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ENROBER, verbe trans.
A.− Vieilli et rare. Envelopper d'une robe ou d'un vêtement semblable. MlleBourgat [danseuse] (...) accomplit la souple et pensive promenade de la Sarabande « assistée » de deux bambini enrobés de velours (Levinson, Visages danse,1933, p. 120).
P. métaph. :
1. Tout cela n'empêche, conclut Durtal, que ces tercets tramés d'ombre et de froid, frappés de rimes se répercutant en de durs échos, que cette musique de toile rude qui enrobe les phrases telle qu'un suaire et dessine les contours rigides de l'œuvre ne soient admirables! Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 18.
B.− P. anal., emplois spéc. Recouvrir d'une enveloppe protectrice.
1. CUIS. Recouvrir un aliment de pâte à frire, un fruit de sirop, de chocolat. Substances enrobées de pâte. Les fruits royaux, trempés liqueur, enrobés de chocolat (Catal. jouets [Louvre], 1936).
2. INDUSTR. ALIM. Entourer d'une matière protectrice (gaine, papier d'argent, etc.) des produits alimentaires pour les conserver (cf. Mont. 1967).
3. INDUSTR. PHARM. ,,Entourer d'une feuille d'or, d'argent, de gomme, de kératine, une pilule pour la protéger de l'action de la lumière, du suc gastrique, etc.`` (Duval 1959). Margaret et Meakins ont vu les kystes disparaître (...) après avoir employé le médicament donné en cachets enrobés de stéarine (Dopter dsNouv. Traité Méd.,fasc. 3, 1927, p. 352).
4. TABAC. Enrober un cigare. ,,Revêtir les débris de feuilles serrées, qui forment le corps du cigare, de la robe, feuille enroulée régulièrement tout autour`` (DG).
C.− Au fig., domaine de l'expression.Entourer ce qui est exprimé de quelque chose qui l'atténue. Il enroba sa réponse dans une généralité (Druon, Gdes fam.,t. 2, 1948, p. 235):
2. Les feuilles de droite menaient tapage autour des manifestations faites par la ligue des patriotes devant la statue de Strasbourg. Dans la plupart des feuilles d'information, les dépêches officielles étaient enrobées de commentaires verbeux et contradictoires. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 377.
P. ext. Déguiser, masquer (une pensée, des intentions...). Ce prêtre sait enrober les plus virulents des poisons dans les plus effroyables des sacrilèges (Huysmans, Là-bas,t. 2, 1891, p. 178):
3. J'ai plaidé ma cause, sans rien dire d'essentiel, naturellement, et même en enrobant toutes mes vraies raisons, car, ce qu'il y a de paradoxal, dans mon cas, c'est qu'il me faut mentir, et chaque jour davantage. Duhamel, Journal de Salavin,1927, p. 101.
Rem. La docum. atteste l'emploi pronom. passif. [En parlant d'une chose abstr.] Exister en se dissimulant dans quelque chose. Parmi les ambitions nationales qui s'enrobaient dans le conflit mondial, il y avait celle des Britanniques, visant à dominer l'Orient (De Gaulle, Mém., 1959, p. 185).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃ ʀ ɔbe]. Enq. : /ã ʀob/ (il) enrobe. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1220 « vêtir d'une robe, de vêtements » (G. de Coincy, éd. E. Kœnig, I Mir 11, 2328); 2. 1858 (Legoar. : Enrober. Revêtir d'une robe, ou mieux, d'un entourage destiné à empêcher la visite des objets ainsi enrobés). Dér. de robe*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 41.