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ÈRE, subst. fém.
A.− Vx, rare. Événement, moment qui sert de point de départ à une période, à une chronologie particulière. Il dit (...) que la paix qu'il venait de conclure était l'ère du gouvernement républicain (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 498).
B.− Cour. Espace de temps.
1. Domaine du temps hist.
a) Période historique qui s'écoule depuis un point fixe généralement marqué par un événement important formant un tournant. Le début d'une ère. Méprises (...) qui résultent des zodiaques, des ères et des calendriers différents (Flaub., Bouvard,t. 1, 1880, p. 125).Cf. aussi actien ex.
Spécialement
Ère chrétienne ou vulgaire, notre ère (cf. chrétien I B 1).Tant d'années, de siècles, telle année, tel siècle, tel millénaire avant notre ère; telle année, tel siècle, le premier millénaire de notre ère. Quelque cinq mille ans avant notre ère (Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 13).Cf. aussi auteur ex. 17.
Ère française ou républicaine. Ère établie en France le 22 septembre 1792, jour de la fondation de la République et supprimée officiellement le 1erjanvier 1806. La société des Droits de l'Homme (...) datait ainsi un de ses ordres du jour : « Pluviôse, an 40 de l'ère républicaine » (Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 38).
b) Période plus ou moins longue marquée par certains faits de civilisation importants et caractéristiques en raison de leur nouveauté. L'ère industrielle; une ère s'ouvre; inaugurer, ouvrir une ère. L'ère de la liberté, de l'affranchissement d'un peuple (Ac.1835-1932).Avec Henri VII, en 1485, commence l'ère de la centralisation politique (Guizot, Hist. civilisation,1828, leçon 11, p. 17).
[Avec un adj. dér. du nom ou du prénom d'un personnage important] Ère pastorienne. L'Angleterre de l'ère Victorienne (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 457).
− Domaine de la création artistique ou littér.Ère romantique :
Cette chapelle (...) était toute dans ce goût charmant d'architecture délicate, de sculpture merveilleuse, de fine et profonde ciselure qui marque chez nous la fin de l'ère gothique... Hugo, Notre-Dame de Paris,1832, p. 18.
− Domaine de la philos., de la crit.[À propos de la méfiance qui s'installe chez le lecteur à l'égard du romancier créant des personnages fictifs] Nous sommes entrés dans l'ère du soupçon. Et tout d'abord le lecteur, aujourd'hui, se méfie de ce que lui propose l'imagination de l'auteur (Sarraute, Ère soupçon,1956, p. 59).
c) P. ext. [Dans la vie personnelle de qqn] Ère de bonheur, de prospérité. Une ère nouvelle commença donc pour Gilbert Cloquet (R. Bazin, Blé,1907, p. 68).
2. GÉOLOGIE
a) Division de premier ordre des temps géologiques. Ère primaire, secondaire, tertiaire. L'ère quaternaire a été très courte (Boule, Conf. géol.,1907, p. 177).
b) Division quelconque des temps géologiques. Ère glaciaire. La fin de l'ère pliocène (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 352).
Prononc. et Orth. : [ε:ʀ]. Enq. : /eʀ/. Ds Ac. 1718-1932. Homon. air, aire, erre (de errer), ers, haire, hère. Étymol. et Hist. 1. 1539 here « point de départ d'une chronologie » (Gruget, Les Div. leçons de Pierre Messie, 459, édit. 1610 ds Delb. Notes mss); 2. 1678-80 ère « suite d'années (que l'on compte depuis un point fixe, ou marquant un nouvel ordre de choses) » (Boss., Hist., I, 7 ds Littré). Empr. au b. lat. aera « nombre » puis « époque ». Fréq. abs. littér. : 534. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 862, b) 619; xxes. : a) 530, b) 884. Bbg. Blondheim (D. S.). Essai d'un vocab. compar. des parlers rom. des Juifs au Moy. Âge. Romania. 1923, t. 49, p. 25.