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ENTICHER (S'), verbe pronom.
A.− [Suivi d'un inanimé abstr. désignant une doctrine, une théorie, une idéologie, une condition, une activité] S'engouer fortement, éprouver une attirance excessive pour. Je n'ai nullement la marotte de l'horticulture; je me force par devoir à m'en enticher (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 90).
B.− [Suivi d'un compl. désignant un animé] . S'éprendre fortement de, éprouver un attachement, une admiration sans bornes pour. Elle ne pouvait comprendre qu'Olivier se fût entiché d'un ami aussi vulgaire et aussi encombrant (Rolland, J. Chr.,Amies, 1910, p. 1118).
Prononc. et Orth. : [(s)ɑ ̃tiʃe], (je m')entiche [ɑ ̃tiʃ]. Ds Ac. 1694-1835 puis ds Ac. 1932. Est donc absent ds Ac. 1878. Étymol. et Hist. A. 1. 1539 entiché « qui commence à se gâter (d'un fruit) » (Est.); 2. 1539 « corrompu par (un vice, de mauvaises opinions) » (Ibid. : il est entiché de ce vice). B. 1. 1768 « prévenu en faveur de (quelqu'un ou quelque chose) » (Desgrouais, Les Gasconismes corrigés, p. 184); 2. 1845 s'enticher de qqn/qqc. (Besch.). De l'a. fr. entechié, -er, attesté aux mêmes sens (xiies. part. passé « pourvu (d'une qualité, d'un défaut) » ds T.-L.), lui-même dér. de teche, tache*; préf. en-; suff. *, dés. -er. Le passage de -e- à -i- est prob. dû à l'infl. du verbe a. fr. enticier a « inciter à » (ca 1165 ds T.-L., v. FEW t. 2, p. 711 a), employé dans des contextes analogues, p. ex. enticier a faire le mal/antechiez de pechiez (ibid.). Pour l'évolution sémantique, cf. le sens de l'a. fr. teche/tache qui désigne indifféremment « une qualité bonne ou mauvaise ». Fréq. abs. littér. : 6.
DÉR.
Entichement, subst. masc.Fait de s'enticher; résultat de cette action. Synon. engouement.Si l'on avait du temps et de l'espace pour s'égayer (...) on rirait de ses entichements nobiliaires [de Saint-Simon] (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 3, 1851-62, p. 290).Mon entichement baroque et soigneusement taciturne (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 187). [ɑ ̃tiʃmɑ ̃]. 1reattest. 1851-62 (Sainte-Beuve, loc. cit.); du rad. de (s')enticher, suff. -ment1*.
BBG. − Sain. Sources t. 2 1972 [1930] p. 136.