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ÉVIDENT, ENTE, adj.
A.− Qui se manifeste sans peine aux sens, et notamment à la vue; net, saillant. Il donna des marques si évidentes de frayeur, que celui qui l'avait sans doute amené s'en aperçut (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 358).Les rides certainement menues, mais évidentes (Adam, Enfant Aust.,1902, p. 514).J'ajouterai (...) que l'interprétation féminine de l'« Été » ne montre ni clavicules évidentes, ni omoplates décharnées (Colette, Jumelle,1938, p. 39):
1. Des éphèbes suspects, sinon évidents, vinrent boire au comptoir, le bas du visage gonflé par l'alcoolisme, n'ayant de frais dans tout le visage que la nuque demeurée enfantine. Montherl., Célibataires,1934, p. 846.
B.− Qui entraîne immédiatement l'accord, l'assentiment de l'esprit par sa vérité manifeste. Preuve, raison évidente; rapport, signe évident; paraître évident. Ses notions de la religion, du christianisme, de l'Église, de la vérité, sont des intuitions individuelles qu'il prend pour des axiomes évidents ou des formules démontrées (Amiel, Journal,1866, p. 476).On aime en littérature ce qui est vrai, évident, direct (Barrès, Cahiers,t. 7, 1909, p. 311).Le malheur de ne plus posséder qu'une milice de second ordre sera qualifié de mauvais prétexte évident (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 191):
2. ... il a tracé des règles pour arriver à cette connaissance, par des signes évidens et sensibles, ou par des faits qui s'offrent d'eux-mêmes à l'observation. Cabanis, Rapp. phys. et mor.,t. 1, 1808, p. 50.
3. ... la vie, − en eûmes-nous jamais une preuve plus terriblement évidente? − est fertile en inattendus. Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 6etabl., p. 238.
Loc. et expr.
Il est (bien, au contraire, trop) évident que. Il est trop évident qu'aux moments où je l'aimais le plus, il y eut toujours entre nous un désaccord profond que je ne surmontai qu'en renonçant à moi-même; ou alors je m'insurgeais contre l'amour (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 344).
Rem. Dans la lang. cour., ce n'est pas évident tend à n'être plus qu'un synon. expressif de ce n'est pas sûr, facile.
[En incise ou en fonction d'adv. de phrase] (Mais) c'est évident. Tu auras du succès avec ça. Oui, c'est évident, ça plaira beaucoup (Zola, Œuvre,1886, p. 243).Il en foutait pas une ramée c'était évident (Céline, Mort à crédit,1936, p. 190).
Être d'une bonne/mauvaise foi évidente. Sa bonne foi est évidente (Martin du G., J. Barois,1913, p. 458).C'était d'une mauvaise foi évidente (Romains, Hommes bonne volont.,1939, p. 36).
Emploi subst. (à valeur neutre). Forêt, L'impossible à travers l'évident transparaît (Hugo, Légende,t. 3, 1877, p. 116).
SYNT. Intérêt évident, rapport évident entre, de, avec; évidente satisfaction, sincérité, supériorité; bonne volonté, gêne, hostilité, intention, vérité évidente; être en contradiction évidente.
Prononc. et Orth. : [evidɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1330 (G. de Digulleville, Pélerinage vie hum., 11230 ds T.-L.). Empr. au lat. class. evidens, -entis « clair, manifeste, évident » (composé de la particule ex et de videre « voir »). Fréq. abs. littér. : 3 040. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 729, b) 3 826; xxes. : a) 3 286, b) 4 866.