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ENLINCEULER, verbe trans.
Entourer d'un linceul. Il est là, sur une natte, près d'un petit feu, complètement enveloppé, enlinceulé d'un boubou bleu, que dépassent un peu les pieds nus (Gide, Retour Tchad,1928, p. 917).
− P. anal. Nos trois bouquets sont arrivés ce matin dans une grande caisse fragile; Mademoiselle (...) a enlevé une planche, soulevé un peu les papiers de soie qui enlinceulent les fleurs patriotiques (Colette, Cl. école,1900, p. 279).
− P. métaph. Cette terre vous pèse de tous côtés, vous enlinceule dans une lugubre solitude, et vous touche la figure de son souffle aveugle et moisi (Barbusse, Feu,1916, p. 305).
Rem. On rencontre ds la docum. le dér. rare enlinceulement, subst. masc. Action de mettre dans un linceul; p. méton. fait d'être dans un linceul. Très blanche, comme pour un enlinceulement, Sa robe la couvrait d'un brouillard de guipure (Rollinat, Névroses, 1883, p. 84). P. anal. Dans l'enlinceulement des housses, la rigidité des sièges se rencognait dans l'ombre (Lorrain, Phocas, 1901, p. 310).
Étymol. et Hist. 1885 (Lorrain, Modern., p. 117). Dér. de linceul*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 4. Bbg. Bruneau (C.). N. créés au moy. du suff. -ment. In : [Mél. Orr (J.)]. Manchester, 1953, p. 28 (s.v. enlinceulement).