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EXCOMMUNICATION, subst. fém.
RELIGION
A.− Sanction qui retranche quelqu'un d'une communauté religieuse :
1. Sous le coup de cette excommunication, l'exilé ne pouvait prendre part à aucune cérémonie religieuse; il n'avait plus de culte, plus de repas sacrés, plus de prières, il était déshérité de sa part de religion. Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 254.
En partic., DR. CANON. Censure ecclésiastique réservée au souverain pontife ou aux évêques, excluant de la communion de l'Église des membres coupables de délits graves (notamment hérétiques et schismatiques). Bulle, sentence d'excommunication, fulminer, lever l'excommunication. Philippe Le Bel était menacé d'excommunication s'il refusait de laisser partir pour Rome les prélats français (Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 81):
2. ... l'évêque et le vice-inquisiteur le déclarent contumace et prononcent contre lui la sentence d'excommuninication qui est aussitôt rendue publique. Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 107.
Excommunication majeure. Excommunication qui retranche entièrement de la communion de l'Église et de toute communion avec les fidèles (Ac.) Excommunication mineure. Celle qui interdit seulement l'usage des sacrements (Ac.). Excommunication ipso facto. Celle qui est encourue immédiatement après le délit. Les femmes! La règle est formelle, si elles mettent seulement le bout du pied dans la clôture d'une abbaye, elles sont frappées d'excommunication, ipso facto (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 125).
B.− P. anal. Exclusion d'une société, d'un parti, comportant privation des droits et avantages octroyés aux membres de cette société, de ce parti. La révolution triomphante doit faire la preuve par ses polices, ses procès et ses excommunications, qu'il n'y a pas de nature humaine (Camus, Homme rév.,1951, p. 307):
3. Legendre, qui paraît fort au fait des circonstances et des phases de la querelle dont le dernier résultat fut l'excommunication académique de Furetière, avait été chargé sans doute par l'archevêque [M. de Harlay] de le mettre lui-même au courant de la question. Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 6, 1863-69, p. 191.
C.− Au fig. Fait de rejeter, d'exclure quelque chose comme n'étant pas conforme à un modèle, à une éthique. Synon. condamnation.L'excommunication jalousement lancée par les peintres académiques contre [l'impressionnisme] (Mauclair, Maîtres impressionn.,1904, p. 9):
4. On connaît enfin l'excommunication de l'art prononcée par Tolstoï. Ces marbres de Vénus et d'Apollon, encore dorés par le soleil d'Italie, que Pierre le Grand avait fait venir dans son jardin d'été, à Saint-Pétersbourg, la Russie révolutionnaire a fini par leur tourner le dos. Camus, Homme rév.,1951p. 314.
Prononc. et Orth. : [εkskɔmynikasjɔ ̃]. Cf. é-1. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1195 escomunicatïon (Ambroise, L'Estoire de la Guerre Sainte, éd. G. Paris, 1033, p. 28). 2. 1789 p. ext. excommunication civile (Point du Jour, IV, p. 271, noCXLIV, 26 nov. ds Brunot t. 9, p. 627). Empr. au lat. chrét. excommunicatio « exclusion de la communauté chrétienne »; l'a. fr. a possédé une forme plus étroitement liée au rad. du verbe, escomenacïon (dep. 1175 B. de Ste-Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 13817 : escuminations xiiies. ds Gdf. et T.-L.). Fréq. abs. littér. : 111.