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ÉRECTION, subst. fém.
A.− [Avec un compl. prép. de]
1. [Le compl. désigne un monument ou une statue] Action d'élever. L'érection d'une statue, d'une chapelle. (Quasi-)synon. édification.Revues du 14 juillet, funérailles d'anciens combattants, érections de monuments (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 494).Nous avons fait servir les hommes à l'établissement des voies ferrées, à l'érection des usines (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 169):
1. Sur la grand place du village, (...) une statue équestre de Jeanne d'Arc, œuvre d'un de ses oncles et dont l'érection était due à son initiative, caracolait fièrement. Billy, Introïbo,1939, p. 177.
2. P. anal. [Le compl. désigne une institution] Action d'établir (quelque chose). L'érection d'une charge, d'un titre. L'érection d'un tribunal (Ac.). L'histoire commence pour chaque peuple à l'instant où, par l'érection de la royauté, la vertu organique se déclare (Proudhon, Créat. ordre,1843, p. 471):
2. ... c'est en vain que les ducs de Bohême réclament auprès du Pape pour leurs sujets le droit d'un culte libre. On leur répond par l'érection d'un évêché à Prague et l'introduction du rituel latin. Du Camp, Hollande,1859, p. 233.
3. Spéc., PHYSIOL. Action par laquelle certains tissus ou organes augmentent de volume, se dressent et deviennent durs par l'afflux de sang dans leurs vaisseaux. L'érection du pénis, du clitoris. Le mamelon est dans un état d'érection continue, qui a commencé dès que les lèvres du nourrisson s'en sont approchées (Trousseau, Hôtel-Dieu,1895, p. 105).
Absol. Action par laquelle le pénis se dresse; résultat de cette action. Son frère ayant − le mot scientifique m'échappe − ayant une érection perpétuelle, c'était elle qui lui versait de l'eau froide sur la verge (Goncourt, Journal,1894, p. 678).Il se produit des érections (...); la verge est en permanence raidie (Hudelo dsNouv. Traité Méd.,fasc. 1, 1926, p. 497).Il avait l'habitude de ces longs désirs abstraits, de ces vaines et furtives érections (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 143).
Être en érection. Synon. bander (vulg.).Pour moi, je l'avoue, j'étais quelque peu en érection en parlant de ces choses tout en marchant dans les rues (Léautaud, Journal littér.,1, 1893-1906, p. 129).
P. métaph. L'homme éveillé, dégagé des torpeurs de la vie végétative, en état presque constant d'érection affective et d'excitation psychomotrice (Mounier, Traité caract.,1946, p. 173).
B.− [Avec un compl. prép. en] Fait d'élever d'une condition à une autre considérée comme plus importante. L'érection d'une seigneurie en marquisat. Mgrd'Angers m'écrit aujourd'hui, qu'il préfère la destruction de St Martin à son érection en paroisse (Mérimée, Lettres Vitet,1870, p. 226):
3. ... j'apercevais, autour du jeune roi Pierre II de Yougoslavie et à l'intérieur même du cabinet que présidaient successivement le général Simovitch, M. Yovanovitch, M. Trifunovitch, les secousses provoquées par les événements qui disloquaient leur pays : érection de la Croatie en royaume séparé dont le duc de Spolète était proclamé roi... De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 211.
Rem. La docum. atteste érectif, ive, adj. Qui provoque l'érection. Flaubert de déclarer qu'il n'a jamais pu le terminerFaublas »] et qu'un seul livre a eu de l'action érective sur lui, l'« Aloysia » de Meursius... (...) entendez-le bien! qu'il n'y a qu'un livre latin capable de le faire b... (Goncourt, Journal, 1874, p. 1030).
Prononc. et Orth. : [eʀ εksjɔ ̃]. Enq. : /eʀeksjõ/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1465 « action d'élever à une certaine condition » ereccion du college (Ord., XVI, 336 ds Gdf. Compl.); 2. 1562 physiol. (A. Paré, I, 32 ds Littré); 3. 1612, 12 mars « action d'élever (un monument) » (Reg. journ. des prev., 1562-1617, A. Tournai ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. impérial erectio « action de dresser ». Fréq. abs. littér. : 125.