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ESTRAPADE1, subst. fém.
A.− Supplice originellement en usage dans l'armée et la marine qui consistait à hisser un patient à un mât ou à une potence, les membres liés derrière le dos, et à le laisser retomber plusieurs fois près du sol ou dans la mer. Appliquer, donner l'estrapade; gibier d'estrapade. Homme délicat à sa manière, (...) capable (...) d'endurer, sans desserrer les dents, estrapade, brodequins, chevalet (Gautier, Fracasse,1863, p. 317):
L'estrapade, ou les baptêmes de feu consistoient à suspendre un protestant au-dessus d'un bûcher, à le plonger à différentes reprises dans la flamme en abaissant et en relevant la corde... Chateaubr., Ét. ou Disc. hist.,t. 4, 1831, p. 275.
P. méton. Potence servant à donner l'estrapade. La roue, le gibet, l'estrapade faisaient bonne garde à l'entour du lieu de refuge (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 417).
B.− P. anal., GYMNASTIQUE, vx. Tour consistant à se suspendre par les mains à une corde et à passer le corps entre les deux bras écartés. Double, triple estrapade (Ac.1835, 1878).P. métaph. Les écarts et les estrapades gymnastiques de mon avocat (Nodier, Fée Miettes,1831, p. 127).
Rem. La plupart des dict. attestent en outre le mot en équit., au sens de « saut ou écart par lesquels un cheval cherche à désarçonner son cavalier ».
Prononc. et Orth. : [εstʀapad]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1482 [ms. de 1507] mettre en l'estrapade « supplicier (un soldat ou un matelot) en l'élevant au haut d'un mât et en le laissant tomber brusquement » (G. Flamang, Vie et passion St Didier, éd. J. Carnandet, p. 288). Prob. empr., malgré le rapp. chronol. inverse, à l'ital. strappata « id. » (dep. xvies. d'apr. DEI), part. passé substantivé de strappare « arracher » (dep. xives., Boccace ds Tomm.-Bell.) prob. issu du got. *strappan « lier solidement » (cf. all. straffen « tendre »). V. FEW t. 17, p. 251. Fréq. abs. littér. : 18.
DÉR.
Estrapader, verbe trans.Faire subir le supplice de l'estrapade. Ils vous écartelaient, vous estrapadaient, vous rôtissaient, vous arrosaient de brandevin en flammes (Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 150).Je ne sais combien d'hommes blessés, noyés, roués, estrapadés, écartelés, et bouillis (Giono, Angelo,1958, p. 175). [εstʀapade]. 1reattest. 1680 « donner l'estrapade » (Rich.); de estrapade, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1.