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ÉPATER, verbe trans.
I.−
A. Vx. Priver de l'usage d'une patte. Épater un chien (Ac. 1932).
P. anal. Épater un verre (Ac. 1835, 1878). Casser le pied.
B.− P. ext. Aplatir en élargissant la base. Les collines se bombent à leur faîte, épatent leur base, se creusent à l'horizon (Flaub., Champs et grèves,1848, p. 323).D'un nez grec vous pouvez faire un nez kalmouck. Il suffit d'oblitérer la racine du nez et d'épater les narines (Hugo, Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 58).
Emploi pronom. à sens passif. Prendre une forme écrasée, s'élargir. Nez qui s'épate. Kobus, dont la large figure s'épatait d'aise, en pensant que la petite était gaie (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 84).C'est déjà un cadavre. On ne le voit que trop aux laides taches jaunes qui s'épatent sur le corps (Michelet, Chemins Europe,1874, p. 264).
Spéc. [Le suj. désigne une pers. ou, p. plaisant., une chose] S'étaler. S'épater dans un divan, un fauteuil, une chaise :
1. Vraiment Sainte-Beuve fait défaut au salon de la princesse. L'idée s'y abaisse, la voix y grossit, et Flaubert, qui s'y épate, en fait un salon de province. Goncourt, Journal,1868, p. 416.
C.− Emploi pronom. à valeur subjective, fam. [P. réf. à la marche des quadrupèdes] Tomber sur les mains et les pieds, tout de son long. Synon. s'étaler.Que ne suis-je dans la basse-cour, près le ruisseau des écuries, à m'épater tout de mon long dans la bousée claire des petits veaux! (Flaub., Tentation,1849, p. 427):
2. C'est convenable de venir ainsi crever la devanture et de vous épater, les quatre fers en l'air, au milieu de gens qui ne vous ont rien demandé? Claudel, La Lune à la recherche d'elle-même,1949, p. 1283.
II.− Au fig., fam. Épater (qqn).Étonner au point de faire tomber à la renverse. Chercher à épater le bourgeois; épater la galerie. Combien de fois un homme (...) est-il plus bête quand il assiste au spectacle à côté d'une jolie femme qu'il veut épater? (Renard, Journal,1898, p. 512):
3. − Attends! Attends seulement! Un jour, je t'épaterai. Tu comprends? Je t'épaterai. Je te ferai tomber à genoux et peut-être même à plat ventre. Duhamel, Vue de la Terre promise,1934, p. 144.
SYNT. Épater les filles; épater les foules, les gens; ça t'épate, hein? Rien ne t'épate.
Emploi pronom. à valeur subjective. S'épater de qqc. ou s'épater de + inf.S'étonner vivement. Il ne s'épate de rien. Dans les cafés, ils ne s'épatent pas de t'apporter, sur un plateau, un grand verre de flotte avec une soucoupe de concombres (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 37).
Absol. Alors, les autres s'épatèrent : pas possible! Un homme n'aurait pas duré trois heures à un commerce pareil (Zola, Assommoir,1877, p. 784).
Prononc. et Orth. : [epate], (j')épate [epat]. Au sens I ds Ac. 1694-1932; au sens II ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. I. [xiiies. Jehans li Spateis, (à Nivelles ds Dialectes belgo-rom., 6, 155 ds FEW t. 8, p. 50, note 94)]; 1. av. 1400 espateir « écraser » (Jean d'Outremeuse, Ly myreur des Histors, éd. A. Goosse, 4202); 2. 1529 part. passé « aplatir en élargissant la base » (G. Tory, Champ fleury, 59 V. ds Romania, t. 51, p. 38); 3. 1690 « rompre la patte, le pied (ici d'un verre) » (Fur.). II. a) 1808 pronom. « tomber de tout son long [comme sur ses quatre pattes] » (D'Hautel ds Fr. mod. t. 14, p. 58); b) intrans. 1835 « faire des esbrouffes » (Raspail in Le réformateur du 20.9, p. 2); c) 1848 trans. « étonner » (Pierre, Arg. et jargon, col. 3). Dér. de patte*; préf. é-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 129.
DÉR. 1.
Épatement, subst. masc.a) État de ce qui est épaté (cf. épater I B).Les piliers (...) qui n'ont aucun épatement à leur naissance, s'élancent à une hauteur surprenante (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin,1876, p. 130).L'épatement sensuel de leur nez (Goncourt, Journal,1889, p. 1055).b) Au fig., fam. Vif étonnement éprouvé devant quelqu'un ou quelque chose d'extraordinaire (cf. épater II).L'étonnement se lisait en chaque trait de leur physionomie, et l'épatement jusqu'au bout de leur nez (Queneau, Pierrot,1942, p. 163). [epatmɑ ̃]. 1resattest. a) 1564 espattement « surface d'un corps écrasé » (Liébault, L'Agric. et la Maison rustique, livre 4, chap. 7, p. 92a), b) 1859 « état d'une personne étonnée » (Goncourt, Journal, 22 mai ds Fuchs, Lex. Journal Goncourt); a du rad. de épater I, b du rad. de épater II, suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 13.
2.
Épateur, euse, adj. fam.[En parlant de qqn et, plus rarement, de qqc.] Qui provoque un vif étonnement (cf. épater II).Jarry, sans cesse épateur, diseur de monstruosités ou de bizarreries (Léautaud, Journal littér., 1, 1893-1906, p. 350).L'autre [La Roussalka] a répliqué par un regard impérial, de haut en bas, et un déploiement épateur de sa longue écharpe d'hermine (Colette, Music-hall,1913, p. 194). [epatœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1835 « faiseur d'embarras, d'esbrouffe » (Raspail ds Le Réformateur 20 sept., p. 2); du rad. de épater, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 2.