| ![]() ![]() ![]() ![]() ENLUMINÉ, ÉE, part. passé et adj. I.− Part. passé de enluminer*. II.− Emploi adj. A.− [En parlant d'une chose concr.] Qui est peint de couleurs vives, contrastées. Des saint Joseph mal moulés et mal vernis, des crèches enluminées, des ânes pelucheux (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 27). − Spéc. Orné de lettres peintes, de miniatures, de vignettes. Il découvrit : ciel, j'ai honte à le dire! maroquiné, doré, enluminé, un Arétin! ... (P. Borel, Champavert,1833, p. 181). B.− P. anal. 1. [En parlant du visage] Vivement coloré. Sur le rebord de la fenêtre, qui est ouverte, est un homme jeune encore, dont la figure insouciante et enluminée ne m'est pas inconnue (Kock, Cocu,1831, p. 238).Elle avait un museau étroit, décharné, violemment enluminé par le maquillage (Aymé, Travelingue,1941, p. 57). 2. [En parlant d'une œuvre littér.] Qui présente les choses d'une manière particulièrement colorée. Il y a un roman de Balzac, Peau de chagrin, fétide et putride, spirituel, pourri, enluminé, papilloté et merveilleux (Sainte-Beuve, Corresp.,t. 1, 1818-69, p. 269).Les tréteaux en plein air (...) avec une farce franche, une farce violemment enluminée, une farce donnant un rire à la laide grimace humaine (Zola, Hérit. Rabourdin,1874, p. IV). Rem. On rencontre chez les Goncourt le part. passé employé comme subst. sing. avec une valeur péj. de neutre pour désigner un style agrémenté d'ornements artificiels et de mauvais goût. De la fanfare et point de musique. Rien de délicat. Une préméditation du grossier et de l'enluminé (Goncourt, Journal, 1862, p. 1067). Fréq. abs. littér. : 86. |