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ÉTUVER, verbe trans.
A.− Vieilli. Baigner dans de l'eau chaude. Quand on les a baignés [des enfants], étuvés, épongés soi-même (Balzac, Mém. jeunes mar.,1842, p. 331).
P. anal., MÉD. Étuver une plaie, une contusion. On baignera et étuvera l'intérieur de la bouche avec du lait tiède (Geoffroy, Méd. prat.,1800, p. 540).
B.− Faire passer à l'étuve. Étuver les vêtements d'un malade, des instruments de chirurgie; étuver des bois, des peaux de mouton.
C.− Cuire à l'étuvée. Épluchez deux cent cinquante grammes de crevettes roses, les étuver au beurre en ajoutant un peu de poivre (Gdes heures cuis. fr., F. Point, 1955, p. 204):
... Françoise, commandant aux forces de la nature devenues ses aides, comme dans les féeries où les géants se font engager comme cuisiniers, frappait la houille, donnait à la vapeur des pommes de terre à étuver et faisait finir à point par le feu les chefs-d'œuvre culinaires d'abord préparés dans des récipients de céramistes... Proust, Swann,1913, p. 120.
Rem. On rencontre ds la docum. étuverie, subst. fém. Action de s'étuver. Les baignades, parfumeries, étuveries de son Altesse reprirent donc leur cours (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 189).
Prononc. et Orth. : [etyve], (il) étuve [ety:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1181-90 estuver « baigner à l'eau chaude » (Ch. de Troyes, Perceval, éd. W. Roach, 9174); 1384 « sécher à l'étuve » (Espinas, Draperie, P. J. 39, § 1, p. 943 ds De Poerck t. 2, 404, p. 85); [ca 1393 prob. « ébouillanter » (Ménagier, II, 134 ds T.-L.)]; 4equart xives. poules farcies a l'estuvee (Taillevent, Viandier, éd. J. Pichon et G. Vicaire, p. 67); 1530 « faire cuire à l'étouffée » (Palsgr., p. 735). Dénominatif de étuve*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 4.
DÉR. 1.
Étuvage, subst. masc.Action de soumettre une substance à la chaleur d'une étuve. Étuvage des biscuits, des pastilles, des peaux de mouton, du linge. On peut aussi préparer le contreplaqué, par étuvage à la vapeur (...) et le cintrer comme le bois massif (Campredon, Bois,1948, p. 137).Rem. La plupart des dict. gén. enregistrent
étuvement, subst. masc.Spéc., méd. Action d'étuver. ,,Étuvement d'une plaie`` (Littré).
[etyva:ʒ]. Non admis ds Ac. 1reattest. 1874 (Réponse aux questions de l'enquête sur le monopole des tabacs et des poudres, p. 236 ds Littré Suppl.); du rad. de étuver, suff. -age*.
2.
Étuveur, euse, subst.a) Vx. Personne qui tient un établissement de bains. Le règlement du métier d'étuveur spécifie, en 1268, que la porte des bains doit être interdite non seulement aux malades, mais aussi à tous les gens de mauvaises mœurs, hommes ou femmes (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 193).b) Appareil servant à cuire des tubercules pour l'alimentation du bétail. Cf. Qq. aspects équip. agric., 1951, p. 9.Rem. On rencontre ds la docum.
étuviste, subst.(cf. supra 2 a).À quelques pas d'un étuviste où se faisaient les plus gaies orgies nobles du seizième siècle, des bouquetières offraient des fleurs (Hugo, Actes et par.,4, 1885, p. 306).
[etyvœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Non admis ds Ac. 1reattest. 1260 estuveurs « propriétaire d'un établissement de bains » (E. Boileau, Métiers, 188 ds T.-L.); du rad. de étuver, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 4.
BBG. − Dub. Dér. 1962, p. 30 (s.v. étuvage).