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É1-, EF1-, ES1-, EX1-, préf.
Préf. issu de la prép. lat. e-, ex- « hors de », formant sur une base substantive des composés, notamment des verbes, qui expriment l'idée d'une privation, d'une séparation ou d'une extraction de qqc.
A.− Le composé exprime une privation.
1. Le composé est un verbe trans. V. aussi ébarber, ébrancher, écabocher, écerveler, écharner, écorner, écrémer, effeuiller, épailler, épépiner... :
ébavurer. « En mécanique, enlever les bavures d'une pièce matricée ou estampée » (Lar. Lang. fr.)
ébosser. « Vider les bosses de leurs graines » (Lar. 20e-Lar. Lang. fr., Quillet 1965)
éboutonner. « Cette opération, peu employée, et avec raison, consiste à supprimer les boutons, avant leur épanouissement en fleurs » (Carrière, Encyclop. hortic., 1862, p. 173)
écendrer. « Ôter la cendre ». Alphonse Daudet écendra sa pipette, don de son cher Flaubert (L. Daudet, Clemenceau,1942, p. 113)
écouiller , avec emploi métaph. « Castrer ». Toute une légion de vieux savants écouillés (Goncourt, Journal,1888, p. 827)
éduveter. « Enlever le duvet ». Tant de plume à éduveter (Guèvremont, Survenant,1945, p. 76)
éherber , esherber. « Desherber » (Lar. 20e)
éjarrer. « Dépouiller une fourrure de ses jarres ». Une peau de loutre, d'otarie ne prend sa beauté que lorsqu'elle a été éjarrée (R. Thévenin, Les Fourrures,p. 28 ds Rob.)
époiler (s') , verbe pronom.« Perdre ses poils ». C'était un vieux coffre, vêtu de peau de sanglier qui s'époilait (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 113)
équeuter. « Ôter les queues ». La machine à laver, équeuter et dénoyauter les cerises (Industr. conserves,1950, p. 13)
exponctuer. [En paléogr.] « Faire une exponctuation » (Littré, Lar. Lang. fr.)
2. Le composé est un adj. :
ébarbillonné. « Qui n'a pas de barbillons ». Une paupière rouge, ébarbillonnée et déchiquetée comme une tête de chardon (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 243)
3. Le composé est un subst.
a) En -age, -ement, -tion pour exprimer une action verbale ou le résultat de cette action :
ébavurage , subst. masc.« En mécanique, action d'enlever d'une pièce matricée ou estampée l'excès de métal, ou bavures » (Lar. Lang. fr., Lar. 20e)
ébossage , subst. masc.« Action d'ébosser ». L'ébossage qui vide les bourres de leurs graines (Ballu, Mach. agric.,1933, p. 491)
ébousage , subst. masc.« Action d'enlever les bouses ». Ébousage, fauchage des refus, hersage, si besoin (Qq. aspects équip. agric.,1951, p. 19)
éboutonnage , subst. masc.« Action d'éboutonner » (Carrière, loc. cit.)
essanvage , subst. masc.[En agric.] « Action de détruire les sanves » (Lar. Lang. fr., Rob.)
essouchage , subst. masc.« Essouchement » (Lar. 20e, Lar. Lang. fr.)
essouchement , subst. masc.« Action d'essoucher » (Rob., Lar. Lang. fr.)
exponctuation , subst. fém.[En paléogr.] « Signe de correction consistant en un point placé sous la lettre qu'il s'agit de supprimer » (Littré, Lar. Lang. fr.)
b) En -eur, -euse pour exprimer l'agent d'une action; -euse pour désigner une machine remplissant une fonction déterminée par la base verbale :
ébosseur , subst. masc.« Machine à ébosser ». Les ébosseurs cylindriques comprennent un batteur et un contre-batteur pleins (Ballu, Mach. agric.,1933p. 493)
énoyauteur , subst. masc.« Appareil permettant d'enlever le noyau de certains fruits » (Lar. 20e, Lar. Lang. fr.)
