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ÉTRILLER, verbe trans.
A.− [Le compl. désigne un animal] Frotter, nettoyer avec l'étrille. Étriller une vache. Ce matin qui suit, tôt levé, j'étrille le mulet et je prépare le harnais (Giono, Baumugnes,1929, p. 79).
P. ext. Il s'activait autour de la vache (...) l'étrillait d'un bouchon de paille (Pourrat, Gaspard,1930, p. 157).
P. anal. Nettoyer en grattant. Contre un vieux puits aux pierres déchaussées et usées, une chèvre blanche, balançant la tête, va se frottant et cherchant les aspérités qui l'étrillent (Goncourt, Ch. Demailly,1860p. 385).
Emploi pronom. réfl. Elle se frottait à son mari, comme un âne qui se frotte à un arbre, qui s'étrille! (Goncourt, Journal,1869, p. 501).
En partic. [Le compl. désigne une chose] Une pierre magnifique, d'un éclat (...). Je la gratte, je l'étrille. J'enlève la patine (Gracq, Syrtes,1951, p. 139).
P. plaisant. [Le compl. désigne une pers.] Il me prie de lui frotter le dos avec une serviette mouillée et savonneuse (...) tandis que je l'étrille, il me redit l'indignation de Barrès devant ma préface aux « Fleurs du mal » (Gide, Journal,1917, p. 633).
Emploi pronom. réfl. − As-tu fini de te frotter la peau, Arsène? Y a-t-il du bon sens, pour un homme de ton rang, à s'étriller comme un âne? (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1436).
B.− Au fig., fam.
1. Maltraiter, malmener. Les petits polissons se seront amusés dans ma barque hier soir, pensa-t-il, si je les attrape, je les étrillerai d'importance (Mérimée, Mosaïque,1833, p. 324):
1. Il ne se contentait pas d'étriller les artistes. Il enjambait la rampe, et rossait le public, qui assistait bouche bée à ces exécutions. Rolland, J.-Chr.,Révolte, 1907, p. 439.
Étriller la peau. Toutes les lois de la terre ne m'empêcheront pas de vous étriller la peau, si vous levez encore la patte sur votre femme (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 100).
a) Vaincre, écraser (un adversaire). Sévèrement étrillés par le P.U.C. à Paris, les Cadets de Toulouse attendent les étudiants de pied ferme (Figaro,19-20 janv. 1952, p. 8, col. 8).
b) Critiquer violemment :
2. ... il harcelait sans pitié les politiciens du parti, dénonçant leurs moindres faux pas (...) et ses flèches portaient toujours. Ceux qu'il étrillait, se vengeaient en faisant courir sur son compte les bruits les plus fâcheux. Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 203.
2. Faire payer trop cher. On l'a étrillé dans cet hôtel (Littré).Ce marchand étrille ses clients (Ac.1932).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Étrillé, ée, part. passé en emploi adj. [En parlant d'un gros animal domestique et surtout d'un cheval] Dont le poil a été nettoyé avec l'étrille. Tout était bien tenu, les bêtes étrillées, luisantes (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 170). Emploi subst., au fig. Personne malmenée, atteinte physiquement et moralement par la vie. Un malheureux étrillé (Goncourt, Journal, 1882, p. 148). b) Étrillade, subst. fém. Raclée. Il a l'intention de régler ça d'homme à homme et là on s'entendra toujours (...) on ne peut guère envisager d'autre chose qu'une étrillade moitié-moitié (Giono, Chant monde, 1934, p. 161). c) Étrillage, subst. masc. Action d'étriller un cheval. L'étrillage des roussins galeux (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 10). Au fig., fam. Raclée. Recevoir un bon étrillage (Lar. 20e). d) Étrilleur, subst. masc., arg. Individu qui frappe, donne des coups. − Ouais, Goddam, à la gêne point de plaisir; soulage-toi! bientôt l'étrilleur en chef t'apprendra la politesse; va, toujours, va (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 328). e) Étreillir, verbe trans., région. Synon. de étriller. Huriel, qui avait grand soin de son cheval, se mit à l'étreillir et à le panser (Sand, Maîtres sonneurs, 1853, p. 324).
Prononc. et Orth. : [etʀije], (il)étrille [etʀij]. Homon. étrier. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1170 estrillent « frotter un cheval avec une étrille » (Chr. de Troyes, Erec et Enide, éd. M. Roques, 359). Du lat. pop. *strigiliare, dér. de *strigila (v. étrille). Fréq. abs. littér. : 67.