-falot, je suis le nain de monseigneur le Roi qui arrive cette nuit de Compiègne, et qui me dépêche devant pour faire ouvrir la poterne du Louvre (Bertrand, Gaspard, 1841, p. 146). J'aurai, maintenant, besoin de la lanterne; mais il ne faut pas que ce soldat reste auprès de nous. On dépouilla l'homme-falot de son attribut principal, et on le renvoya au poste (Romains, Copains, 1913, p. 196). b) Falot tempête, région. (Suisse). Des hommes étaient survenus, tenant à la main leur falot tempête, qui a une anse comme un panier; de ceux dont on se sert dans les écuries pleines de paille ou dans les granges pleines de foin; c'est pourquoi il convient que la flamme en soit protégée. C'est pourquoi elle est entourée d'un globe de verre épais, lequel est entouré à son tour d'une armature de fils de fer qui le tient à l'abri des chocs (Ramuz, Si le soleil ne revenait pas, Lausanne, éd. Rencontre, 1968 [1937], p. 53). Cf. lampe* tempête.
Prononc. et Orth. : [falo]. Var. fallot, attestée ds Lar. 20e. Étymol. et Hist. 1371 « grosse lanterne » en gén. (Chos. commun., no34, p. 11, A. Valenc. ds Gdf. Compl.) − 1625, Stoer d'apr. FEW t. 8, p. 370b; 1516 spéc. mar. (Ch. Bréard, Doc. relatifs à la marine normande aux XVeet XVIes., p. 42 ds IGLF : Deux fallotz de fer à porter le feu par la mer). Empr. à l'ital. falò « feu allumé pour fêter quelque chose », d'abord attesté dep. fin xiiie-début xives. en a. toscan (P. Pieri ds Batt.) issu d'un *farò corresp. à l'a. cat. faró, esp. farón, port. farol (l'évolution phonét. r > l aurait eu lieu en pisan où ce phénomène est fréquent : v. FEW t. 8, p. 371b, et Kahane Byzanz, col. 422), lui-même altération, sous l'infl. du gréco-lat. pharus (phare*), du gr. byz. φ α ν ο ́ ς « torche, lanterne » (xiies., Eustathios; d'où le vénitien fanò, attesté indirectement dep. le xiiies.). V. Kahane Byzanz, loc. cit. Fréq. abs. littér. : 154.