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EXTORQUER, verbe trans.
Obtenir quelque chose de quelqu'un par la force, la menace, la ruse, les caresses ou tout autre moyen excluant le libre consentement d'autrui. Un charmant secrétaire, en bois de rose et citronnier, qu'elle a réussi à extorquer pour trois cents francs (Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 36):
1109. Il n'y a point de consentement valable si le consentement n'a été donné que par erreur, ou s'il a été extorqué par violence ou surpris par dol. Code civil,1804, p. 201.
Emploi pronom. passif. L'amour, qui est chose divine, ne se commande ni ne s'extorque. Il souffle où il veut (Gautier, Fracasse,1863, p. 394).
En partic. et littér. Extraire (en périphrase factitive). À huit heures et demie demain je me fais extorquer une dent (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1896, p. 280).Emprunter. « Éreinté, soucieux » − je n'aime pas ces attributs. D'ailleurs, ils sont singulièrement les miens et tu ne vas pas me les extorquer (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1921, p. 484).Galvauder. « Noblesse, dignité, grandeur »... ces termes, j'ai crainte et presque honte à m'en servir, tant on abusa d'eux sans vergogne. Extorqués comme ils sont aujourd'hui, on dirait presque des mots obscènes (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1225).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Extorqué, ée, part. passé adj. Qui est obtenu par la force, la menace, la ruse, les caresses ou tout autre moyen excluant le libre consentement d'autrui. L'acte extorqué, procédant par la médiation du signe de l'agent qui a l'initiative de l'œuvre (Blondel, Action, 1893, p. 225). b) Extorqué, ée, en emploi subst. Qui est victime d'une extorsion. Dans l'espoir d'avoir part au pillage d'un autre − les extorqués faisant cortège aux extorqueurs (Hugo, Légende, t. 6, 1883, p. 130). c) Extorsif, ive, adj. Exigeant. Quand Véronique ne distingua plus la face pendante de son crucifix, elle raviva une petite lampe d'oraison (...) et s'agenouilla de nouveau (...). L'objurgation amoureuse recommença, plus enflammée, plus véhémente, plus extorsive (Bloy, Désesp., 1886, p. 166).
Prononc. et Orth. : [εkstɔ ʀke], (j')extorque [εkstɔ ʀk]. Cf. é-1. Enq. : /ekstoʀk/ (il) extorque. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1330 (G. de Digulleville, Trois pelerinaiges, B.N. 1577, fo135c ds Gdf. Compl.); av. 1380 (Bersuire, T. Liv., ms. Geneviève, fo112d, ibid.). Empr. au lat. class. extorquere « arracher, obtenir par force ». Fréq. abs. littér. : 58.
DÉR.
Extorqueur, subst. masc.Celui qui extorque. Tous les landlords islandais n'ont pas été, uniquement, (...) de dangereux ou inutiles extorqueurs d'argent (Bourget, Ét. angl.,1888, p. 43). [εkstɔ ʀkœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Cf. é-1. 1reattest. 1390 (Ord., VII, 351 ds Gdf. Compl.); du rad. de extorquer, suff. -eur2*.