épulpeur , subst. masc.[Dans l'industr. sucrière] « Appareil analogue à un tamis, avec lequel on sépare les pulpes et les matières en suspension dans le jus de betterave » (Lar. 20e, Lar. Lang. fr.)
esherbeur , subst. masc.« Machine à esherber ». L'esherbeur Lemoine... se compose d'une grille inclinée avec, à la partie supérieure, un tambour qui tourne à 400 tours par minute (Saillard, Betterave,1923, p. 191)
essanveuse , subst. fém.« Machine agricole destinée à arracher les sanves » (Rob. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr.)
B.− Le composé exprime un mouvement de l'intérieur vers l'extérieur.
1. Le composé est un verbe trans. Cf. aussi écouler, expatrier, exorbiter... :
érayer. « Labourer en faisant verser la tranche en dehors, de manière à former une rigole au centre de la planche ou billon » (Littré, Lar. Lang. fr.)
évaginer. [En parlant d'un organe] « Sortir de son enveloppe ». En mettant les larves dans de l'eau à 37 ou 40oon peut faire évaginer la tête (Brumpt, Parasitol.,1910, p. 174)
2. Le composé est un adj. :
excru. [En sylvic., en parlant d'un arbre] « Qui croît hors des forêts, mais sur un sol qui en dépend » (Littré, Lar. Lang. fr.)
3. Le composé est un subst. (explant*, exterritorialité*) :
évagination , subst. fém.« Action d'évaginer ». Des évaginations de la muqueuse de la région postérieure du plancher buccal constituent des sacs vocaux (Perrier, Zool.,t. 3, 1899-1925, p. 2776)
exencéphale , adj. et subst. masc.« Qui présente une exencéphalie » (Lar. 20e, Lar. Lang. fr.)
exencéphalie , subst. fém.« Tumeur saillante du crâne ou de la région supérieure de la face, de taille très variable » (Lar. 20e, Lar. Lang. fr.)
exomphale , subst. fém.« Hernie ombilicale du nouveau-né » (Lar. Lang. fr.)
exsanguination , subst. fém.« Action d'enlever le sang d'un sujet » (Lar. Lang. fr.)
C.− P. ext. Le composé exprime une valeur négative, anormale : (écheveler*, écœurer*, éculer*, effilocher*, effondrer*, égorger*) :
égarotter , verbe trans.« Blesser au garot » (Littré, Lar. Lang. fr.)
éhanché , adj.[En parlant d'un cheval] « Dont une hanche s'est déplacée à la suite d'un effort et est plus basse que l'autre » (Littré, Lar. Lang. fr.)
énuquer , verbe trans. et réfl., région. (Suisse). « Briser la nuque; se briser la nuque ». Il est tombé du fin haut de la grange et s'est énuqué du coup (O. Huguenin, Gens de cœur,1896, p. 333).
Rem. Dans qq. cas, é- est en concurrence avec de- : éherber, esherber/desherber; éhanché/déhanché; écroter/décroter; échaumer/ déchaumer; essoucher/dessoucher. Dans ces ex., les composés avec é- ou avec de- ont le même sens. Mais ceux qui sont formés avec de- sont plus courants.
Prononc. et Orth. : [e], sauf les précisions ci-après, et sauf le cas de la forme ex-. Les consonnes graph. des formes ef-et es-, qui correspondent à des rad. en f- et s-, ne représentent rien, réserve faite de prononc. géminées de la consonne rad., et de prononc. plus ouvertes de la voyelle, même en l'absence de gémination (v. p. ex. Fouché Prononc. 1959, p. 66, rem.). Prononc. de ex- 1. [εgz] devant voyelle ou h non aspiré, ex. : exalter [εgzalte], exécrable [εgzekʀabl̥], exister [εgziste], exorciser [εgzɔ ʀsize], exubérance [εgzybeʀ ɑ ̃:s], exemple [εgzɑ ̃:pl̥], exhorter [εgzɔ ʀte], exhumer [εgzyme]. a) Sonorisation du groupe [ks]. La lettre unique x qui représente, en réalité 2 cons. : [k] et [s] est une restitution du lat. Elle ne devrait donc pas être altérée même entre voyelles (sonorisation); cf. les mots du type : auxiliaire, axiome, complexion, cachexie prononcés avec [ks]. Ces mots sav. sont, gén., d'un emploi peu cour., voire spécialisé (math. et méd.). S'il y a sonorisation dans le cas du préf. ex- c'est peut-être à cause de sa nature de préf. toujours affaibli par sa position proclitique surtout lorsqu'il est totalement intégré au mot dans la graph. et aussi, peut-être, parce qu'il entre dans la composition de mots qui, s'ils sont d'orig. sav., sont, néanmoins d'un emploi cour. Comparez, également, les loc. lat. ex abrupto et ex(-)aequo- Dans la 1repeu cour. le préf. conserve son autonomie, et par conséquent, conserve le son dur [εksabʀypto]. Dans le 2esi usité dans les lycées et collèges qu'on emploie même comme subst., le préf., tout à fait intégré subit la sonorisation [εgzeko]. On pourrait presque écrire la loc. en 1 seul mot. Ex-voto est prononcé [ks] ds presque tous les dict. sauf Dub. qui transcrit [gz]; Barbeau-Rodhe 1930 admet les 2. Rem. Dans le cas de ex- valeur adj. avec trait d'union il n'y a jamais sonorisation, ex. : ex-impératrice [εksε ̃peʀatʀis]. b) Timbre de l'initiale. Ouvert car la voyelle initiale est suivie de 2 cons. [k] + [s] (= graph. x). Mais comme cette voyelle est aussi inaccentuée, on note une tendance à la fermeture. Cette tendance est naturellement d'autant plus forte que la voyelle accentuée du mot est, elle-même, fermée. On entendra ainsi, presque toujours [egzil] pour exil, [egziʒe] pour exiger où non seulement la voyelle finale accentuée est fermée, mais également la voyelle médiane [i] (qui est accentuée dans la forme conjuguée exige [egzi:ʒ]). Mais la fermeture sera moins nette pour exemple, examen. En ce qui concerne les dict. l'initiale est systématiquement ouverte pour tous les cas sans tenir compte de l'harmonisation vocalique ds Pt Rob., Lar. Lang. fr., Littré et DG ([εgzil]. Au contraire, elle est systématiquement fermée, même quand la voyelle qui suit n'est pas fermée ds Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Dub. ([egzɑ ̃:pl̥]). Certains dict. nuancent d'après les mots, ainsi Warn. 1968 transcrit [ε] pour exagérer mais [e] pour exacerber; Land. 1834 [ε] pour exaction mais [e] pour exacteur. 2. [ks] devant consonne, ex. expulser [εkspylse], extirper [εkstiʀpe], excuse [εksky:z]. Dans le lang. très relâché [ks] se réduit à [s], ex. [εsploze] pour exploser, [εskyze] pour excuser (cf. G. Straka, La Prononc. parisienne ds B. de la Faculté des Lettres de Strasbourg, 1952, p. 4). Passy 1914 prononce ainsi toute cette série de mots. Dans le cas où ex- est suivi de la consonne [s] écrite c, il se prononce également [ks], ex. excellent [εksεlɑ ̃]. Mais dans de nombreux mots de ce type, on constate le jeu de l'harmonisation vocalique, ex. exciter [εksite] ou [eksite] sous l'influence de [i] (forme conjuguée excite) et de [e] final. [ks] (x) et [s] (écrit c) se confondent donnant l'impression que [ks] est en position intervocalique. Dub. transcrit [e] à l'initiale sysématiquement, quelle que soit la consonne qui suitex-. Barbetau-Rodhe 1930, uniquement pour exposer, extensif. Cependant, il n'y a pas, comme entre voyelles, sonorisation parce que la seconde consonne sourde [s] vient renforcer le groupe [ks] d'autant plus qu'elle est transcrite c. Lorsque le 2e[s] n'est plus transcrit la prononc. peut s'altérer, ex. lat. excecrari, a. fr. excécrer ([s] crit s) dont l'orth. mod. est exécrer prononcé [εgzekʀe] ou éegzekʀe] sauf dans le lang. emphatique. Rem. Exsangue devant se prononcer normalement [εksɑ ̃:g] peut subir la sonorisation en [εgzɑ ̃:g]. C'est le seul mot où [s] suivant le groupe [ks] soit écrit par s dont la présence n'est plus visuellement ressentie. On pourrait y voir une analogie de sens avec exigu, aigu qui influencerait la prononc. de exsangue.