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ÉPARS, ARSE, adj.
A.− [Correspond à éparpiller A]
1. [En parlant d'un inanimé concr.] Dispersé çà et là, jeté au hasard. Cadavres, débris, morceaux, ossements épars; notes éparses. Tout le pays était jonché des membres épars des rebelles (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 298).Un crâne épars sur le chemin (Borel, Rhaps.,1831, p. 70):
1. Dans la pénombre se devinait un grand désordre, des vêtements épars un peu partout, un carnier sur la table, et des paperasses pêle-mêle avec des plumes d'oie, et autres objets plus ou moins distincts. Châteaubriant, M. des Lourdines,1911, p. 175.
En partic. [En parlant de cheveux] Flottants et en désordre. Ses longs cheveux épars flottaient au gré des vents (Delavigne, Messéniennes,1824, p. 53).Elle avait les bras nus, les cheveux épars, son peignoir mal arrangé (Guéhenno, Jean-Jacques,1948, p. 177).
2. P. ext.
a) [En parlant d'une sensation sensitive, olfactive, tactile] Dispersé dans l'air. Bruits épars. Synon. diffus.L'odeur des coings et des framboises Éparse lourdement autour des buissons verts (Noailles, Cœur innombr.,1901, p. 17).Cette fraîcheur éparse sur les eaux et sur la terre (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 145).Cf. avertir ex. 5.
b) [En parlant d'une autre sensation] Qui est répandu sur une certaine étendue. Cette douleur cuisante éparse en tous ses membres (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 177).
B.− P. anal. [Correspond à éparpiller B]
1.− Rare. [Avec une idée de mouvement; en parlant d'une pers.] Qui va au hasard, qui se promène çà et là. Bahorel, homme de caprice, était épars sur plusieurs cafés; les autres avaient des habitudes, lui n'en avait pas. Il flânait (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 780).MmeVernet est éparse dans le village (Renard, Journal,1909, p. 1236).
2. [Sans idée de mouvement; en parlant d'animés ou d'inanimés] Distribué irrégulièrement, en divers lieux. Blocs, cabanes, matériaux épars(es); groupes, troupeaux épars. Synon. disséminé, dispersé, clairsemé.Ces tombes, qui sont éparses dans un cimetière (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 153).Les paysans travaillaient encore, épars dans les champs (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Père Amable, 1886, p. 212).Les maisons merveilleuses sont éparses par la futaie (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 82).
C.− Au fig. [Correspond à éparpiller C]
1. [En parlant d'une pers. ou d'une de ses facultés] Qui se disperse sur divers objets, dans différentes directions. Un écrivain [l'abbé de Choisy] si abondant et si épars (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 3, 1851-62, p. 450).Ce matin je me lève la tête creuse, l'esprit épars, les nerfs souffrants (Gide, Journal,1917, p. 621).
2. [En parlant d'un inanimé abstr.]
a) Qui est dispersé çà et là. Éléments, traits, souvenirs épars. Autant qu'on en peut juger par les témoignages épars (Faral, Vie temps St Louis,1942, p. 220):
2. La seule réalité naturelle était, aux yeux de Shelley, la Beauté, qui se reconnaissait à l'harmonie, et que l'on trouvait éparse dans les beaux soirs sur le lac, dans les oiseaux, dans les visages des femmes. Maurois, Byron,t. 2, 1930, p. 79.
Emploi subst. à valeur de neutre. C'est dans le cerveau de l'homme que tout l'épars prend nombre; car sons, couleurs, parfums, n'existent que dans leur relation avec l'homme (Gide, Nouv. Nourr.,1935, p. 274).
b) Qui est difficile à cerner, diffus. J'ai de mon rêve épars connu la nudité! (Mallarmé, Poés.,1898, p. 45).Même aux heures de nuit, lorsqu'un mystère épars Se glisse près du cœur et l'appelle autre part (Romains, Vie unan.,1908, p. 241).
Rem. 1. L'adj. est gén. empl. au plur. et comme épithète, assez peu comme attribut ou en appos. 2. On rencontre ds la docum. éparsement, adv. rare. D'une manière éparse. On n'entendait éparsement dans l'île, sur les montagnes, que les mélodieuses euphonies des petits oiseaux (Borel, Champavert, 1833, p. 91).
Prononc. et Orth. : [epa:ʀ], fém. [-aʀs]. Enq. : /epaʀ, -s/. Ds Ac. 1694-1932. Homon. épar, épart. Étymol. et Hist. Ca 1165 « répandu ici et là » nefs ... esparses (B. de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 18972). Part. passé adj. de l'a. fr. espardre « séparer, disperser, répandre », 1119 (Ph. de Thaon, Comput, 1224 ds T.-L.) du lat. class. spargere « id. » Fréq. abs. littér. : 1 476. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 431, b) 1 952; xxes. : a) 2 452, b) 1 680. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 191 (s.v. éparsement).