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ÉTAL, subst. masc.
A.−
1. Vieilli ou vx. Place située à couvert où l'on exposait les marchandises à vendre dans les marchés publics (cf. Faral, Vie temps st Louis, 1942, p. 12).
2. Mod. Table mobile ou non (sur tréteaux ou charrette), souvent protégée par un auvent, et servant à exposer les marchandises au marché. Étal de fruits et légumes, de poissonnier; vendre à l'étal. Maigret atteignait le marché couvert. Il faisait le tour des étals aussi lentement, aussi sérieusement que s'il avait quarante personnes à nourrir (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 17).
Rem. 1. Sens ignorés de l'Ac.; sens 1 présenté comme vieilli par Littré, DG, Quillet 1965; sens 2 attesté comme mod. par Rob., Dub., Lar. encyclop.-Lar. Lang. fr. 2. Delvau relève un emploi arg. pour parler de la gorge de la femme. « Hein, qu'elle est belle! » [la princesse en grand décolletage] Mais non, c'est une beauté trop mâtinée de la beauté de la belle écaillère. Quelle plantureuse santé et quel poitrail et quel étal de viande de la troisième catégorie! (Goncourt, Journal, 1895, p. 888).
B.− Spéc. Table haute et épaisse en bois ou en marbre où le boucher découpe la viande. Viande à l'étal (Ac.1932).Le boucher (...) qui découpait là sa viande sur l'étal (Erckm.-Chatr., Conscrit 1813,1864, p. 53).
P. méton. Commerce de boucherie. Ouvrir un étal. Les crocs de l'étal (d'un boucher). Jadis, cette corporation des bouchers se réunissait chaque vendredi saint puisque tous les étals étaient fermés (Est Républicain,24 mars 1978, p. 25).Cf. aussi Michelet, Insecte, 1857, p. 294.Cette chair lamentable pendait, comme un déchet de viande à l'étal d'un boucher (Zola, Germinal,1885, p. 1453).
P. anal., PÊCHE. Table sur laquelle on découpe la morue à bord des navires morutiers (attesté ds Littré, DG, Rob., Lar. 19e-20e).
Rem. 1. Le plur. normal étaux ,,Ce boucher est riche, il a plusieurs étaux`` (Ac. 1798-1878) est relevé ds la docum. (cf. Roy, Bonheur occas., 1945, p. 303). Cependant un plur. étals tend à prévaloir (pour éviter l'homon. avec étau(x)?) en fr. contemporain (cf. Hamp, Marée, 1908, p. 27). 2. Chez plusieurs aut. étal est employé comme synon. de étalage, de étalement. Un étal de vieille ferraille (Goncourt, Journal, 1871, p. 774). [Faire] l'étal de ses relations (cf. Id., ibid., 1886, p. 618). Un étal de richesse et d'orgueil (Giono, Chron., Noé, 1947, p. 350).
Prononc. et Orth. : [etal], plur. [eto]. Homon. étale et, au plur., étau. Ds Ac. dep. 1694, d'abord sous la forme estau (1694, 1718) ou étau (1740). Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 remeindre en estal « maintenir une position » (Roland, éd. J. Bédier, 1108); 2. ca 1165 estal « table où l'on expose les marchandises dans les marchés publics » ([Chr. de Troyes], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2126); spéc. 1285 estaux aux bouchiers (doc. ap. Longnon (A.), Doc. rel. au comté de Champagne et de Brie, t. 3, p. 22). De l'a. b. frq. *stal « position », cf. le m. néerl. stal « id.; table où l'on expose les marchandises dans les marchés publics » (Verdam), a. h. all. stal « position » (Graff t. 6, col. 674; Schützeichel2). Stallum est attesté en lat. médiév. au sens de « étal (de marchand) » dep. le xies. (Nierm.). Fréq. abs. littér. : 74. Bbg. Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 285.