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ÉPERONNER, verbe trans.
A.− Vx. Chausser, munir d'éperons. Éperonner un coq (Ac.1932).
Rem. Ne se rencontre, ds la docum., qu'au part. passé en emploi adjectif.
B.− Usuel. [Le compl. d'obj. désigne un animal] Piquer de l'éperon, des éperons. Éperonner un cheval au sang. Il éperonna son cheval, partit au grand galop (Champfl., Bourgeois Molinch.,1855, p. 80).
P. ext., rare. Aiguillonner. On aperçut Spendius penché sur son dromadaire et qui l'éperonnait aux épaules avec deux javelots (Flaub., Salammbô,t. 1, 1863, p. 171).
Au fig. [Le compl. désigne une pers., plus rarement un attribut de la pers.] Inviter, pousser (quelqu'un) à aller de l'avant, à déployer plus d'activité ou d'énergie. (Quasi-)synon. aiguillonner, exciter, stimuler.Plusieurs considérations nous éperonnent et nous font aller en avant (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 156).Le bon Guiraud (...) le remontait, l'éperonnait de ses lettres chaleureuses (A. Daudet, Crit. dram.,1897, p. 316).Sentir ma première leçon mal comprise avait éperonné mon désir d'éclairer différemment et plus puissamment les suivantes (Gide, Immor.,1902, p. 429):
Il répéta : − « Jenny! » Elle ne parut pas entendre, et partit comme une flèche. La terreur l'éperonnait. Mais son cœur était devenu si pesant qu'il lui semblait pareil à ces fardeaux intransportables qu'on traîne dans les rêves, et qui paralysent les fuites... Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 313.
Emploi pronom. réfl. Il s'éperonnait en vain. Impossible pour lui de rien sentir d'autre que la terreur de ce qui approchait (Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p. 234).
C.− MAR. Briser la coque d'un navire ennemi au moyen d'un éperon dans la manœuvre d'abordage. Une (...) galère, qui avait tenté d'éperonner celle de Stachys, et qui manquait son coup (Mille, Barnavaux,1908, p. 306).
Rem. On rencontre ds la docum. le dér. éperonnement, subst. masc. Action d'éperonner. Sans doute l'avantage militaire capital de ce navire tient-il à la cuirasse de bois épais qui le garantit contre l'éperonnement (Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 98).
Prononc. et Orth. : [epʀ ɔne]. Var. cour. [εpʀ ɔne] ds Warn. 1968. Cf. éperon. Le verbe est admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 esperoner « piquer (un cheval) de l'éperon » (Roland, éd. J. Bédier, 2996); 2. 1160-74 esperoné « muni d'éperons » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 10597); 3. 1890-99 mar. (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav., t. 2, p. 504). Dér. de éperon*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 56.