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ENTAILLER, verbe trans.
A.− [Le compl. désigne une chose] Creuser, couper en enlevant une partie. La cognée volait tout doux, comme sans effort, et peu à peu entaillait le fût si proprement qu'on l'eût dit ouvert à la scie (Pourrat, Gaspard,1922, p. 210):
1. Il fallut longer le pied du rempart de granit, aborder le bastion par derrière, y grimper le long d'une pente raide où la pioche des Bulgares avait, de loin en loin, entaillé quelques marches. Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 205.
SERR. Mortaiser une pièce de bois pour y placer une pièce de serrurerie (cf. Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., 3, 1928, p. 107).
B.− P. anal.
1. GÉOGR. Découper suivant un contour plus ou moins net. Confondant enfin leurs efforts, les deux courants ont largement entaillé une vallée commune (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 130):
2. La nature a fait ces vallées, les pluies d'orage les ont terminées par ces ravins, entaillant ce qui restait de falaise, creusant jusqu'à la mer le lit des eaux qui sert de passage aux hommes. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Le Saut du berger, 1882, p. 9.
2. [Le compl. désigne un être vivant ou une partie du corps] Blesser au moyen d'un instrument tranchant. Un coup de couteau qu'il ne put parer lui entailla les chairs de l'épaule (Verne, Île myst.,1874, p. 436):
3. Alors je pus constater qu'en effet le corps du garde ne portait aucune blessure provenant d'un projectile, et que, seule, la région cardiaque avait été entaillée par une lame aiguë. G. Leroux, Le Mystère de la chambre jaune,1907, p. 114.
Emploi pronom. Mais il dut attendre, un des garçons qui découpaient venait de s'entailler le doigt, et cela jetait un trouble (Zola, Bonh. dames,1883, p. 663).Un jour, en aiguisant sa faux, l'un s'entailla profondément le pouce; je ressentis sa douleur, jusqu'à l'os (Gide, Immor.,1902, p. 441).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. passé adj. entaillé, ée. Ainsi, sur les flancs entaillés de la montagne, s'étagent les zones (Vidal, de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 272). La chair tout entaillée geint et crie sur la paille (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 77). Elle se hâta de tout ramasser mais le sang coulait de son doigt entaillé (Guévremont, Survenant, 1945, p. 22). b) Le subst. masc. entaillage. Action d'entailler (cf. Carrière, Encyclop. hortic., 1862, p. 193). c) Le subst. masc. entailleur. Ouvrier qui entaille ,,les billes pour en faciliter l'équarissage`` (Forest. 1946). Repris à l'a. fr. par Huysmans au sens de « sculpteur » dans le syntagme entailleur de pierre (Oblat, t. 2, 1903, p. 129).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃taje] et [ɑ ̃tɑje]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1remoitié xiies. [chose] entaillee « sculptée » (Psautier Cambridge, 96, 7 ds T.-L.); 1864 pronom. « se faire une coupure au doigt, à la main » (Littré). Dér. de tailler*; préf. en-*. Fréq. abs. littér. : 102.
DÉR.
Entaillure. subst. fém.Synon. vieilli de entaille.Faire une entaillure (Ac.1835, 1878).Le chevalier disait son chapelet en comptant les dizaines avec son doigt sur les entaillures du pommeau de son épée (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 114).Il y avait dans ces rochers une entaillure (Ramuz, Derborence,1934, p. 72). [ɑ ̃ta(ɑ)jy:ʀ]. Ds Ac. 1694-1878. 1reattest. 1remoitié xiies. entaillëure « sculpture » (Psautier Oxford, 96, 7 ds T.-L.), 1538 « entaille, blessure » (Est.); du rad. de entailler, suff. -ure*. Fréq. abs. littér. : 4.