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ÉTHÉRÉ, ÉE, adj.
Qui concerne l'éther.
A.− [Correspond à éther I]
1. Qui est de la nature de l'éther (cf. ce mot I A ou C). Astres formés de la substance éthérée (Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 380):
1. Quelle n'est pas la ténuité, la raréfaction, la transparence extrême du milieu éthéré qui remplit les espaces célestes! Flammarion, Astron. pop.,1880, p. 702.
2. Qui est formé ou rempli d'éther, qui appartient à l'éther.
a) Vx ou littér. [Correspond à éther I A ou B] :
2. Du jour où le christianisme a dit à l'homme : − Tu es double, tu es composé de deux êtres (...) l'un charnel, l'autre éthéré (...) le drame a été créé. Hugo, Cromw.,1827, p. 18.
En partic. [En parlant des espaces célestes] Région., voûte éthérée; sphères éthérées :
3. ... chaque soleil que nous voyons comme un point de feu dans le lointain des plaines éthérées mène-t-il son cortège de planètes, et ces planètes ont-elles des habitants? France, Vie fleur,1922, p. 500.
b) PHYS. [Correspond à éther I C] Ondulations éthérées (cf. Renouvier, Essais crit. gén.,3eessai, 1864, p. 65).
3. Au fig. V. aérien1II.
a) Dans le domaine concr.Fin, léger, impalpable, transparent. Brume, robe éthérée; couleur, lumière éthérée; parfum, saveur éthéré(e); style éthéré. Une Anglaise délicate, maladive, éthérée (Goncourt, Journal,1896, p. 904):
4. Qui eût osé soutenir que la chenille, avec ce luxe pesant d'organes digestifs qu'elle traîne et ses grosses pattes velues, fut même chose qu'un être ailé, éthéré, le papillon? Michelet, Insecte,1857, p. 99.
5. Ils étaient, ces yeux, d'un gris qui n'était pas gris, d'un gris qu'on n'avait pas encore vu et qu'on ne reverra plus, d'un gris léger, liquide, subtil, aérien, éthéré, où des points lumineux, à peine perceptibles, se tenaient en suspension, venaient à la surface, plongeaient et reparaissaient encore. France, Vie fleur,1922, p. 550.
En partic., dans le domaine musical.Le rythme grégorien si éthéré (Mocquereau, Nombre mus. grégor.,1908, t. 1, p. 100).Les harmoniques sont les plus éthérées de toutes les sonorités (Lallement, Dyn. instrum. archet,1925, p. 207).
b) Dans le domaine abstr.Pur, élevé, sublime. Un esprit éthéré; idéalisme, lyrisme, spiritualisme éthéré. Une vision supérieure, éthérée de la vie (Rivière, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905, p. 187).Une atmosphère éthérée où les ragots n'ont pas de prise (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 71):
6. Lorsqu'on s'adresse aux gens par le ventre, on n'en saurait attendre des réactions éthérées. Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 133.
Emploi subst. Trop de paradis, l'amour en arrive à ne pas vouloir cela (...) Le sidéral gêne. L'éthéré pèse. L'excès du ciel dans l'amour, c'est l'excès de combustible dans le feu; la flamme en souffre (Hugo, Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 155).
B.− [Correspond à éther II]
1. Qui est de la nature des éthers. Combinaison éthérée. Les alcools, obtenus par distillation simple (...) ont toujours une certaine saveur (...) due à des produits acides, alcooliques et éthérés qui leur sont mélangés (Ser, Phys. industr.,1890, p. 338).
2. Qui concerne les éthers et, en partic., l'éther sulfurique; qui contient de l'éther, qui lui appartient. Extrait éthéré; liqueur, solution éthérée; odeur éthérée. − Comment vous sentez-vous, Barrois? demanda le docteur. − Un peu mieux, monsieur. − Pouvez-vous boire ce verre d'eau éthérée! (Dumas père, Monte-Cristo,t. 2, 1846, p. 303).
Emploi subst. Un (une) éthéré(e). Synon. rare de éthéromane :
7. ... dès qu'il voyait passer un couple se composant d'une poule de luxe qui sentait l'éther et d'un jeune crevé (...) il se précipitait dehors (...) leur offrant un de ses horribles bâtards (...) ratier, roquet, (...) qu'il fourrait jusque sous le nez de la belle éthérée, avec un sourire ignoble et un boniment des plus irrespectueux. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 68.
Rem. On rencontre ds la docum. le verbe pronom. s'éthérer. Devenir éthéré (cf. supra A 3 b et éthériser A). Il est des instants d'exaltation et d'extase où nos pensées s'épurent, se subtilisent, s'éthèrent en quelque sorte (Sand, Indiana, 1832, p. 301).
Prononc. et Orth. : [eteʀe]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xves. [éd. 1540] « qui tient à l'éther » (Oct. de Sainct-Gelays, Eneide, 58 rod'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 142); 2. 1794 fig. voix éthérée (Chénier, Élégies, p. 148); 3. 1742 chim. liqueur éthérée (Hist. de l'Acad. royale des Sciences, sommaire d'apr. Arveiller ds R. Ling. rom. t. 36, p. 233 : Deux procédés nouveaux pour obtenir sans le secours du Feu une Liqueur éthérée fort approchante de celle à laquelle M. Frobaenius Chymiste Allemand, a donné le nom d'Ether. Par M. du Hamel). Dér. de éther*; suff. -é(e)*. Fréq. abs. littér. : 146. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 58.