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FADER, verbe trans.
Arg. [Correspond à fade2]
A.− Partager (un butin, une somme d'argent).
Emploi abs. Sois indulgent à ces productions, et toi-même, si tu as quelque chose en portefeuille, n'oublie pas de « fader » (Verlaine, Corresp.,t. 1, 1869-96, p. 171).
[Avec un pron. pers. marquant l'intérêt que le suj. prend à l'action] Tiens, ajouta-t-il, lui tendant deux biftons de dix sous. Fadez-vous ça [toi et ta camarade] (Le Breton, Rififi,1953, p. 159).
B.− P. ext. Servir largement (en bonne ou mauvaise part).
[Avec un pron. pers. marquant l'intérêt que le suj. prend à l'action] Tony s'en alla vers son bar et s'y fada une rasade de fine (Le Breton, Rififi,1953p. 49).
Fader (qqn) de.Quand on est fadé comme vous l'êtes de soixante jours de prison, ce n'est pas pour qu'on s'épaississe le sang à dormir comme des pourceaux (Courteline, Train 8 h 47,1888, III, 3, p. 142).
En partic. Se faire fader. Contracter une maladie vénérienne. S'il y a des femmes assez salopes pour avoir envie de ton cuir, grand bien leur fasse! ça les regarde! quant à toi, mon vieux, à ton aise : libre à toi de te faire fader, quinte, quatorze, la capote et le point; ce n'est pas moi qui te soignerai, bien sûr! (Courteline, Train 8 h 47,1repart., 5,1888, p. 55).
Rem. La docum. atteste fadé, ée en emploi adj. Qui a reçu son compte... (en bonne ou mauvaise part). Eh bien, lui dis-je enfin [au chiffonnier], avec mes ronds (sous), te voilà fadé (muni, qui a reçu sa part) (Richepin, Pavé, 1883, p. 266). Capus (...) me dit : − J'espère que tu dois être content de ton rôle, tu es fadé. − Je suis fadé (Galipeaux, Souv., 1931, p. 212).
Prononc. : [fade], (je) fade [fad]. Étymol. et Hist. [1725, Granval d'apr. Rob.; en fait, le mot ne figure que dans l'éd. de 1827, v. Sain. Sources Arg. t. 1, p. 332]; 1821 « partager le produit d'un vol » (Ansiaume, Arg. Bagne Brest, fo9 ro, § 193); 1881 « avantager quelqu'un (dans le partage) » ici fig. (Richepin, Chans. gueux, p. 113 : veinard, fadé). Empr. au prov. fadar, fada « douer; enchanter, charmer »; (xiies. ds Rayn.) dér. de fada « fée », v. fade3*; ce verbe correspond à l'a. fr. faer « enchanter, ensorceler » (xiies. ds T.-L., Gdf.), fr. mod. féer. Fréq. abs. littér. : 25. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p. 289 (s.v. fadé).Sain. Lang. par. 1920, p. 517.