| ![]() ![]() ![]() ![]() EMPÂTÉ, ÉE, part. passé et adj. I. Part. passé de empâter*. II.− Emploi adj. A.− Rempli, couvert, entouré de pâte ou d'une matière similaire. − Emplois techn. 1. CONSTRUCTION. (Cf. empâter I B 1).Une croisée de la renaissance, perdue, empâtée dans un affreux mur de maçonnerie récente (Gautier, Tra los Montes,1843, p. 370). 2. PEINT. [Appliqué à plusieurs couleurs] Fondues, intimement mêlées sur la toile. Clairs empâtés avec rose, brun rouge, laque et blanc suivant le besoin (Delacroix, Journal,1822, p. 2). Rem. On rencontre dans le même sens l'emploi subst. Cet empâté ferme et pourtant fondu (Id, ibid., 1824, p. 72). B.− [Avec une idée d'abondance ou de surabondance] Rendu pâteux, plus épais. 1. Lang. techn., PEINT., SCULPT. Épaissi, surchargé par des couches abondantes de peinture, de plâtre ou d'une matière analogue. Ces pauvres sculptures empâtées sous cinq ou six couches de blanc (Mérimée, Lettres à L. Vitet,1870, p. 21): 1. − (...) mon cher Probus, regarde attentivement mon travail (...) regarde la lumière du sein, et vois comme, par une suite de touches et de rehauts fortement empâtés, je suis parvenu à accrocher la véritable lumière et à la combiner avec la blancheur luisante des tons éclairés...
Balzac, Le Chef-d'œuvre inconnu,1831, p. 32. 2. Usuel a) Bouche, langue empâtée. Chargée, embarrassée (comme) par une sorte de pâte. Je m'éveille, fatigué, la bouche empâtée, les paupières collées (Malraux, Conquérants, Paris, Gallimard, 1928, p. 83). − P. méton. Voix empâtée. Qui manque de netteté. Le prêtre, d'une voix empâtée, gloussa quelques mots latins dont on ne distinguait que les terminaisons sonores (Maupass., Une Vie,1883, p. 43). b) [Appliqué à une pers. ou à une partie du corps] Gras, bouffi par un excédent de graisse. Sa face empâtée et blafarde, sa lourdeur, son air assoupi, semblaient suer l'argent (Zola, Fortune Rougon,1871, p. 71): 2. Quant à moi, je deviens colossal, monumental; je suis bœuf, sphinx, butor, éléphant, baleine, tout ce qu'il y a de plus énorme, de plus empâté et de plus lourd, au moral comme au physique.
Flaubert, Corresp.,1841, p. 84. − P. métaph. Il a l'esprit gros et empâté comme son corps. Les choses fines n'ont pas l'air de le toucher (Goncourt, Journal,1860, p. 722). 3. [Appliqué à une volaille] Gavé avec de la pâtée (cf. empâter II B).P. anal. Il ne faut pas que les convives (...) soient lourds, silencieux, empâtés comme des volailles grasses (Taine, Notes Paris,1867, p. 27). Fréq. abs. littér. : 102. |