| ![]() ![]() ![]() ![]() ENSOMMEILLÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de ensommeiller*. II.− Adjectif A.− [En parlant d'une pers. ou d'un trait de son attitude] 1. Qui est gagné par le sommeil. L'engourdissement du voyageur ensommeillé qui rabat son chapeau sur ses yeux pour dormir dans le wagon (Proust, Swann,1913, p. 378).Son pas s'éloigne, suivi du pas ensommeillé du veilleur que je relève (Barbusse, Feu,1916, p. 244). 2. Qui vient de quitter le sommeil et est mal réveillé. Un balbutiement confus d'enfant qui souffre venait de la réveiller. Elle portait les mains à ses tempes, encore ensommeillée (Zola, Page amour,1878, p. 802).Le chef a donné l'éveil. Encore ensommeillé, il titube au milieu des chameaux (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 183). 3. P. ext. Qui semble sommeiller. Synon. engourdi, somnolent.Ma rêverie et (...) mon tempérament ensommeillé (Mallarmé, Corresp.,1865, p. 178).L'air distrait, un peu ensommeillé, les yeux voilés (Gracq, Beau tén.,1945, p. 99). B.− P. anal. [En parlant d'un lieu ou d'un élément de paysage] Qui est plongé dans le repos de la nuit. Synon. endormi.Passy dormait déjà, avec le petit souffle d'une ville de province. Aux deux bords des trottoirs, des hôtels s'alignaient, des pensionnats de demoiselles, noirs et ensommeillés (Zola, Page amour,1878, p. 924).La brume d'argent qui flotte au matin sur les prairies encore ensommeillées (Gide, Nouvelles Nourr.,1935, p. 276). − P. métaph. Qui est au repos, sans mouvement. Synon. dormant.Mon vivier ensommeillé sous les saules (Vogüé, Morts,1899, p. 233). Prononc. et Orth. : [ɑ
̃sɔmεje] ou [ɑ
̃sɔmeje]. Ds Ac. 1932. Fréq. abs. littér. : 123. Bbg. Darm. 1877, p. 139. |