| ![]() ![]() ![]() ![]() ESTOMPÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de estomper*. II.− Emploi adj. A.− B.-A. Qui est exécuté au moyen d'une des techniques de l'estompage; qui présente un effet d'ombres et de dégradés obtenu par estompage. Lavis estompé. C'était une tête estompée de Niobé (Goncourt, Journal,1852, p. 75).Quant à Turner, héritier spirituel de Claude Lorrain et de Watteau, ses féeries trop criardes ou trop estompées, ses fades paysages réalistes (...) dépassent toujours la mesure dans le sens interdit (Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 96). − P. ext., péj. [En parlant d'un autre domaine artistique] Qui manque de force dans l'expression. Dukas déplorait qu'en cet opéra hésitant [« Geneviève » de Schumann], trop de détails exquis fussent noyés dans le bourbier d'une instrumentation à la fois faible et lourde (...) Contours estompés, demi-jour, sonorités embrouillardées, l'auteur est gris (Willy, Entre deux airs,1895, p. 128).La sonorité moins expressive (...) a quelque chose d'étouffé, d'estompé (E. Guiraud, Busser, Instrument.,1933, p. 15). B.− P. anal., littér. [En parlant d'un élément du paysage] Qui est flou, indistinct, voilé d'une ombre légère. Par ces horizons estompés (Balzac, Lys,1836, p. 30).Les fonds estompés dans un brouillard gris perle (Goncourt, Journal,1855, p. 225). C.− Au fig. [En parlant d'un inanimé abstr.; en partic. d'un sentiment] Qui est atténué, adouci. Tout un tableau ravissant de sentiments de tendresse, de volupté, de regrets vaguement estompés (Proust, Temps retr.,1922, p. 912). − Emploi subst. masc. à valeur de neutre à nuance péj. Non pas un estompé frauduleux des problèmes, mais la reconnaissance directe, par-dessous les problèmes, d'un centre inépuisable de problèmes (Mounier, Traité caract.,1946, p. 516). Fréq. abs. littér. : 65. |