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ENDIABLER, verbe.
A.− Emploi intrans. Éprouver un violent dépit, être furieux (au point de se donner au diable*). (Quasi-)synon. enrager.Il endiablait des contrariétés qu'on lui faisait éprouver (Ac.).Ce monde est un immense opéra rococo (...) Un ange endiablerait dans sa philosophie D'écouter le plain-chant que la forêt solfie (Hugo, Quatre vents esprit,1881, p. 164).
Faire endiabler qqn.Le rendre furieux. Ce qui fit le plus endiabler le tigre, c'est qu'il ne pouvait plus mordre (Vidal, Delmart, Caserne,1833, p. 238).Vous n'avez jamais rien vu de pareil. Elle fait endiabler toute la maison pour son petit va-nu-pieds (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 221).
B.− Emploi trans.
1. Rendre malfaisant, dangereux, emporté comme un diable. Une fois endiablée par un désir, et quand elle a mis le pied dans une voie de fourberies, une fille va loin (Balzac, Vieille fille,1836, p. 288):
Gaspard ne parlait pas. Lui, qu'une fougue du sang endiablait près des autres filles, et qui n'avait plus de bon sens alors, leur disant des sornettes, les embrassant de force et les rendant pour un soir aussi déchaînées que lui, il savait se taire avec une envie de demeurer longtemps en repos, près de sa cousine. Pourrat, Gaspard des Montagnes,1922, p. 60.
P. ext. Rendre furieux. Synon. faire endiabler (supra).Cette confidence endiabla le duc, qui finit par arracher à son bon ami la promesse de s'occuper de « sa petite affaire » (Zola, Curée,1872, p. 522).
2. Soumettre à l'action d'un sortilège diabolique. Et qui diable a endiablé ma maison, Frontin? (Camus, Esprits,1953, I, 5, p. 464).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Endiablement, subst. masc. État d'une personne emportée ou délurée comme un diable. Sa défunte mère [de Mariette] l'avait élevée fort droit, et sous tout son endiablement elle cachait une peur, une aversion, des amourettes (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 101). Duvallès (...) oppose sa lenteur savante, sa suavité extravagante (...) à l'endiablement de Marnac (Colette, Jumelle, 1938, p. 219). b) Une attest. de endiableur, subst. masc. Dans sa jeunesse Gros-Sou était un fort endiableur de filles (E. de Goncourt, Élisa, 1877, p. 62).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃djɑble], (j')endiable [ɑ ̃djɑ:bl̥]. Cf. endiablé. Le verbe est admis ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1460-70 part. passé « possédé du diable » (Actes des Apôtres, vol. II, fo75d ds Gdf. Compl.); 1579 inf. trans. « faire entrer le diable dans une maison, une personne » (Larivey, Les Esprits, II, 3 ds Anc. Théâtre fr. V, 227); b) xves. part. passé adj. « méchant, mauvais » (Ms Genève 179bis, fo153, éd. E. Ritter ds Bulletin de l'Institut Nat. Genevois, t. 23, p. 443 : pervers, corrumpus et endyablis); 2. 1655 « empressé, acharné » (Molière, L'Étourdi, I, 9); 1752 inf. trans. « enrager, être furieux » (Trév.); 3. 1843 part. passé « vif, impétueux » (Gautier, Tra los montes, p. 28). Dér. de diable*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 5.