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ENVAHISSANT, ANTE, part. prés. et adj.
I.− Part. prés. de envahir*.
II.− Emploi adj.
A.− Vieilli. Qui envahit, qui est porté à envahir des territoires, des propriétés. L'armée envahissante (Ac.1878-1932).Mais peut-on nier, dira-t-on, que l'Angleterre ne soit envahissante et dominatrice au dehors? (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 389).Il était séparé de cœur, sinon de fait, de l'envahissante Angleterre (Verne, Enf. cap. Grant,t. 1, 1868, p. 31):
1. ... la concurrence universelle des vivants, la lutte, aussi ancienne que le monde, l'effort pour prendre ou défendre la place promise au plus résistant ou au plus envahissant, au mieux armé, au plus capable de se nourrir d'un autre, ou à ses dépens sur un fonds commun. Renouvier, Essais de crit. gén., 3eessai,1864, p. 151.
P. anal., mod.
1. Dans un domaine comm.Les monopoles bilatéraux et l'oligopole sont envahissants, dans quelques-uns des domaines-clefs de l'économie moderne (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 91).
2. Dans le domaine méd.Qui envahit l'organisme. La gangrène envahissante (Zola, Débâcle,1892, p. 501).Le patient lutte contre les bactéries envahissantes (Carrel, L'Homme,1935, p. 251).
B.− P. ext. Qui envahit un lieu en grand nombre ou en grande quantité.
1. [En parlant d'une multitude hum. ou animale] Qui afflue, se répand dans ou sur un lieu. Ils formaient un petit groupe, au milieu de la cohue peu à peu envahissante (Zola, Nana,1880, p. 1420).À la place des grands coureurs il voyait maintenant, par troupes envahissantes et d'un sans-gêne exagéré, des congénères plus petits [que les lièvres] (Pergaud, De Goupil,1910, p. 123).Dans la gare, cherchant à dépasser la foule envahissante et pressée, (...) il gagna le quai et suivit un long train aux wagons déjà remplis, tandis que de nouveaux arrivants affluaient sans cesse (Chardonne, Épithal.,1921, p. 325).
2. [En parlant de la végétation ou des eaux] Qui a tendance à se répandre dans ou sur un lieu. Les colonies envahissantes des arbres (Taine, Notes Paris,1867, p. 251).Un immense bas-fond, où les eaux envahissantes devaient rapidement s'accumuler (Verne, Enf. cap. Grant,t. 1, 1868p. 208).Partout du blé, la mer de blé envahissante, débordante, couvrant la terre de son immensité verte (Zola, Terre,1887, p. 201).
P. anal., littér. [En parlant d'une perception visuelle] Les roseurs du couchant et, montant du lit du Gardon, derrière nous, l'obscurité envahissante (Gide, Si le grain,1924, p. 371).L'aube pointa, (...) une demi-pâleur envahissante, sur cette immensité plate, venteuse et désolée (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 80).
Au fig. Longtemps après qu'il était devenu presque aveugle, elle mettait encore en doute, ainsi que beaucoup d'autres, cette nuit envahissante (Gide, Si le grain,1924p. 399).
3. [En parlant d'un inanimé] Qui occupe une place excessive. Des taches de rousseur et un poil queue de vache tout à fait envahissant (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 233).
C.− Au fig.
1.
a) [En parlant d'un gouvernement, ou des mesures qu'il prend] Qui envahit la vie des citoyens en imposant des mesures dans tous les domaines. Une « réglementation » de plus en plus envahissante (Bergson, Deux sources,1932, p. 338).L'époque où ces décisions deviennent envahissantes (Perroux, Écon. XXes.,1964, p. 304):
2. C'est un spectacle qui frappe, quand on lit la correspondance des ministres et des intendants du xviiiesiècle, de voir comme ce gouvernement, si envahissant et si absolu tant que l'obéissance n'est pas contestée, demeure interdit à la vue de la moindre résistance, comme la plus légère critique le trouble, comme le plus petit bruit l'effarouche, et comme alors il s'arrête, il hésite, parlemente, prend des tempéraments, et demeure souvent bien en deçà des limites naturelles de sa puissance. Tocqueville, L'Ancien Régime et la Révolution,1856, p. 193.
b) [En parlant d'une pers.] Qui envahit la vie d'autrui, qui est enclin à imposer ses volontés. Elle opposait des refus motivés que combattait la duchesse, femme envahissante, moins chagrine qu'humiliée du mauvais mariage de sa fille (Balzac, Lys,1836, p. 107).Il [le moi] apparaît (...) tyrannique, envahissant, gênant pour autrui (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 141).
En partic., fam. Indiscret, qui force l'intimité. Des voisins envahissants (Ac.1878).
2. [En parlant d'une idée, d'un sentiment, d'une sensation] Qui domine entièrement l'esprit, les facultés de quelqu'un. Il résistait toutefois à ce bien-être envahissant (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, En fam., 1881, p. 352).C'était un désir croissant, une passion envahissante (Zola, Terre,1887, p. 269).Cette obsession taurine, d'autant plus envahissante qu'à Paris elle était moins satisfaite (Montherl., Bestiaires,1926, p. 390).
3. En partic. Qui occupe ou qui a tendance à occuper une place excessive. Et à quelque degré qu'on subordonne le principe spirituel au principe matériel de la société, celui-ci, par sa nature, passionné, aveugle, envahissant, aura bientôt totalement asservi l'autre (Lamennais, L'Avenir,1831, p. 213).Le christianisme tellement nombreux et envahissant que l'antique qui subsiste au milieu est écrasé, noyé (Flaub., Corresp.,1851, p. 305).Les pratiques de la magie, tout au moins dans ce qu'elles ont de surabondant et d'envahissant (Bergson, Deux sources,1932p. 180).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃vaisɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1878-1932. Fréq. abs. littér. : 195. Bbg. Gohin 1903, p. 234. − Quem. 2es. t. 2 1971.