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ÉTIRER, verbe trans.
A.− Allonger, étendre en exerçant une traction, une pression. Il fallait parachever la cuisson, et, une fois la pâte prête, l'étirer longuement pendant qu'elle durcissait (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 136).Elle étirait son mouchoir serré de sa main gauche, comme elle faisait dans les moments où elle voulait se contenir (Pourrat, Gaspard,1931, p. 249):
Ses cheveux repoussaient avec la sève forte et touffue des plantes marines sous les vagues tièdes du printemps. Je m'amusais souvent à en mesurer la croissance en les étirant roulés autour de mon doigt sur la taille galonnée de sa soubreveste verte. Lamartine, Graziella,1849, p. 263.
Étirer du linge. Cf. détirer.Le drap, qu'ils étiraient de leurs bras solides, battait comme une voile (Zola, Rêve,1888, p. 76).
1. Spécialement
a) MÉTALL. Faire passer, à froid, une barre ou un tube à travers une filière pour augmenter sa longueur et diminuer sa section. Étirer du fer, du cuivre. Banc à étirer (cf. Champly, Nouv. encyclop. prat.,t. 13, 1927, p. 106).
b) PEAUSS. Étirer les cuirs, les peaux. Ratisser avec l'étire (cf. ce mot infra rem. 2) pour donner une épaisseur uniforme (cf. Bérard, Gobillard, Cuirs et peaux, 1947, p. 111).
c) TEXT. Faire passer les fibres textiles, cardées et peignées, à l'étireuse (cf. ce mot infra dér. 2) de manière à obtenir un ruban homogène. Étirer du lin, du coton, du chanvre (cf. Thiébaut, Fabric. tissus,1961, p. 88).
2. Emploi pronom. passif. S'allonger, s'étendre. C'était un grand désert sauvage, tout hérissé de plantes bizarres (...). Sous le jour discret des étoiles, leur ombre agrandie s'étirait par terre en tous sens (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 69).Quelque chose de vieillot était venu sur le visage. (...) deux rides s'étiraient jusqu'à la bouche (Montherl., Songe,1922, p. 157).
a) Spéc. [En parlant d'une étoffe, d'un tricot] Présenter une certaine élasticité. ,,Le jersey, tissu qui s'étire`` (Rob.).
b) Au fig., péj. [En parlant de choses abstr.] S'allonger de façon excessive. Le temps, l'après-midi s'étire. Mieux vaut rompre; nos relations s'étireraient, se termineraient dans les amertumes et les redites (Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 172).J'ai compris que je faisais fausse route. Le récit s'étirait de dialogue en dialogue, avec une impardonnable complaisance (Martin du G., Souv. autobiogr.,1955, p. LII).
B.− P. anal. [En parlant des membres engourdis] Déployer. Étirer ses bras, ses doigts. Toby-Chien se lève et étire longuement ses pattes de devant les coudes en dehors (Colette, Dialog. bêtes,1905, p. 56).Les bras ballants, il étire par deux fois son grand corps que le travail à la bèche à plié (Giono, Colline,1929, p. 20).
Emploi pronom. réfl. indir. [Le compl. d'obj. dir. désigne une partie du corps] S'étirer les bras ou absol., en constr. réfl. dir. s'étirer. Déployer ses membres pour chasser le sommeil ou l'engourdissement. Il bâille, s'étire les membres, soupire. Ah! Qu'on est bien couché (Flaub., Tentation,1849, p. 423).Après les heures de couture, Paula Lescure s'étirait (Duhamel, Terre promise,1934, p. 9).
Rem. 1. Littré, Guérin 1892, Rob., Lar. Lang. fr. enregistrent étirable, adj. [En parlant d'un métal] Qui peut être étiré. Les produits fondus étirables, aciers et fers (Cizancourt, Acad. des sc. Comptes rendus, t. LVII, p. 317 ds Littré Suppl. 1877). 2. Littré, Guérin 1892, DG, Lar. Lang. fr. enregistrent étire, subst. fém., peauss. Outil qui sert à étirer les peaux (cf. Bérard, Gobillard, Cuirs et peaux, 1947, p. 100).
Prononc. et Orth. : [etiʀe], (j')étire [eti:ʀ]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. Ca 1250 « amener (quelqu'un) en tirant » (Doon de Mayence, éd. A. Schweighaeuser, 8804); 1588 « allonger, étendre en tirant » ici fig. (Montaigne, Essais, éd. A. Thibaudet, liv. II, ch. XII, p. 594); 1808 pronom. « étendre les membres pour en rétablir la souplesse » (Boiste). Dér. de tirer*; préf. é2-*. Fréq. abs. littér. : 491. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 18, b) 571; xxes. : a) 1 024, b) 1 147.
DÉR. 1.
Étirage, subst. masc.technol. Action d'étirer. a) Métall. Étirage des métaux; étirage à la filière, au laminoir (cf. Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 190). b) Peauss. L'odeur musquée des ateliers d'écorchement, d'écharnement et d'étirage des peaux se mêlait aux relents du poisson séché et battu (Morand, Folle amour.,1956, p. 22).c) Text. Étirage des textiles dans les filatures (Rob.;cf. Bouillet1859).d) Verrerie. Procédé de fabrication continue du verre à vitre à partir du verre fondu. Pour amorcer l'étirage, on fait adhérer le verre qui vient de jaillir à une sorte de herse en fer (C. Duval, Verre,1966, p. 66). [etiʀa:ʒ]. Ds Ac. 1932. 1reattest. 1812 (Hassenfratz, Sidérotechnie, III, 223 ds DG); du rad. de étirer, suff. -age*.
2.
Étireur, euse, adj. et subst.,technol. a) Emploi adj. Qui sert à étirer. Cylindre étireur. b) Emploi subst. Personne qui étire des métaux, des peaux, des matières textiles, à la main ou par l'intermédiaire d'une machine. Étireur ou tireur d'or (Littré); étireur de peaux, de coton (Lar. 19e). Machine à étirer les métaux, les matières textiles, le verre. Cf. filière, laminoir, tréfileuse; banc à étirer (cf. banc II C 2).Cyrus Smith n'ayant à sa disposition ni cardeuses, ni peigneuses, ni lisseuses, ni étireuses, ni retordeuses, ni « mule-jenny », ni « self-acting », pour filer la laine, ni métier pour la tisser, dut procéder d'une façon plus simple (Verne, Île myst.,1874, p. 311). [etiʀ œ:r], fém. [-ø:z]. 1resattest. 1812 subst. masc. « cylindre étireur » (Hassenfratz, Sidérotechnie, IV, 191 ds DG), 1845 « celui qui étire l'or » (Besch.); du rad. de étirer, suff. -eur2*.