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EMPRISONNER, verbe trans.
A.− [Le suj. désigne l'agent]
1. Mettre en prison.
a) [Avec compl. locatif désignant un lieu] On emprisonna le malfaiteur à la maison d'arrêt. Synon. boucler (fam.), coffrer (fam.), écrouer, incarcérer, interner; anton. délivrer, libérer, relâcher :
1. ... la Virginie fut envahie, mon grand-père fut arrêté pour avoir prêté secours aux rebelles. On l'emprisonna à Fort-Warren où il resta quelques mois. Green, Journal,1933, p. 171.
b) [Sans compl. locatif] Emprisonner les conjurés. L'ancien État, le monstre royal assurait son empire en emprisonnant chaque année quatre cent mille hommes (France, Dieux ont soif,1912, p. 280).Il fit arrêter et emprisonner le patriarche (Grousset, Croisades,1939, p. 179).
Emploi pronom. réciproque. Et s'ils commencent de se déchirer, de s'emprisonner et de s'entre-tuer, c'est qu'ils sont désir d'une parole (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 787).
2. P. ext. [Avec compl. locatif] Enfermer (quelqu'un) comme dans une prison. Emprisonner un enfant dans sa chambre. Synon. enfermer, retenir.
P. anal. [Le compl. désigne une chose] Des vaisseaux pavoisés, des flottes triomphantes, Emprisonnant les vents dans leurs voiles bouffantes (Pommier, Océanides,1839, p. 136).Le sol se trouve couvert de neige qui constitue, par la masse d'air qu'elle emprisonne entre ses cristaux, un isolant thermique (Plantefol, Bot. et biol. végét.,t. 2, 1931, p. 520).
Emploi pronom. réfl., au fig. Mais en m'emprisonnant, comme je le voulais, dans la réflexion pure (Bourget, Disciple,1889, p. 119).Ou bien la lumière divine va s'emprisonner dans le sensible et participer à sa caducité (Gilson, Espr. philos. médiév.,1932, p. 36).
B.− P. ext.
1. [Avec compl. de moyen] Au fig. Retenir prisonnier. Emprisonner qqn par ses richesses; il l'emprisonna par son habileté. Les oiseaux tournaient autour d'eux [Roger et Manouche], les emprisonnaient de leur joie aérienne (Genevoix, Mains vides,1928, p. 39).C'est peut-être l'éternel désir d'emprisonner avec des mots l'instant qui passe (Green, Journal,1943, p. 15).
2. [Le suj. désigne le moyen]
a) Retenir (dans un cadre). Une colonne s'élançant, une coupole emprisonnant l'espace (Faure, Espr. formes,1927, p. 171):
2. La fenêtre était restée ouverte : un cadre vermoulu de mansarde emprisonnant un jaillissement d'innombrables cheminées. Courteline, Messieurs les Ronds-de-cuir,1893, p. 142.
[L'obj. désigne une réalité abstr.] Cette contrainte, en emprisonnant ma passion, la fit saillir plus vive dans les petites choses (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 221).Appia voulait que la durée musicale, emprisonnant l'action dans le temps, la réglât mêmement dans l'espace (Arts et litt.,1936, p. 6403).
b) Tenir serré. Il lui sembla entrer en terre. L'argile la gaina, l'emprisonna (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 341):
3. Déjà, il me serrait contre lui, un carcan de chair emprisonnait mes lèvres, une langue fouillait ma bouche et mon corps se levait d'entre les morts. Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 317.
Spéc., littér. [En parlant d'habits] Elle [la bandelette] suivait exactement les contours, emprisonnant les doigts des mains et des pieds, moulant comme un masque les traits de la figure (Gautier, Roman momie,1858, p. 185).Ces ceintures luxueuses qui emprisonnent la taille (Faral, Vie temps St Louis,1942, p. 135).
Prononc. et Orth. : [ɑ ̃pʀizɔne] (j')emprisonne [ɑ ̃pʀizɔn]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1135 « mettre en prison » (Cour. de Louis, éd. Langlois, 304). Dér. de prison*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 335. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 412, b) 356; xxes. : a) 607, b) 514.