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ÉTANCHER1, verbe trans.
A.− Arrêter l'écoulement (d'un liquide). Étancher une source, une voie d'eau, du sang. J'étais occupé à étancher avec une grosse éponge l'eau qui s'était infiltrée en abondance par les croisées jusqu'au milieu de mon cabinet (Delécluze, Journal,1828, p. 113).Après avoir lavé et étanché la plaie, nous fîmes fondre du suif sur de la charpie et nous l'adaptâmes sur la blessure (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 309):
Je suis presque en nage. Et je n'ai pas, comme le sage Anténor, fils du fleuve Alpheios, la faculté de me tremper dans l'onde paternelle, pour étancher ma sueur, avant de me mettre dans une baignoire polie et de m'oindre d'une huile parfumée. Proust, Guermantes 1,1920, p. 219.
Étancher les larmes. Les faire cesser. Elle revint, son mouchoir sur les yeux et occupée à étancher des larmes de joie (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 123).Je sentis que de mes yeux gonflés coulaient des larmes. Je relevai ma voilette sur mon front pour les étancher (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 371).
Emploi pronom. [Avec un compl. désignant une part. du corps] Il s'étancha la figure; la sueur, tout à l'heure tiède, fluait, maintenant froide, le long des tempes (Huysmans, À rebours,1884, p. 218).
[Avec ell. du compl.] Aidez-moi, prenez la serviette, étanchez (Cocteau, Enfants terr.,1929, p. 88).
B.− Étancher la soif. L'apaiser en buvant. On répandait du vin sur sa tombe pour étancher sa soif; on y plaçait des aliments pour apaiser sa faim (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 9).L'eau douce avait, en se gelant, fait éclater le baril qui la contenait. Et, pour étancher sa soif, Maël suçait des glaçons (France, Île ping.,1908, p. 35).
Emploi pronom. à sens passif. Montagnes, que mon souffle a fait germer; torrents, Où s'étanche la soif de mes peuples errants (Leconte de Lisle, Poèmes barb.,1878, p. 89).Le Survenant dont la soif, loin de s'étancher, s'était avivée à la consommation de quelques coups, tira des plans pour boire davantage (Guèvremont, Survenant,1945, p. 228).
Au fig. À aucune époque les poëtes n'ont été heureux. En savez-vous un, parmi les plus favorisés, qui ait jamais pu étancher sa soif de gloire et d'hommages? (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 61).D'avoir pu (...) parer de tous ses rêves d'enfant une idole vivante, et étancher à mesure sa soif de tendresse, lui a façonné une âme saine (Martin du G., Devenir,1909, p. 30).
Prononc. et Orth. : [etɑ ̃ ʃe], (j')étanche [etɑ ̃:ʃ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Cf. étancher2.
DÉR.
Étanchement1 ,subst. masc.Action d'étancher la soif, de l'apaiser. La possession me paraissait de moindre prix que la poursuite et j'en venais de plus en plus à préférer à l'étanchement la soif même, à la volupté sa promesse, à la satisfaction l'élargissement sans rencontres (Gide, Nouv. Nourr.,1935, p. 281). [etɑ ̃ ʃmɑ ̃]. Ds Ac. 1694-1932. 1resattest. fin xiiies. « action d'étancher un liquide » (Gautier de Châtillon ds FEW t. 12, 232a), 1538 (R. Estienne, Dict. latinogallicum, 630bds Rom. Forsch. t. 32, p. 60 : Estanchement de soif); du rad. de étancher étymol. I, suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 3.