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ESCROQUER, verbe trans.
A.− Escroquer qqc. (à qqn).S'approprier (un bien) par ruse, soutirer (quelque chose à quelqu'un) par des moyens frauduleux. Un pourvoyeur auquel il escroque sa nourriture (Michelet, Oiseau,1856, p. 51).Elle apprend qu'Adolphe (...) est parti pour la Belgique, emportant cent vingt mille francs escroqués à une autre vieille femme (France, Servien,1882, p. 113).Si possible envoyez-moi ces 10 francs si on ne vous les a pas escroqués durant mon séjour outre-Manche (Verlaine, Corresp.,t. 3, 1894, p. 294).
Rare. Escroquer qqc. (de qqn).Toute cette commande n'avait été faite que pour escroquer cinq francs du cocher qui avait mené l'officier chez Magny (Goncourt, Journal,1870, p. 698).
P. exagér. Se procurer (quelque chose) de façon plus ou moins honnête. Nombre de mauvais citoyens se sont enrôlés pour escroquer les quarante livres d'engagement (Marat, Pamphlets,Marat, l'ami du peuple, 1792, p. 338).Ce salaire n'est jamais qu'une minime fraction du gain produit par le travail de l'ouvrier. Le patron et ses actionnaires escroquent le reste (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 157):
1. − Je ne suis pas digne d'elle. J'ai escroqué son admiration, elle me croyait un futur génie. Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 284.
B.− Escroquer qqn (de qqc.).Voler (quelqu'un) en abusant de sa confiance. Mr Timothy répondit : « Si je vous accorde une pension, c'est uniquement pour vous empêcher d'escroquer les étrangers (Maurois, Ariel,1923, p. 101).Comme je vois qu'il m'a escroquée, je viens ici pour faire moi-même mon enquête (Queneau, Pierrot,1942, p. 202).
Au fig. :
2. Si nous nourrissions des sentiments assez bas pour chercher à escroquer le peuple français de sa liberté future, nous ferions preuve d'une ignorance singulière de notre propre peuple. De Gaulle, Mém. guerre,1956, p. 383.
C.− Emploi abs. Il escroque tant qu'il peut, partout où il peut (Ac.1835-1932).
Prononc. et Orth. : [εskʀ ɔke], (il)escroque [εskʀ ɔk]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1557 (O. de Magny, Souspirs, éd. Courbet, p. 114). Empr. à l'ital. scroccare « manger ou vivre aux dépens d'autrui », attesté dep. av. 1566 (Caro ds Tomm.-Bell.), qui se rattache plutôt à crocco « croc, crochet » (v. ces mots; cf. décrocher; EWFS2, Migl.-Duro, Devoto et FEW t. 2, p. 1361a), qu'au rad. onomat. krokk (croquer*; FEW t. 2, p. 1361a). Fréq. abs. littér. : 29.
DÉR.
Escroqueur, euse, subst.Rare. Personne qui escroque. La Biquebois! (...) celle qui s'est épousée avec un bancal (...) la satanée escroqueuse (E. de Goncourt, Zemganno,1879, p. 104).« Vous ne la connaissez pas? Je vous en félicite, elle a volé, ruiné, je ne sais pas combien de gens. C'est une pure escroqueuse. Et roublarde! » (Proust, Guermantes 1,1920, p. 282). [eskʀ ɔkœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. depuis 1694. 1reattest. 1558 (J. du Bellay, Divers jeux rustiques, La Vieille courtisane, éd. V. L. Saulnier, p. 156, 205); du rad. de escroquer, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. − Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 72. − Hope 1971, pp. 190-191. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 237.